Mes rêves se réalisent et j’ai rêvé de la date de ma propre mort… Que puis-je faire pour repousser cette échéance ?

 

Rav Ron Chaya bonjour,

Depuis mon plus jeune âge, je crois en D. Cela s’est imposé à moi, quand je n’avais que trois ans.
Ma foi, est irréductible ; elle est venue à moi sans que dans ma famille il y ait quelque influence pour ou contre.
J’ai eu une enfance très difficile ; ma mère m’a abandonnée, battue, maltraitée, vendue.

J’ai perdu mon père très jeune, et c’est à ce moment que j’ai vécu une de mes premières expériences « mystiques » physiques.

Quand mon père est décédé, je me suis adressé à D. Du haut de mes six ans, la mort de mon père me semblait injuste mais pas injustifiée.

Aussi, j’ai dit à D. la chose suivante
« Vous avez pris mon père, je ne suis pas Vous, Vous devez avoir une bonne raison.
Mais moi je n’ai plus de père.
Et ma mère est méchante.
Alors, si Vous le voulez bien, ce sera Vous mon père.
Ce n’est que justice.
Vous m’avez pris mon père. ».

Aussi étrange que cela puisse paraître Rav, ce jour-là j’ai aussi demandé une preuve que « notre accord » était validé par D. Ne sachant pas comment être certaine que mon message avait été entendu et surtout accepté, cela me parut être une bonne idée.
Aussi, pour avoir « confirmation » que D. était d’accord avec ma proposition, je lui ai demandé de me donner la date de ma mort.
Et j’ai ainsi fait ce rêve.
Mais je n’ai pas fait que ce rêve-là.

J’ai rêvé aussi de ma fille, 15 ans avant sa venue au monde.
Aussi, quand elle est venue au monde la seule chose que j’ai trouvé à lui dire « mon bébé, je te reconnais ».
J’ai rêvé de la mort de tant de gens que j’aime. Ils sont tous partis entre 24 à 72 heures après mon rêve.
J’ai rêvé de ma petite fille, 20 ans avant sa naissance. Du père de ma fille et de son pseudonyme, 10 ans avant de le rencontrer.
Je vous écris aujourd’hui car la date de ma mort est dans 4 ans… et ma fille a fait exactement le même rêve.

J’ai reçu ce don, et depuis, cela ne s’est jamais arrêté ; je me suis toujours sentie différente, en partie à cause de cela, et de ma grande sensibilité.

Avant d’être « Bat Mitsva », je ne faisais pas Chabbat ; ayant vécue en Israël, dès que j’ai été âgée de 12 ans, j’ai observé la halakha, et ce, des années.
Et il est vrai, j’ai arrêté une fois revenue en France a l’âge de 18 ans…
Je pratique la « Tsédaka » avec toute personne sur terre, je ne m’attarde pas sur sa judaïcité ou pas.
Je donne ce que je peux à qui a besoin : un enfant pour moi, reste un enfant.
J’aide tous ceux que je peux aider ; moralement, financièrement, humainement.
Depuis plus de dix ans, je vis comme une ascète.
Ainsi, je n’ai aucun compagnon de vie depuis plus de dix ans.

J’ai toujours eu comme sentiment, que j’étais là pour les autres. Mais je suis désolée de le dire, même si j’accepte tout de D., même si je m’efforce de m’améliorer, même si je ne conteste pas sa volonté ou décision… Je suis un être humain. Je suis extrêmement fatiguée de me battre quand je vois des gens si abominables à qui tout réussi… je comprends que la vie ici-bas n’est pas la seule. Mais je voudrais moi aussi, avoir simplement un peu de paix, de calme, et moins de souffrance dans cette vie-ci.
Ceci dit, j’accepte de quitter ce monde au moment où il sera mon temps de partir ; de toute façon, on veut toujours vivre plus, une vie est courte par définition.

Ma vie était un long cauchemar sans fin, pourtant, je n’ai jamais perdu la foi.

Mon interrogation porte sur « les épreuves » ou les « Nissionot ».

Pour Abraham, être capable de sacrifier son fils n’est pas assez – il doit traduire cette possibilité en acte, mais D. intervient pour empêcher Abraham.

 

D. éprouve également Job, Job dit à ce sujet « Je hurle vers toi, et tu ne réponds pas. Je me tiens devant toi, et ton regard me transperce. ». Il a aussi des moments de colères envers D. « Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n’oublies-tu mon iniquité ?
Car je vais me coucher dans la poussière ; Tu me chercheras, et je ne serai plus. ».
Job ne faiblit toutefois pas dans sa foi, il resta droit. Et enfin, après de longues épreuves, au dernier chapitre de ce magnifique témoignage sur l’épreuve et la foi il est dit « L’Éternel rétablit Job dans son premier état, quand Job eut prié pour ses amis ; et l’Éternel lui accorda le double de tout ce qu’il avait possédé. »…
D’après ce que je sais des « Nissionot », D. éprouve jusqu’à un certain point ; la capacité de l’homme à endurer.

Je n’ai jamais pensé que cet acte d’épreuve était voué à mettre les hommes à terre.

Je me suis toujours dit que l’épreuve était pour l’homme lui-même et non pour la satisfaction de D. D. connait chaque chose, aussi, comment imaginer qu’Il ne sache pas ce qui adviendra après telle ou telle autre épreuve ou demande. Aussi, c’est en connaissance de cause, que D. éprouve, en sachant. Enfin, c’est mon sentiment.
Mais que penser de l’épreuve qui ne se termine jamais ?
Que penser de l’épreuve qui commence dans le ventre d’une mère ?
De l’épreuve de toute une vie sans aucun moment de répit ?

Étrangement, l’épreuve que je vis est compensée par un bonheur extraordinaire.
Je suis une femme heureuse.
Je lève les yeux au ciel, je regarde un arbre, j’embrasse ma fille et petite-fille, et je suis submergée par un océan de bonheur.
D. m’a offert un don dont je ne me sers pas, car je sais qu’il m’est interdit de le faire.
Mais ce don, reste un cadeau.

Donc, la question…épreuve de D ?
Ou une sorte de malédiction ?
Et dans les deux cas je ne comprends pas.

Épreuve divine :
Pourquoi et à quelle fin ?

Tous les juifs du monde ne font pas Chabbat, tous les juifs du monde ne sont pas malheureux dans cette vie.

Malédiction :
De qui, pourquoi et surtout, pourquoi D. laisserait-Il faire ?

Mais admettons, y-a-t-il une façon de mettre un terme à une malédiction ?
N’étant pas familière avec ce concept, je ne sais pas quoi faire.

En vous remerciant de la suite que vous donnerez à ce long mail.
Je vous souhaite une belle journée.
Chavoua tov cher Rav.
Cordialement,

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,
J’ai lu votre mail attentivement.

Votre question est la question des questions :

Pourquoi la souffrance ?

Sachez avant tout que même en ayant la réponse claire de la part de D.ieu Lui-même à cette question, cela n’impliquera pas que l’on souffrira moins.
La souffrance est une chose qui se ressent dans le corps et les émotions tandis que l’explication de la souffrance ne se perçoit que par la raison.
Or ce n’est pas parce que la raison a compris que le sentiment de souffrance est atténué.

En guise d’introduction, vous êtes croyante et si j’ai bien compris, vous acceptez le fait que tout provienne de D.ieu.
Dans cette mesure, il n’y a pas place à la révolte.

Nous comprenons que tout ce que D.ieu fait est le bien le plus parfait possible.
Dès lors, si nous sommes vraiment convaincus de cela, la question n’a pas de sens.

Néanmoins, étant donné que l’être humain est raisonnable et a besoin de réponses à ses questions, je vais tenter de vous donner les réponses que propose la Torah aux questions concernant la souffrance.

  • Tout d’abord, il est écrit que la souffrance est un grand mérite.Hachem nous a donné un libre-arbitre.
    Nous pouvons choisir le mal, c’est-à-dire nos tendances physiques, matérielles qui nous y poussent ; ou nous pouvons faire l’effort de choisir le bien.
    Le choix du bien nécessite toujours un effort ; or effort signifie souffrance.
    Un petit effort est une petite souffrance et un grand effort est une grande souffrance.

    Si une personne durant toute sa vie choisissait le bien, elle accèderait au Olam haba proportionnellement aux efforts qu’elle aura fournis.
    Autrement dit, la nature de son Olam haba dépend de ses efforts.
    Plus ces derniers sont nombreux, plus le Olam haba sera grand.

    Lorsqu’Hachem aime une personne, Il lui envoie des « Yssouré ahava », des « souffrances d’amour ».
    ieu voit qu’une personne ne peut faire plus d’efforts que ce qu’elle fait déjà et étant donné que la vie est limitée, la somme de mérites due à ces efforts est limitée ; D.ieu voulant augmenter le mérite de cette personne va la fait souffrir dans ce monde.
    Elle aura acquis grâce à cette souffrance beaucoup plus de mérites.

    Il est bien écrit qu’une mitsva faite avec souffrance vaut plus que 100 mitsvot faites sans souffrance.
    Même sans mitsva, la souffrance en elle-même est un grand mérite.

    Bien sûr, cela est difficile à vivre et la Guémara conclut que nous ne devons pas souhaiter ces souffrances ni leurs mérites au Olam haba.
    Mais si Hachem en a décidé autrement, Il sait ce qu’Il fait et le fait pour notre bien le meilleur.
    Il est évident que les souffrances que nous vivons dans ce monde, un monde fini, ont raisonnablement aucune valeur face à l’infini.
    Nous savons qu’en mathématiques, le fini face à l’infini à une valeur zéro. Même si nous souffrons maintenant, au regard du mérite éternel que cela nous octroie, cela n’a aucune valeur.

  • Une autre raison peut expliquer les souffrances :Les actes commis dans d’autres réincarnations.
    Si une personne a péché dans des réincarnations passées, il se peut qu’elle souffre beaucoup dans cette vie afin de réparer les péchés passés.
    Sa vie est une sorte de purgatoire qui lui permettra de revenir vers Hachem entièrement propre et de s’unir à Lui sans aucun écran.

Si j’ai bien compris, vous n’observez pas le Chabbat.
Je ne saurai trop vous encourager à le faire, car il est appelé la source de bénédiction.

Il se peut qu’Hachem veuille vous octroyer d’abondantes bénédictions mais Il ne peut pas le faire car le canal par lequel Il peut vous les déverser est bouché.

Vous faites le bien autour de vous, cela est extrêmement louable, mais, excusez-moi d’être cru avec vous, d’après la Torah, une personne qui transgresse chabbat en public en ayant la connaissance de la valeur du Chabbat à certains égards un statut de non-juif.
Quelque part donc, vous êtes comparable à une non-juive qui fait beaucoup de bien autour de soi.

Mais pourquoi ne pas recevoir le grand cadeau d’Hachem :

Pouvoir être une fille de D.ieu,
juive,
appartenant à un peuple éternel
qui a une proximité tout-à-fait spéciale
avec Hachem ?

Tout cela passe par le Chabbat.

Il est la source de branchement à Hachem.
Si sans faire Chabbat, vous avez déjà un contact si étroit et un amour si grand envers Hachem, imaginez à quel point vous pourriez être heureuse, même matériellement, s’Il ouvre toutes les vannes de tous les canaux pour vous.

D.ieu a dit à Moché : « va dire aux bné Israël que se trouve dans mes trésors un cadeau que Je veux leur donner appelé chabbat ».
Cela n’a été dit à propos d’aucune mitsva.

C’est véritablement un cadeau.

Ceux qui goûtent au Chabbat sont tristes lorsqu’il sort, et n’espère qu’une seule chose durant toute la semaine : qu’il revienne.
C’est un moment d’expérience spirituelle d’union avec Hachem.
C’est tellement bon, agréable, « un peu du Olam haba », comme disent ‘Hazal.

De plus, il serait tellement dommage d’être éloigné d’Hachem par un statut de goy et bien sûr, on est maudit, et rien ne va plus dans notre vie.

Je vous propose de faire le Chabbat quatre ou cinq fois de suite rigoureusement.
Au début, ce sera très difficile car on n’a pas l’habitude, on est branché uniquement matière et non pas Hachem.
Il faut attendre que « la tuyauterie se débouche » et vous vivrez un bonheur comme vous n’en avez jamais vécu.
Ne prenez pas en compte le Chabbat tel que celui que vous faisiez entre l’âge de 12 et 18 ans, vous n’aviez pas encore les outils spirituels suffisant pour vivre ce bonheur.

À propos de votre mort, il est écrit : « ein mazal léIsraël », « il n’y a pas de mazal (de destinée fixe) à Israël ».
Même si le jour de la mort est fixé, on peut tout changer par la téchouva car en faisant téchouva, on devient quelqu’un d’autre.
La décision qui concernait un certain X ne le concerne plus sachant qu’il n’est plus X mais  est grâce à sa téchouva est devenu Y.
D’autant plus en prenant en compte le Chabbat qui change notre statut en juif à 100 %.

À mon avis, il est clair que cette téchouva, associée à vos prières, vous garantira une longue vie.
Je pense même que grâce à vos dons, Hachem vous le signifiera.

Le Talmud raconte l’histoire d’un des rois les plus prestigieux de l’histoire juive : ‘Hizkiyahou. Il devait être le Machia’h, mais le prophète Yéchayahou vint le prévenir : « rédige ton testament car tu vas mourir (dans Olam hazé), tu ne vivras pas (dans Olam haba). » « Pourquoi ? » lui répond ‘Hizkiyahou. « Car tu n’as pas pratiqué la première loi figurant dans la Torah, perou ourevou, d’amener des enfants dans ce monde. » ‘Hizkiyahou rétorque : « je ne l’ai pas fait car j’ai vu par roua’h hakodèch que mes enfants seraient des grands impies qui pratiqueraient l’idolâtrie dans le peuple d’Israël. » Yéchayahou lui répondit : « tu ne dois pas prendre en considération les choses cachées, tu dois faire ce que D.ieu te demande. Maintenant, il est trop tard, rédige ton testament. » ‘Hizkiyahou ne se laissa pas abattre et dit : « j’ai une tradition de mon père me rappelant que même si une épée aiguisée est posée sur notre nuque, on ne doit pas renoncer à la miséricorde divine. Pars, je vais prier. »
‘Hizkiyahou Hamélekh se retourna vers le mur, et se mit à implorer à Hachem.
D.ieu appela immédiatement Yéchayahou et lui ordonna de remonter voir ‘Hizkiyahou afin de lui dire qu’Il lui rajoutait 15 ans de vie.

Donc il ne s’agit pas que d’un rêve comme vous avez fait, mais de bien bien plus :

Un prophète annonce à un roi d’Israël qu’il va mourir !
Or un prophète ne peut pas se tromper !
Il est l’envoyé de D.ieu Lui-même !
Et néanmoins, nous voyons que grâce à sa prière, le décret fut changé.

Donc je vous propose ce challenge :
Prenez sur vous de faire quelques chabbat de suite le plus minutieusement possible.
J’imagine qu’après ces 4 ou 5 Chabbat, vous continuerez ensuite.

Priez Hachem de tout votre cœur en Lui demandant de vous rallonger la vie et je suis certain qu’Il vous enverra un signe pour vous dire que votre prière a été reçue et que vous aurez une longue vie de bonheur et de bénédiction, spécialement grâce au chabbat.

Je vous recommande également de regarder les liens de cette réponse, ainsi que les liens suivants.
En attendant de bonnes nouvelles.

‘Hag Saméa’h

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 76233
Date de création : 2017-05-28 18:30:10