Un avrekh s’est présenté au magasin où je travaille pour de la tsédaka mais ma patronne a refusé que j’aille retirer de l’argent au distributeur. Je me sens mal d’avoir raté cette mitsva…

 

Chalom Rav,

Voila,
Je travaille tous les dimanches dans un magasin, mes patrons sont juifs pratiquants etc…

Aujourd’hui, a 18h15, un avrekh est passé au magasin et m’a demandé de la tsédaka pour l’aider lui et sa famille pour les ‘haguim.
Comme je n’avais pas d’espèces sur moi je voulais aller retirer de l’argent au distributeur afin de les lui donner… or ma patronne (qui travaillait avec moi) a catégoriquement refusé que j’aille retirer l’argent en prétextant que je travaillais et qu’il était impossible que je quitte les lieux même 5 minutes :

Il n’y avait aucun client et le distributeur se trouvait à côté !

Je me suis senti honteuse et bête face à la situation.
Hachem a envoyé un chalia’h pour que je fasse la mitsva de la tsédaka et je n’ai trouvé aucun moyen rapide de l’exécuter !
J’aurais pu lui dire de revenir à la fermeture (a 19h) et qu’on aille ensemble chercher l’argent..
j’ai le sentiment de culpabilité et de ne pas avoir « couru » après la mitsva sachant qu’elle étais littéralement à ma portée..

De plus, il est extrêmement rare qu’un juif (et un avrekh de surcroît) passe dans le quartier ou le magasin se situe !
Que dois-je penser de tout cela?

  • Ai-je bien fais de suivre les « ordres » de ma patronne ?
    Il est courant que des juifs demandent de la tsédaka en frappant aux portes mais je me sens trop mal de ne pas avoir pu la possibilité de lui donner alors que j’avais justement un maasser à donner !

Je vous remercie d’avance !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

La tsédaka est une grande mitsva, mais on n’est pas obligé de donner forcement à un pauvre X qu’on voit ; on peut aussi très bien donner à un autre pauvre Y.
Mais, il existe une mitsva de la Torah, plus importante encore que celle de la tsédaka :

C’est celle de ne pas voler.

Si pour donner la tsédaka un pauvre x on doit voler, on fait beaucoup plus de mal dans le monde que de bien, car Hachem nous a demandé de ne pas voler, même pour donner la tsédaka.

  • Dans votre cas, vous avez fait la très très grande mitsva d’obéir à votre patronne, et fait ainsi le désir d’Hachem de ne pas voler, car en partant 5 minutes du magasin, vous auriez commis un grand grand vol, celui de faire autre chose que ce pourquoi vous êtes payé.
  • De plus, vous n’êtes pas obligée de donner la tsédaka à cet avrekh, vous pouvez la donner à quelqu’un d’autre, tout aussi nécessiteux.

En résumé :

  • Vous pouvez être très heureuse et fière de vous d’avoir fait le désir d’Hachem en faisant cette grande mitsva, si rare de nos jours, de ne pas voler.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Et agav

Référence Leava : 14926
Date de création : 2011-10-09 20:10:55