Ségoulot pour accroitre sa mémoire…

Shalom RAV,

J’ai écouté un cours de Guémara ou l’on énonçait les méthodes pour accroitre sa mémoire ou retrouver ; pouvez-vous me les donner ?
Je n’ai pas bien compris la signification de « tremper » son index dans du sel !

Merci.

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Alexandre,

Dans le Choul’han Aroukh, chapitre 170, alinéa 22, il est écrit qu’après chaque repas et chaque consommation de boisson, il faut manger du sel et boire de l’eau.

  • Le Réma (l’auteur ashkénaze des annotations au Choul’han Aroukh) fait une annotation en disant qu’on agira ainsi que s’il n’y avait pas de sel dans le pain ou dans les aliments, et si on n’a pas bu une boisson qui contenait de l’eau.
  • Il est vrai qu’aujourd’hui, la coutume de manger du sel et de boire de l’eau après le repas n’est plus pratiquée.
    • Néanmoins, les décisionnaires ont écrit que bien que la coutume n’existe plus, il est bien de la pratiquer, d’autant plus qu’en général, comme cela est écrit dans la Guémara Horayot page 13b, le fait de manger du sel est une ségoula pour nous souvenir de ce qu’on étudie en Torah.
  • Il est vrai que d’après la Guémara, il n’y a pas une préférence à le faire à la fin du repas, mais vu que le Choul’han Aroukh, pour d’autres raisons, dit qu’il est bien de la faire à la fin du repas, c’est donc l’occasion de joindre les deux.
    • Mais on peut aussi le faire à d’autres moments.

Comment on procèdera ?

  • On trempera ABSOLUMENT ou le majeur (le doigt du milieu) ou l’annulaire (le 4ème doigt en partant du pouce) dans du sel et on mangera le sel.

Attention, il n’est pas bon de faire cela avec les autres doigts.

Effectivement, il est écrit dans le Choul’han Aroukh, à la fin du chapitre 179, que si on le fait avec :

  • Le pouce,
    • cela amène la mort des enfants (à D.ieu ne plaise).
  • L’index (le doigt à côté du pouce),
    • cela amène la pauvreté (à D.ieu ne plaise).
  • Avec l’auriculaire (le petit doigt), cela amène :
    • D’après certains avis : des furoncles ;
    • D’après d’autres, l’assassinat ;
    • D’après d’autres, la médisance sur nous.

A part cela, voici une petite liste non exhaustive de ségoulot qui amènent la mémoire de la Torah :

  • Dire le Birkat ha-Tora de façon lente et méticuleuse
    • (Noda béYéhouda et Tsla’h sur Berakhot 64)
  • Idem dans la Berakha de Ahavat Olam
    • (Haguaot de Rabbi Akiva Eiger, Yoré Déa, chapitre 376)
  • Embrasser les livres d’étude, avant et après l’étude
    • (Or Tsadikim, chapitre 22, alinéa 17)
  • Étudier au Beit haMidrach et étudier à haute voix
    • (Choul’han AroukhYoré Déa, chapitre 246, alinéa 22
  • Étudier avec joie et en mélodie
    • (TosphotMéguila 32)
  • Dire tous les motsaé Chabbat tous les versets dans lesquels sont rappelés le nom de Elihaou Hanavi
    • (Tour, fin du chapitre 299)
  • Dire tous les motsaé Chabbat 52 fois Elihaou
    • (Matamim, au non du livre Séder Hayom)
  • Regarder un Tsadik.
    • Il est bien, pendant qu’on étudie, d’imaginer la tête d’un Tsadik, d’autant plus s’il s’agit de son Rav
      • (Agra de Pirka, alinéa 86)
  • Parler le moins possible
    • (Maguen Avot du Tachbets, chapitre 3)
  • La première fois qu’il neige durant la saison, se frotter le front 3 fois avec de la neige.
    • Neige en hébreu se dit « chéleg », Guématria du mot « oubli »
      • (Yalkout Maharia’h)
  • Manger du pain ou des mézonot le matin
    • (Baba Métsia, 107b) ;
  • Manger les restes de la nourriture du repas d’un Tsadik
    • (Aroukh Hachoul’han, chapitre 170, alinéa 16)
  • Ne pas se mettre en colère
    • (Nédarim page 22b et dans les écrit du Rabbi ‘Haïm Vital, dans Char Roua’h Hakodech au nom de Rabbénou ha-Ari, que l’essentiel de l’oubli provient de la colère)
  • Être habitué à manger le matin du pain fait de farine de blé blanche avec un œuf légèrement rôti, sans sel, avec de l’huile d’olive
    • (Or Tsadikim, au nom de Rabbénou ha-Ari, sur les bases de la Guémara Horayot 13b).

Voici la traduction de la Guémara dans Horayot 13b.

Les sages ont enseigné :

  • 5 (+1) choses peuvent faire oublier la Torah qu’on a étudié :
    1. Manger d’une chose qui a été entamée par une souris, un rat ou un chat,
    2. Manger le cœur d’un animal (bovin ou ovin),
    3. Manger fréquemment des olives,
    4. Boire le reste d’eau de sa douche,
    5. Se laver les pieds l’un sur l’autre en gardant les jambes croisées
    6. Certains ajoutent mettre ses habits sous sa tête pour dormir.
  • 5 choses nous rappellent notre étude de Torah :
    1. Manger du pain cuit sur des charbons ardents
      (Les commentateurs actuels expliquent qu’il s’agit tout simplement d’un pain qui est bien cuit, contrairement au pain qui n’est pas bien cuit qui provoque l’oubli de la Torah),
      et à plus forte raison le charbon ardent lui-même
      (je pense que cela signifie qu’il est bien qu’il y ait quelques petits restes de charbon sur le pain lui-même),
  1. Manger un œuf rôti sans sel
    (j’en ai déjà parlé un peu plus haut),
  2. Boire fréquemment du vin et respirer souvent des herbes odoriférantes
    (Rabba dit : le vin et les épices m’ont ouvert l’esprit),
  3. Consommer fréquemment de l’huile d’olive
    (Rabbi Yonathan dit : l’huile d’olive remet en mémoire 70 ans d’étude),
  4. Boire l’eau qui reste après qu’on ait pétri la pâte.
    • Certains ajoutent tremper ses doigts dans le sel et les sucer.
      (Rech Lakich précise un seul doigt ; Rabbi Yéhouda dit un seul doigt et pas deux ; Rabbit Yossé dit deux doigts et pas trois) ».

J’en profite pour te donner quelques ségoulot à ne pas faire car elles ont la capacité d’amener l’oubli de la Torah ; elles sont tirées aussi de la même page de Guémara (Horayot 13b).

  1. Celui qui passe sous la lanière relié à la muselière du chameau, à plus forte raison sous le chameau lui-même ;
  2. Celui qui passe entre deux chameaux ;
  3. Celui qui passe entre deux femmes ;
  4. Une femme qui passe entre deux hommes ;
  5. Respirer la mauvaise odeur d’une charogne ;
  6. Passer sous un pond d’une rivière dans laquelle il y a plus de 40 jours où l’eau n’est pas passée ;
  7. Celui qui mange du pain qui n’est pas complètement cuit ;
  8. Celui qui mange de la graisse de viande qu’il y a en dépôt sur la cuillère avec laquelle on touille dans la casserole pour enlever la mousse qu’on ne désire pas ;
  9. Celui qui boit directement de l’étang ;
  10. Celui qui passe par un cimetière ;
  11. Celui qui regarde la face d’un mort.
  • D’après un avis :
    Celui qui lit l’écriture inscrite sur une tombe
    (les décisionnaires ont expliqué qu’il ne s’agit que du cas où l’écriture est en relief, mais si les mots sont inscrits à plat, ou en creux, il n’y a pas de problème). »

A propos de l’olive qui entraîne l’oubli de la Torah, le Kaf ha’Haïm explique au nom de Rabbénou ha-Ari qu’il y a dans les olives une force impure qui provoque l’oubli de la Torah.
Mais si on a une certaine pensée de Noms de D.ieu, alors au contraire, on chasse cette force impure et cela provoque un meilleur souvenir de la Torah.

Quels sont les Noms de D.ieu auxquels il faut penser ?

  • El,
  • Elohim,
  • Mem-Tsadik-Pé-Tsadik
    (ces 3 mots ont la valeur numérique du mot Zaït/olive).

Je te donne encore maintenant quelques autres ségoulot tirées en majorité du Kountrass Zikhron Chnéour se trouvant à la fin du livre « Chémirat hagouf véhanéfech ».

  • Comprendre ce qu’on étudie (Yerushalmi BerakhotParacha 5, alinéa 1).
    De même le Rav ‘Hida dans Midbar Kédémot, dit que lorsqu’on explique le pourquoi des choses, on s’en souvient mieux
    (‘Hatam Sofer sur Chabbat, page 140b) ;
  • Faire des signes mnémotechniques
    (Erouvin 53a) ;
  • Minimiser ses plaisirs physiques
    (Choul’han AroukhYoré Déa chapitre 246, alinéa 21) ;
  • Étudier en cachette
    (même chapitre, alinéa 22) ;
  • Étudier avec un seul Rav
    (Erouvin, 53) ;
  • Étudier lichma, c’est-à-dire de façon désintéressée
    (Yoma, 72b) ;
  • Ne pas dire « J’aime cette halakha ou ce passage de Guémara, et je n’aime pas cette halakha ou ce passage de Guémara »
    (Erouvin, 64a) ;
  • Étudier près d’un fleuve
    (Keritout 6a) ;
  • Penser aux paroles de Torah et pas aux pensées vaines
    (Chira Chirim Rabba, chapitre 1) ;Étudier avec des élèves
    (Erouvin, 54) ;
  • Étudier dans un livre (Yerushalmi Berakhot, 5, 1) ;
  • Citer ce qu’on a appris au nom de celui de qui on l’a appris
    (Na’hal quedoumim du Rav ‘Hidda au nom du Yerushalmi ; Chekalim chapitre 2, halakha 5) ;
  • Dire les noms des dix fils du Rav Papa lorsqu’on finit un traité du Talmud ;
  • Dire la prière de Rabbi Né’hounia ben Hakana à l’entrée et à la sortie du Beth hamidrach ;
  • Ne pas penser à des paroles de Torah dans les endroits où cela est interdit, ou au milieu de la prière
    (Séfer ‘Hassidim, chapitre 546) ;
  • Écrire des paroles de Torah
    (Maharcha sur Baba Batra, page 5, Dibour hamatril chéhayou)
  • Être habitué à fréquenter des Talmidé ‘Hakhamim
    (‘Houpat Eliahou) ;
  • Être yéré chamaïm
    (Berakhot 32b) ;
  • Être humble
    (Erouvin, 54) ;
  • Se prendre pour quelqu’un qui n’a pas de mémoire
    (Séfer Techouot ‘Hen au nom de Tossefot, au nom du Sar de Kotsi) ;
  • Ne pas être inquiet pour des problèmes d’argent
    (Sanhédrin 26b) ;
  • Prier à D.ieu dans ce sens
    (Nida 70b) ;
  • Prier en pensée à ce propos lors du Kidouch lorsqu’on dit « Zékher lémaassé Béréchit »
    (le Rav de Monkatch dans son livre ‘Hamicha MaamarotParachat Vayé’hi) ;
  • L’étude de Torah Chabbat
    (Séfat Emet à la fin de Parachat Ki-tissa) ;
  • Dire 7 fois « Nér léragli dévarekha vé-or lintivati »
    (Kaf ha’Haïm 157, 29, au nom du Chévilé Emouna) ;
  • Ne pas mettre un habit à l’envers ;
  • Ne pas mettre une sandale gauche dans le pied droit
    (Kaf ha’HaïmYoré Déa 116, aliné 212, au nom du ‘Houpat Elihaou) ;
  • Ne pas mettre deux habits ensembles
    (Maguen Avraham, chapitre 2, alinéa 3, au nom de Rabbénou ha-Ari) ;
  • Idem deux chapeaux ensembles
    (Kaf ha’Haïm, chapitre 2, alinéa 6).Il y a ma’hloket si on peut enlever les deux habits ensemble.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

A voir :
Mauvaises choses pour la mémoire (1/4)
Mauvaises choses pour la mémoire (2/4)
Mauvaises choses pour la mémoire (3/4)
Mauvaises choses pour la mémoire (4/4)