Que préférez-vous: un pieux sans mauvais penchant ou un qui combat son mauvais penchant ? Quels sont les mérites de ce dernier ? Pourquoi parfois je pense à une chose et peu après, je la vois ?

 

Chalom rav,
Tout d’abord, kol hakavod pour le temps que vous vous consacrez pour répondre à chacun de nous ; vraiment bravo !!

Bon voila, je vous donne une liste de questions dont les sujets sont différents :

  1. Quelle personne préférez-vous le plus ?
    Un pieux qui a un mauvais penchant et qui arrive à le combattre
    ou
    Un pieux qui n’a pas de mauvais penchant ?
  2. Parfois, je pense à quelque chose…
    Par exemple à une personne et je la vois quelque temps après ( ou autre chose a de la nourriture, …)
    Y a-t-il une interprétation ?
  3. On m’a dit que la tefila beya’hid n’est pas acceptée, alors autant ne pas me compliquer à la faire bekava, vous ne trouvez pas ?
  4. Y a-t-il des religieux qui, bien parce qu’ils sont dans le bon chemin, il est préférable de ne pas les fréquenter ?
    Parce que comme ils ont chacun leur mode de vie, donc il y a des clans qui se créent qui correspondent plus ou moins à ce mode de vie (hachkafa) ?
    Vous, par exemple, je trouve que vous êtes ouvert et qu’il n’y a pas de haine, alors que chez certains, ils ont une haine envers les non-religieux, ce qui m’énerve…
    Doit-on les écouter ?
    Se trompent-ils ?
  5. Est-ce qu’avec un mérite que l’on a eu, on peut demander une faveur à D. grâce a notre action ?
  6. Pouvez vous me donnez les récompenses de celui qui bat son yetser hara (ce qui me servira de motivations si je suis tenté)?

Excusez la longueur de mon message, mais les réponses m’apporteront beaucoup !
Merci et encore bravo !

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom David,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Il est clair qu’Hachem récompense beaucoup beaucoup plus un pieux qui a un mauvais penchant et qui arrive à le combattre qu’un pieux qui n’a pas de mauvais penchant.
    Effectivement, ce dernier n’a rien fait, donc il n’a carrément aucun mérite.
  2. Il est écrit que nous ne voyons pas, mais que notre mazal voit, c’est-à-dire que notre néchama, qui est divine, a une clairvoyance et peut voir le futur.
    Dans notre conscience, nous pouvons quelques fois recevoir des messages de notre néchama ; ainsi il se peut parfois que l’on pense à une chose que notre néchama voit et qui doit arriver dans les moments qui suivent, et tout à coup on voit cette chose.
  3. Il est faux de dire que la tefila bé-ya’hid n’est pas acceptée, il est écrit que la tefila bé-rabim est de toute façon acceptée.La tefila bé-ya’hid est examinée, et en fonction de notre kavana, c’est-à-dire de l’intention qu’on a investi dans la tefila, elle sera proportionnellement acceptée.

    Dès lors, il s’agit exactement du contraire :
    Il faut avoir beaucoup de kavana pendant la tefila bé-ya’hid, dans le cas contraire elle ne sera pas acceptée.

    Il faut aussi avoir beaucoup de kavana dans la tefila bé-rabim car bien qu’elle soit de toute façon acceptée, il y a aussi des niveaux différents qui font qu’Hachem écoutera plus ou moins nos tefilot.

  4. Il faut fréquenter les religieux qui sont biens, et non ceux qui ne sont pas biens.A propos des religieux qui ont la haine des non-religieux, tout dépend de quel non-religieux il s’agit.
    Le roi David dit bien dans les Téhilim chapitre 139 verset 21 :
    « J’ai la haine de ceux qui Te haïssent, et j’ai en horreur ceux qui se dressent contre Toi ».

    Comme l’écrit le Messilat Yécharim, la mitsva d’haïr ceux qui haïssent Hachem est incluse dans la mitsva d’aimer Hachem.
    Comme le dit le dicton :
    Les ennemis de mes amis sont mes ennemis.

    Aujourd’hui, la très grosse majorité des non-religieux sont des bons juifs qui n’ont pas reçus une éducation juive qui leur aurait permis de voir la beauté et la vérité de notre Torah ; dans cette mesure, ils sont inconscients et nous devons les rapprocher, comme le dit le ‘Hazon Ich, avec des « câbles d’amour ».
    Mais il y a aussi le noyau dur, une petite minorité de juifs qui sont des grands militants qui haïssent la Torah.
    Ils se battent contre la Torah avec de faux arguments, ils veulent que l’état d’Israël disparaisse, qu’il s’assimile aux états ambiants etc., ce sont de vrais ennemis d’Israël.
    Dans cette mesure, il y a une mitsva de les haïr.

    Bien sûr, cette haine ne reste que sentimentale ou verbale ; il est évident qu’il est absolument interdit de faire quoi que ce soit physiquement contre ces gens-là, cette haine ne doit être que l’expression de l’amour que nous avons pour la vérité et pour le peuple d’Israël.
    Puisqu’il s’agit de personnes qui veulent la fin du peuple d’Israël, il est légitime d’avoir un sentiment de haine envers eux.

    Agav 

     

  5. Il est écrit dans le traité Pessa’him page 8b que celui qui donne une pièce de monnaie à la tsédaka en disant :
    • Que mon fils vive par le mérite de cette tsédaka
      ou
    • Par le mérite de cette tsédaka, que j’aie une part au olam haba 
      • est considéré comme un tsadik, donc cela est tout à fait permis.
        • Néanmoins, s’il donne une pièce à la tsédaka sans rien demander, il est d’un degré supérieur à celui du tsadik et est considéré comme ‘hassid.
  6. La récompense de celui qui se bat contre le yetser hara est écrit dans le traité Kidouchin page 39b :
    • Si quelqu’un a l’occasion de faire une avéra et qu’il se retient, on lui donne le mérite d’une mitsva.
      • Rachi, sur place, dit :
        Il n’y a pas de mitsva plus grande que cela. 
    • Donc le mérite de se retenir de faire une avéra lorsqu’on est tenté est plus grand que celui qu’on pourrait avoir en réalisant la plus grande mitsva qui puisse exister.

    Tu dois comprendre que la récompense d’une mitsva ne se donne pas dans ce monde mais dans le monde d’éternité.

    Qu’est-ce que l’éternité ?

    • Imagine que tu remplis ta chambre de 10 centimètres de sable, combien y aurait-il de grains de sables ?
      • Certainement quelques centaines de millions.
    • Imagine maintenant que l’on remplit tout ton quartier de 10 centimètres de sable, combien y en aurait-il ?
      • Peut-être des millions de milliards.
    • Imagine qu’on en remplit toute la ville, combien y en aurait-il ?
      • C’est indénombrable.
    • Imagine à présent que l’on recouvre toute la surface de la terre non seulement de 10 centimètres mais d’une couche de 100 kilomètres de sables, combien y aurait-il de grains ?
      • Presque une infinité.
    • On prend ensuite tout ce sable que l’on place dans un grand entonnoir, et une fois tous les 100 000 milliards d’années, un grain tombe de l’entonnoir.
      • Combien de temps faudra-t-il pour que tous les grains tombent ?
        • Le temps que tu obtiendras en calculant cela sera beaucoup beaucoup beaucoup moins grand que l’éternité.
          Or, on peut obtenir cette éternité en accomplissant la plus petite mitsva qui existe.
    • Que dire alors à propos de la plus grande mitsva qui existe ?
    • Et que reçoit-on pour le fait de se retenir de faire une avéra, chose plus grande que la plus grande mitsva que l’on pourrait faire ?
      • Imagine-toi un peu ce que cela représente…
        • Si on réfléchit à cela quelques instants, la maigre satisfaction que l’on peut ressentir en cédant à une pulsion est vraiment dérisoire.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 18298
Date de création : 2012-05-21 22:05:33