Est-ce vrai qu’après l’exil de Babylone et l’éloignement des juifs de leur tradition, ils en oublièrent l’écriture hébraïque?

 

Bonjour Monsieur le Rabbin Chaya.

Est-il vrai qu’après l’exil de Babylone, les juifs s’étaient tellement éloignés de la Torah, qu’ils en avaient même oublié l’écriture hébraïque?
Et que à cause de cela, Ezra dans son travail de restauration a fait réécrire la Torah en hébreu, mais en écriture Babylonienne ?
L’alphabet hébreu d’aujourd’hui serrait donc des lettres babylonienne ?
Si c’est le cas, comment pourrait-on être certain de la « fidélité » du texte de la Torah avec le texte originel (celui de Moïse) ?
Qu’il n’y a pas eu altération ?
Car « traduire c’est tahir » n’est-ce-pas?

Surtout que cela justifierai l’argument des musulmans sur la « falsification » de la Torah, d’où la nécessité d’un nouvelle révélation, le Coran.

Merci d’avance pour vos lumières.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Roland,

Il est écrit dans le Talmud, traité Sanhédrin page 21B au nom de Mor Zoutra ou de Mor Oukva, qu’au début, la Torah a été donnée au peuple d’Israël en écriture ivrit (hébraïque) et en langue sainte.
Elle a été à nouveau donnée à l’époque d’Ezra en écriture achourit et en langue aramit.
Les bné Israël ont choisi pour eux l’écriture achourit et la langue sainte, et ont laissé aux koutiim l’écriture ivrit et la langue aramit.

Donc le Talmud lui-même témoigne qu’il y a eu 2 écritures et 2 langues possibles à la Torah.

Cela n’enlève absolument rien à la fidélité du texte dans la mesure où ces 4 moyens de communication (écritures et langues) ont été communiqués par Hachem à Israël par le biais des prophètes, et que dans sa Torah, Hachem annonce qu’on devra écouter les prophètes tel que cela est écrit dans Deutéronome 18:18 :

« Je susciterai un prophète
du milieu de leurs frères
tel que toi (tel que Moché)
et Je mettrai Mes paroles dans sa bouche,
et il leur dira tout ce que Je lui ordonnerai ».

Donc si nous croyons en la Torah de Moché, nous devons croire aussi en celle des prophètes de l’époque d’Ezra car l’un témoigne sur l’autre qu’elle est tout aussi authentique.

De plus, étant donné que nous avons aujourd’hui des preuves irréfutables qui stipulent clairement que la Torah est d’origine divine, le fait que l’écriture ait pu changé à une époque n’enlève rien à la valeur de ces démonstrations.

A propos de l’argument des musulmans sur la falsification de la Torah, il existe un moyen simple de réfuter cet argument :

Le Coran, à maintes reprises, vante le respect que l’on doit donner au peuple du Livre, soit le peuple juif dans la mesure où il réalise le désir d’Hachem.
Or, il n’y a aucun doute qu’à l’époque où le Coran a été rédigé, la Torah existait telle qu’elle est aujourd’hui et n’a pas été modifiée depuis.

Donc s’il y a eu une falsification, elle n’a pas pu avoir lieu entre cette époque et aujourd’hui mais bien avant.
Or, si Mohammed pensait que la torah des juifs de son époque était falsifiée, comment pouvait-il prôner le respect qui leur est dû ?

CQFD.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

 

Référence : 14143
Date question sur Leava : 2011-08-06 15:08:55