Si on fait motsi, sur quels aliments doit-on faire la berakha pendant le repas ? Si non, doit-on la faire sur chaque aliment ?

 

Chalom Rav,

  • Par rapport aux berakhot avant de manger, si on fait motsi sur quels aliments doit-on faire une berakha pendant le repas ?
  • Si on n’a pas fait motsi est ce qu’il faut faire une berakha sur chaque aliment et est ce qu’il y a un ordre à respecter ?

Merci

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Mazal,

D’abord, en guise d’introduction, je dois t’avertir que les lois concernant les bénédictions sur les aliments sont parmi les plus touffues et les plus compliquées de la halakha.
Ces choses ont l’air simple, elles ne le sont pas.

Il faut se procurer un livre qui expose de façon claire ces lois.

Souvent, les grands rabbins des générations passées, quand ils voulaient évaluer les connaissances d’un jeune homme qu’on avait proposé pour leur fille, l’invitaient et lui présentaient une table remplie d’aliments différents, et c’était au jeune homme de prouver ses connaissances en respectant les lois de berakhot.

Si on fait motsi, sur quels aliments doit-on faire une berakha pendant le repas ?

Nous allons étudier la halakha sur la berakha à faire pendant un repas de motsi sur les aliments suivants :

  1. Le vin et le jus de raisin
  2. Les autres boissons
  3. Les pâtisseries
  4. Les légumes
  5. Les fruits
  6. Les desserts tels que bonbons et glaces
  7. Un plat qu’on nous amène de l’extérieur pendant le repas

Voyons cela en détails :

  1. Si on veut boire du vin pendant le repas, on doit, avant sa consommation, faire la berakha « boré péri haguéfen ».
    On peut aussi rendre quitte le vin qu’on va boire pendant le repas en faisant la berakha sur un peu de vin avant le repas (c’est-à-dire avant nétilat yadaïm).Si on n’a pas l’habitude de boire du vin pendant le repas, la berakha que l’on aura faite sur le vin avant le repas ne rendra quitte sa consommation pendant le repas qu’à condition qu’on ait pensé l’acquitter en faisant la berakha.
    Par contre, si on a l’habitude de boire du vin pendant le repas, la berakha sur le vin avant le repas acquittera le vin qu’on consommera pendant le repas même si on n’a pas pensé l’acquitter en faisant la berakha.
    La berakha que l’on fait sur le vin pendant le repas rendra quitte tout le vin qu’on consommera durant le repas, sans qu’on ait besoin d’une pensée spéciale à ce propos. Toutes ces lois concernant le vin sont exactement les mêmes à propos du jus de raisin.
  2. Il y a une grande discussion entre les Richonim : doit-on faire la berakha « chéhakol niya bidvaro » sur les boissons (excepté vin et jus de raisin) qu’on boit pendant le repas de motsi ou pas ?Au niveau de la halakha, on ne fera pas la berakha « chéhakol niya bidvaro », les boissons seront rendues quittes par la berakha de « hamotsi ».Néanmoins, étant donné que beaucoup de Richonim pensent qu’on aurait dû faire la berakha sur les boissons pendant le repas, le mieux est de procéder d’après l’une des cinq solutions suivantes :
    1. Boire un peu de boisson avant de faire nétilat yadaïm, en faisant la berakha « chéhakol niya bidvaro » et en pensant rendre quitte toutes les boissons qu’on boira durant le repas(on ne boira qu’une toute petite quantité de boisson avant le repas pour ne pas rentrer dans un doute si on doit faire la berakha a’harona.
      On fera aussi attention à ne faire cette berakha « chéhakol niya bidvaro » sur la boisson avant le repas que si on a réellement envie de boire, car si on n’a pas envie de boire, et qu’on boit de l’eau, chose qui n’a pas de goût, il se peut que l’on fasse une berakha en vain, car les berakhot n’ont été instituées que sur le plaisir qu’on éprouve lors de la consommation).
    2. On pourra rendre quitte les boissons du repas en prenant avant le repas un aliment dont la berakha est « chéhakol niya bidvaro » en pensant rendre quitte par cette berakha les boissons qu’on consommera durant le repas.
    3. On fera pendant le repas la berakha « chéhakol niya bidvaro »sur un peu de sucre, un bonbon, un dessert (ou toute sorte d’aliments de ce type qui nécessitent une berakha même pendant le repas).
    4. Demander à quelqu’un ( qui n’est pas au milieu d’un repas de motsi) de faire la berakha sur une boisson (ou un autre aliment dont la berakha est chéhakol), et de nous rendre quitte.
    5. Boire du vin ou du jus de raisins et penser que par la berakha « haguéfen » on rendra quitte toutes les autres boissons.Il faut savoir que la berakha « boré péri haguéfen » qu’on aura faite avant de boire du vin ou du jus de raisin rend quitte (que ce soit dans le repas ou hors du repas) non seulement le vin, mais toutes les autres boissons.
      • Ceci est valable sans aucune condition, que dans le cas où on boit le vin de façon ‘fixe’, c’est-à-dire qu’on fait une sorte de ‘repas’ de vin.
      • Par contre, si on boit le vin de façon non fixe, c’est-à-dire qu’on en boit un peu par-ci par-là, la berakha « boré péri haguéfen » sur le vin ou le jus de raisin ne rend quitte les autres boissons qu’à condition qu’on ait pensé les rendre quitte par la berakha du « guéfen » ou, si on n’a pas pensé les rendre quitte, à condition que la boisson se trouvait en face de nous lorsqu’on a fait la berakha sur le vin.
      • Mais s’il n’y avait aucune des deux conditions remplies, la berakha « boré péri haguéfen » ne rendra pas quitte les autres boissons.

    Si on n’a pas procédé d’après l’une de ces 5 solutions, bien que d’après certains décisionnaires on aurait dû faire la berakha durant le repas avant la consommation de boisson, la halakha a néanmoins tranché qu’on ne la fera pas, comme susmentionné.

    Si on a déjà débarrassé la table et que l’on veut boire, d’après une grande majorité de décisionnaires, on devra faire la berakha « chéhakol niya bidvaro » sur les boissons.

    Mais étant donné qu’une minorité de décisionnaires disent que dans tous les cas on ne fait pas la berakha « chéhakol niya bidvaro » avant le birkat hamazone, on fera donc un effort particulier pour rendre quitte ces boissons par une des solutions iii), iv) ou v) susmentionnées ou on tâchera de laisser la boisson pour après birkat hamazone (attention, si on fait birkat hamazone alors qu’on a soif, d’après certains décisionnaires, on ne fait une mitsva que déRabannan et pas une mitsva de la Torah.
    Et lorsque l’on boit après ce birkat hamazone, on devient par cela rassasié, et là on rentre dans une obligation de faire birkat hamazone de la Torah.

    D’après la halakha, on ne refera pas une deuxième fois birkat hamazone, mais néanmoins, on rentre dans un gros problème de halakha car peut-être que d’après la vérité, nous sommes obligés de refaire birkat hamazone. Donc il faut toujours faire très attention à être bien rassasié au niveau des aliments et des boissons avant de faire birkat hamazone pour ne pas entrer dans ce problème).
    Ce n’est que dans le cas où l’on boit une boisson forte après le repas, avant birkat hamazone, et qu’on n’a pas rendu quitte les boissons par une des solutions susmentionnées qu’on fera la berakha sur ces boissons fortes, car ces dernières ne font certainement pas partie du repas, elles sont d’habitude consommées pour faciliter la digestion, et dans cette mesure, elles ont une berakha indépendante car elles sont indépendantes du repas (c’est l’avis du Halakha Beroura ; il semblerait que le Or Létsion ne soit pas de cet avis et on procèdera à leur sujet comme le reste des boissons consommées après le repas avant birkat hamazone).

  3. A propos de différentes pâtisseries qu’on mange pendant ou après le repas, avant birkat hamazone :Il n’existe que trois cas dans lesquels on fait « boré miné mézonot » sur des pâtisseries pendant ou après le repas, avant birkat hamazone.
    1. Si la pâte qui a servi à faire la pâtisserie était une pâte liquide (avant la cuisson).
    2. Dans le cas où la pâte n’était pas liquide (avant la cuisson), si on a rempli ces trois conditions à la fois :
      • Le gâteau est fourré, c’est-à-dire qu’il a des poches dans lesquelles il y a autre chose que du gâteau, ou même sans que ce soit des poches, si on a inséré dans la pâte des amandes, des pistaches, des raisins secs, etc. (si ces aliments sont posées sur la pâte, comme dans le cas d’une tarte par exemple, on ne fera pas la berakha ; pour remplir cette condition, il faut expressément que ces aliments soient dans la pâte).
      • La pâte a un goût différent du pain, c’est-à-dire qu’on y a mélangé du sucre, de l’huile, du lait, ou tout autre chose dans une quantité suffisante pour que cela soit ressenti sur la langue.
      • La pâtisserie est croustillante (pas comme un croissant croustillant mais comme une matsa ou un biscuit).
    3. La pâtisserie n’est pas cuite au four mais frite dans l’huile.

    Dans tous les autres cas, on ne fera pas la berakha « boré miné mézonot » sur les pâtisseries, et il sera préférable de les consommer après le repas car il y a un doute si on doit faire la berakha sur ces pâtisseries durant le repas ou pas, et pour sortir de ce doute, on préférera les consommer après le repas.

  4. Toute nourriture qui vient dans le repas, comme étant partie essentielle du repas, c’est-à-dire qu’elle vient pour nourrir et rassasier, qu’on la mange avec ou sans pain, sera dispensée de toute berakha, car la berakha « hamotsi » sur le pain rend quitte le repas essentiel, cela inclura toute sorte de salades, les légumes en conserve tels que les cornichons ou les fruits en conserve tels que les olives.
    • Si on mange un légume cru pendant le repas qui n’est pas en salade, c’est-à-dire qui est entier et n’est pas mélangé en salade à d’autres aliments, si on le mange pour ouvrir l’appétit on ne fera pas la berakha « boré péri haadama », mais si on ne le mange pas pour ouvrir l’appétit, simplement par plaisir, étant donné qu’il est entier, il n’est pas considéré comme une salade qui accompagne le pain, donc on fera la berakha « boré péri haadama » avant sa consommation, à moins que ce soit un légume qu’on ne mange d’habitude qu’avec du pain, tel que des piments piquants.
      Tout cela ne concerne que des légumes crus. 

      Si on mange des légumes cuits :

    • On ne fera pas la berakha dessus, car on considère qu’ils font partie du repas.
    • Si on mange un légume cuit, et après cela on mange le même légume cru, entier, et pas en salade, bien que normalement on aurait dû faire la berakha « boré péri haadama » sur le légume cru (comme susmentionné) comme on a déjà mangé du même légume cuit, il y a un doute si on doit faire la berakha sur le légume cru, donc on s’abstiendra de le faire, on tentera de rendre quitte le légume cru entier par la consommation d’un autre légume sur lequel on doit faire la berakha.Tout cela ne concerne qu’un légume qu’on mange sans le pain.
    • Mais si on mange un légume cru entier (pas en salade) avec du pain,
      dans tous les cas on ne fera pas la berakha « boré péri haadama ».
  5. Pour les fruits crus qu’on mange sans pain, pendant ou après le repas avant birkat hamazone, qu’ils soient entiers ou pas, on fera la berakha « boré péri haèts ».
    • Ce ne sera que dans le cas où on mange ces fruits pour ouvrir l’appétit (et que dans cette mesure ils deviennent partie intégrante du repas) qu’on ne fera pas la berakha avant de les consommer.Ce sera le cas, par exemple, pour le demi-pamplemousse et pour le demi-melon qu’on a l’habitude de consommer en début de repas (à propos du melon, bien que sa berakha soit « boré péri haadama » et que dans cette mesure, s’il n’est pas entier on n’aurait pas dû faire la berakha avant sa consommation pendant un repas de motsi, néanmoins on le considérera comme un fruit, et dans cette mesure, s’il ne vient pas ouvrir l’appétit, on fera la berakha « boré péri haadama » bien qu’on ne le mange pas entier).
    • Des fruits cuits en compote sont considérés comme un dessert, et on fera la berakha « boré péri haèts », à moins qu’on les mange avec du pain (on ne fait la berakha « boré péri haèts » sur un fruit que s’il n’est pas à l’état de purée, mais à l’état de purée, d’après la majorité des décisionnaires, la berakha sera « chéhakol ».
    • D’après Rav Ovadia Yossef Chalita, la berakha sera « haèts ».
      Cette loi est aussi valable pour les légumes).
    • Par contre, si on mange des fruits cuits dans le cadre du plat principal, on ne fera pas la berakha dessus, il sera néanmoins bien de les manger avec un peu de pain.
    • Des fruits tels que des raisins secs ou des pignons de pin qu’on mélange avec le riz ou le couscous, sont accessoires au riz ou au couscous, et on ne fera donc jamais la berakha à leur propos, à moins qu’on les mange tout seul en tant que dessert.
  6. Si on mange, pendant ou après le repas, avant birkat hamazone, de la glace, des bonbons ou de la gelée, on fera la berakha « chéhakol niya bidvaro ».Dans le cas où on mange un sorbet, c’est-à-dire une glace dans laquelle il n’y a pas de lait ou d’œufs, vu qu’à certains égards on peut comparer cela à de la boisson avec la nuance qu’elle est gelée, il y a un doute si on doit faire la berakha « chéhakol » avant sa consommation, c’est pour cela qu’on tentera de le rendre quitte avec un bonbon ou un morceau de sucre, sur lesquels on fera la berakha « chéhakol niya bidvaro ».
    Sinon on le consommera sans berakha.(ainsi est l’avis du Or Létsion ; le Halakha Beroura tranche qu’on fera la berakha sur un sorbet).
  7. D’après certains avis (Rabbi Yossef Caro), lorsque quelqu’un se trouve au milieu de son repas, et qu’on lui amène un plat de l’extérieur (d’un proche ou d’un voisin) auquel il n’a pas pensé lorsqu’il a fait la berakha « hamotsi », il doit faire la berakha spécifique à cet aliment, bien qu’il puisse s’agir d’un aliment qui se mange avec du pain.
    • Néanmoins, d’après d’autres avis (le Rema),
      il ne doit pas faire la berakha, car on dit que de façon normale, quand il fait « hamotsi », il pense à tout ce qu’il est susceptible de manger dans ce repas, même des choses qu’on lui amènerait de l’extérieur.Pour sortir de ce doute, le mieux est que la personne s’habitue à penser, lorsqu’elle fait « hamotsi », à rendre quitte tout ce qu’elle est susceptible qu’on lui amène, même de l’extérieur.
    • Si elle n’a pas fait ainsi, mieux vaut qu’elle laisse ce plat pour après birkat hamazone, ou qu’elle le rende quitte avec une berakha sur un aliment à propos duquel elle est obligée de faire la même berakha, même pendant le repas, tel qu’un bonbon ou un fruit, comme susmentionné.

En conclusion, étant donné qu’il y a beaucoup de détails dans ces lois, et aussi beaucoup de doutes au niveau de la décision hilkhatique, le mieux est de prendre l’habitude qu’ont nos frères marocains :

  • S’asseoir avant le repas,
  • prendre quelques aliments et faire les berakhot haèts, haadama et chéhakol, pour rendre quitte tout aliment à propos duquel il y aurait un doute si on doit faire la berakha à son propos durant le repas

(attention : il faudra faire en sorte que dans la somme de tous ces aliments il y ait moins de la quantité de kazaït, c’est-à-dire 28ml, c’est à dire le volume d’une boîte d’allumettes standard, afin de ne pas entrer dans un doute si on doit faire la berakha a’harona avant de faire nétilat yadaïm).

(Sources : Halakha Beroura du Rav David Yossef Chalita, et Or Létsion du Rav Ben Tsion Abba Chaoul Zatsal.)

En ce qui concerne l’ordre plus général :

Si on a plusieurs aliments devant soi, et qu’on compte manger de tous ces aliments, il y a un ordre de priorité selon lequel on doit faire la berakha.
Cet ordre de priorité ne doit être respecté qu’en cas où il ne va pas contre les coutumes de l’ordre du repas, ou contre une priorité qu’on donnerait pour des raisons de santé (par exemple, d’après l’ordre de priorité, les pâtes passent normalement avant la soupe, mais si l’habitude est de manger une soupe avant de manger les pâtes, alors il n’y aura aucun problème à agir ainsi.
De même, la nourriture passe avant la boisson, mais si la coutume est de boire un apéritif avant de commencer à manger, il n’y a aucun problème à agir ainsi).

L’ordre est à respecter quand nous avons le choix simultané de manger les différents aliments qu’on nous propose.

Voici l’ordre de priorité, du plus important au moins important :

  1. On fera d’abord la berakha sur un aliment dont la berakha est « hamotsi lé’hem mine ha-arets »,
  2. ensuite sur un aliment dont la berakha est « boré miné mézonot ».Parmi les aliments sur lesquels on fait la berakha « boré miné mézonot », on suivra l’ordre d’importance des cinq céréales :blé, ensuite orge, ensuite épeautre, ensuite seigle, ensuite avoine.

    Si on a le choix, pour la même sorte de céréale, entre un gâteau ou un aliment cuit ou frit, on choisira le gâteau, ce dernier ayant une préséance vu que si on en mange une grande quantité (environ 230 ml), on doit faire la berakha « hamotsi lé’hem min ha-arets » avant de le consommer.

  3. Ensuite, « boré miné mézonot » sur le riz,
  4. ensuite « boré péri haguéfen » sur le vin,
  5. ensuite « boré péri haadama » sur du blé ou de l’orge soufflé ou rôti, car ils font partie des sept fruits par lesquels la terre d’Israël a été bénie.
  6. Ensuite « boré péri haèts » sur les fruits, on leur donnera la priorité suivant l’ordre suivant :olive, ensuite datte, ensuite raisin, ensuite figue, ensuite grenade,ensuite les fruits par lesquels le peuple d’Israël a été comparé tels que la pomme et la noix.

    Pour les autres fruits, on donnera la préséance à un fruit entier,

    ensuite à un fruit qu’on préfère d’habitude ;

    entre deux fruits qu’on préfère d’habitude, on choisira celui qu’on préfère maintenant.

  7. Ensuite, « boré péri haadama », là aussi on donnera la préséance à un légume entier, ensuite à un légume qu’on a l’habitude de préférer, et entre deux légumes qu’on a l’habitude de préférer, on choisira celui qu’on préfère maintenant.
  8. Ensuite, « chéhakol » sur de la nourriture, ensuite « Chéhakol » sur de la boisson, ensuite les berakhot sur les bonnes odeurs.
  • D’après un avis, chaque fois qu’on aura un fruit ou un légume entier, il aura la préséance sur tous les autres fruits et légumes qui ne sont pas entiers.
    D’après cet avis, un pois chiche entier aura la priorité sur une olive qui n’est pas entière.
  • Néanmoins, vu que cet avis n’est pas accepté de tous les décisionnaires, le mieux pour sortir du doute est de couper le fruit entier en deux, ainsi il n’aura plus sa qualité de priorité, et on sortira ainsi du doute.

Entre deux aliments de même priorité :

  • On préférera un aliment qui provient de la terre d’Israël.

Toutes ces lois de priorité ne concernent que la berakha, une fois qu’on aura fait la berakha et qu’on aura goûté l’aliment sur lequel on aura fait la berakha, on pourra manger tout de suite l’autre aliment.

Attention, pour sortir d’un doute à propos d’une berakha, on pourra d’abord faire, si besoin est, la berakha sur un aliment qui est moins important dans l’ordre de priorité susmentionné.

Par exemple :

Il y a un doute dans la halakha à propos d’une purée de fruits ou de légumes :

  • Doit-on faire on fait sur cette purée la berakha « chéhakol niya bidvaro » –
    car on ne voit plus la forme du légume ou du fruit –
  • Ou la berakha « haadama » ou « haèts »,
    tel qu’on le fait lorsque le fruit est entier ou coupé en morceaux suffisamment grands pour qu’on puisse reconnaître la forme du fruit ?

Au niveau de la halakha :

  • La majorité des possekim séfaradim (Ben Ich ‘Haï, Kaf Ha’haïm, Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal dans Or Létsion) considèrent que pour sortir du doute, on fera la berakha « chéhakol niya bidvaro ».
  • Le Rav Ovadia Yossef Chalita, lui, tranche comme Maran, et dit qu’on fera la berakha « boré péri haadama » ou « boré péri haèts ».

Pour ceux qui choisiront de faire sur cette purée la berakha « chéhakol niya bidvaro », s’il leur arrive d’avoir devant eux, par exemple, une purée de pomme de terre et des poivrons (pas en purée), d’après l’ordre susmentionné, ils devraient d’abord faire la berakha « boré péri haadama » sur les poivrons, et après « chéhakol » sur la purée.

Néanmoins, s’ils font la berakha « boré péri haadama » sur les poivrons, il se peut qu’ils aient déjà rendu quitte la purée (car même d’après l’avis du Ben Ich ‘Haï, du Kaf Ha’haïm et du Rav Ben Tsion Abba Chaoul, il se peut que la purée ait été rendue quitte par « boré péri haadama »).
C’est pour cela que, d’après la halakha, il faudra d’abord faire « chéhakol niya bidvaro » sur la purée, évitant ainsi de rendre quitte les poivrons, et ensuite la berakha sur ces derniers, « boré péri haadama ».
Ce sera la même chose, par exemple, pour des avocats écrasés et une pomme. On fera d’abord la berakha « chéhakol » sur les avocats écrasés, et après la berakha « boré péri haèts » sur la pomme, pour les mêmes raisons.

Voici un autre exemple de doute qui annulera l’ordre de priorité susmentionné :

Si on veut manger une orange et boire du jus d’orange naturel :

  • On fera d’abord la berakha « chéhakol » sur le jus d’orange
  • et ensuite « boré péri haèts » sur l’orange, car d’après la halakha il y a un doute, et il se peut qu’en faisant « boré péri haèts » sur l’orange on rende quitte le jus d’orange.

Idem à propos du chocolat et d’un fruit :

  • Vu que le chocolat est fait à base de cacao, il y a des avis qui disent qu’en faisant « boré péri haèts »,
    on a rendu quitte le chocolat,
    donc si on fait la berakha « boré péri haèts » sur le fruit, comme l’ordre prioritaire susmentionné, il se peut qu’on ait déjà rendu quitte le chocolat.
  • Pour sortir de ce doute, on fera d’abord « chéhakol niya bidvaro » sur le chocolat,
    et ensuite « boré péri haèts » sur le fruit.

Dans ce même ordre d’idées :

A propos du sucre de canne :

  • D’après certains avis, la berakha est « boré péri haèts » ;
  • D’après d’autres, « chéhakol niya bidvaro ».

A propos du sucre de betterave :

  • D’après certains avis, la berakha est « boré péri haadama » ;
  • D’après d’autres, « chéhakol niya bidvaro ».

Dans tous ces cas :

  • On fera d’abord la berakha « chéhakol » sur le sucre,
  • et après on fera la berakha sur le légume ou sur le fruit.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

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Référence Leava : 4549
Date de création : 2008-12-17 18:12:25