Ces myrmidons qui tentent d’échapper vainement à la toute puissance du joug divin… Comment leur prouver que c’est tout le contraire si on veut être libre ?

 

Chalom Rav,
Merci pour tout ce que vous faites pour nous ; puisse Hachem continuer à nous aider !

J’ai fait téchouva il y a 12 ans bH, mais j’ai besoin d’éclaircir deux choses pour aider d’autres juifs maintenant :

  1. Les non-pratiquants voient Hachem comme La Toute Puissance Qui impose Sa Volonté, et se voient eux-mêmes comme de petits « sous-fifres » obligés de lui obéir.
    Comment changer la vision de ces gens svp ?
    Le maximum d’arguments sera tellement utile !
  2. Les non-pratiquants savent souvent le emet, mais veulent se libérer de ce joug.
    Ils veulent faire comme les goyim ; ils ne supportent pas l’idée qu’on leur impose quoi que ce soit (« je veux être libre ! »)?
    Que leur répondre ?

Merci Rav !!

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Hachem est parfait.
S’Il ne l’était pas, Il ne serait pas Hachem.

La notion de perfection est inhérente à D.ieu.

  • Étant parfait, Il est parfaitement bon, car un manque de bonté est déjà une imperfection.
  • Étant parfaitement bon, Il créa ce monde et nous créa pour nous octroyer le plus grand des bonheurs possibles, un bonheur d’amplitude divine, par rapport auquel, bien sûr, tout petit plaisir dont nous pouvons jouir sur Terre n’a aucune valeur.

Quel est l’acte de bonté le plus grand qu’Hachem puisse faire pour nous ?
Quel est le plus grand bien qu’Il puisse nous donner ?

Réponse :

Lui-même.

Nous donner Lui-même signifie qu’Il nous permette d’être comme Lui.

Or, le monde entier est programmé par Hachem,
il n’a aucun libre-arbitre.

Même les animaux ne décident d’agir qu’en fonction de la nature intrinsèque qu’Hachem a placée en eux.
Ils ne décident pas par leur propre libre-arbitre mais par leur nature qui les y oblige.

Dans cette mesure, il nous donna un libre-arbitre en créant en nous deux natures :

  • une animale appelée néfech,
    et
  • une divine appelée néchama.

Notre vrai moi est le roua’h
et il se trouve au centre,
entre le Néfech et la Néchama.

Roua’h signifie en hébreu « souffle », signifiant que nous oscillons entre l’attirance que nous avons de suivre le néfech et celle que nous avons de suivre la néchama.

Un enfant suivra d’habitude le néfech.
Ce n’est qu’à l’âge de puberté où la néchama commencera à briller plus fort en lui qu’il sera poussé à se poser les questions existentielles sur le pourquoi de sa vie.

Le fait qu’un être humain se pose de telles questions prouve qu’il n’est pas qu’un corps ; il possède aussi en lui une partie spirituelle qui ne se satisfait pas seulement des plaisirs du corps mais qui a également besoin de sens.

Albert Camus (qui n’était pas juif) écrit dans son ouvrage Le mythe de Sisyphe que le bonheur parfait est celui de se réaliser. « Si nous connaissions le moyen par lequel nous pourrions nous réaliser, ce serait le bonheur parfait ».
Il conclut son livre par un constat tragique disant qu’il a une véritable soif de sens mais qu’il est dans l’incapacité totale de définir ce sens.

Dès lors, il compare l’être humain à ce dieu de la mythologie grecque appelé Sisyphe, condamné à faire rouler une énorme pierre jusqu’au sommet d’une montagne, et une fois qu’elle a dévalé le flanc de la montagne, à la faire rouler de nouveau jusqu’au sommet, et ce, pour l’éternité, vivant ainsi une vie d’effort sans sens.
Si nous pouvions trouver le sens de la vie et le réaliser comme il le souhaitait, nous pourrions vivre le bonheur parfait.

Grâce à la Torah, nous pouvons prouver qu’il existe une vérité, un sens, et quel est-il.
Ce dernier consiste justement à devenir un être humain à l’image divine, à devenir un dieu (en quelque sorte).

La Guémara traité Bava Kama p. 75b affirme qu’à la fin des temps, on appellera les Tsadikim, les justes, au Nom de D.ieu.

  • Comment peut-on appeler un être humain au Nom de D.ieu ?!
    (erreur qui fut commise il y a 2000 ans et qui coûta cher à l’humanité)Tout simplement parce qu’un Tsadik cherchera toujours à écouter l’impulsion de la néchama, c’est-à dire la partie divine en lui qui le guidera vers la vérité et le vrai sens de sa vie plutôt que de se laisser traîner à suivre ses pulsions animales.

Les personnes dont vous parlez doivent comprendre, comme l’a fait Albert Camus (qui, je le répète, n’était pas juif) que s’il existe une soif de sens, forcement il en existe un, et sans lui, ils passeront à côté de leur vrai être, et que c’est la pire chose qui peut leur arriver.
Il est normal, pour conserver leur libre-arbitre, que cette recherche de sens s’oppose aux pulsions animales telles que paresse, envie, refus de changer ses habitudes, etc.

Il est clair que D.ieu ne veut que notre bien ; Il nous a placés en situation de guerre contre le mensonge (dont la création était nécessaire à l’existence d’un libre-arbitre) afin que nous puissions être comme Lui, c’est-à-dire des décisionnaires par nous-mêmes.
Sans cette capacité, nous ne sommes pas ; nous n’avons pas d’être intrinsèque. Lorsqu’une personne refuse de pratiquer la Torah sous prétexte d’envie de liberté, ce n’est pas son vrai moi qui parle, c’est son corps.

On peut comparer cela à un cavalier et un cheval.

  • Les deux parlent dans un même micro, mais nous ne savons pas exactement qui s’exprime.
  • Les deux emploient le mot « je ».

La majorité des êtres humains sur terre, lorsqu’ils s’expriment, emploient le pronom « je » mais d’ordinaire, c’est leur cheval qui s’exprime.
Leur cavalier est endormi.
Si le cavalier se réveille et comprend qu’il n’a pas pour but de suivre les envies de son cheval mais qu’il est au contraire le maître de son cheval, au début, le cheval ne sera pas content, mais en fin de compte, lui aussi remplira son vrai but, celui de servir le cavalier, c’est-à-dire nous-mêmes.

Je vous ai expliqué ces notions très brièvement, je vous recommande vivement de visionner les cours où je les explique en détails.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav, à voir aussi 

Référence Leava : 77866
Date de création : 2017-09-05 10:19:06