J’aurais plusieurs questions sur les lois concernant les bénédictions…

 

Chalom,

J’aurai quelques questions :

  1. Lorsqu’on fait par ex chéakol avec seulement l’intention de manger du chocolat, a-t-on le droit de manger un bonbon sans refaire la berakha ?
  2. A-t-on le droit lorsqu’on fait une berakha d’acquitter tous les aliments qu’on va manger concernant cette berakha ?
    Ex : Je fais chéakol en ayant l’intention d’acquitter tous les éléments chéakol, je bois de l’eau et je mange un bonbon ensuite sans faire de berakha ?
  3. Quel est le temps d’attente maximal entre la berakha richona et la berakha a’harona ?
    Si je dépasse ce temps, je n’aurai plus le droit de faire la berakha a’harona ?
    Et est-ce permis de faire la berakha a’harona dans un autre endroit que celui ou on a fait la berakha richona ?
  4. Est-ce vrai qu’on ne fait pas de berakha a’harona sur les bonbons et les boissons chaudes ?
  5. Pour séouda chélichit, certains se contentent d’un gâteau ou d’une petite collation.
    Est-ce permis ?
    Est-on obligé de faire motsi sur le’hem michné pour ce 3ème repas de Chabbat ?

Je suis désolée d’être aussi longue mais ces questions me poursuivent presque chaque jour.
Merci beaucoup pour tous vos chiourim et tout le temps que vous prenez pour nous guider et nous éclairer dans la voie de la Torah.
Qu’Hachem vous envoie toujours beaucoup de berakha !

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Mazal,

Si on a mangé du chocolat et qu’on n’a pensé clairement en faisant la berakha à n’acquitter que le chocolat et rien d’autre, on devra refaire la berakha sur un bonbon.
Si on a pensé clairement que la berakha acquittait aussi un éventuel bonbon par la suite, alors on ne la refait pas.

Si on a fait la berakha en ne pensant rien de spécial, on ne refera la berakha sur le bonbon que si le bonbon est prioritaire dans les lois de priorité des berakhot.

Pour tous les aliments, on donnera la priorité à l’aliment que nous préférons.

Donc si le bonbon est meilleur que le chocolat, on refera la berakha, même si on n’a pas fini le chocolat.
Sinon, non.

En ce qui concerne les fruits, il y a une ma’hloket si on donne la priorité au fruit qu’on préfère ou au fruit prioritaire par rapport à l’ordre des fruits par lesquels la terre d’Israël a été louée : en premier l’olive, puis la datte, le raisin, la figue et la grenade.
De plus, ces derniers sont prioritaires par rapport à tous les autres fruits.

Donc si on a fait le berakha sur une pomme et qu’on nous amène un autre fruit, si celui-ci est meilleur ou si c’est un des 5 fruits susmentionnés, on refera la berakha, même si le premier fruit n’est pas terminé. Sinon, non.
Si le premier fruit était un des 5 fruits et que le deuxième est meilleur que le premier, ou l’inverse, dans tous les cas on ne refera pas la berakha car il y a une discussion pour savoir quel fruit est prioritaire (comme dit plus haut).
Si on a mangé du riz et que se présente à nous des mézonot constitués de farine de céréales, on refera la berakha.
J’espère que j’ai été clair.
Il est écrit dans le Choul’han Aroukh que pour sortir de ce genre de problèmes, le mieux, quand on fait la berakha sur du chocolat par exemple, est de penser à nous rendre quitte de tout ce qu’on pourrait manger après qui a la même berakha, y compris les boissons.
Si je mange un aliment sans pensée spéciale en faisant la berakha, et qu’on m’apporte une boisson, dans tous les cas, même si je n’ai pas fini l’aliment, je referai la berakha sur la boisson. Si la boisson était devant moi lorsque j’ai fait la berakha sur l’aliment, même si la berakha a été faite sans pensée spéciale, on ne refait pas la berakha.

Le Rav Ovadia Yossef Chalita a un avis différent et tranche qu’il n’y a pas de différence entre la loi qui concerne deux aliments l’un après l’autre et la loi d’une boisson avant ou après un aliment.

Jusqu’à quand peut-on faire la berakha a’harona ?

Pour les aliments :
Si on est rassasié, on a a priori 1h12 pour la faire, et a posteriori tant que l’appétit n’est pas revenu.
Si on a un doute à ce sujet (si l’appétit est revenu ou pas) : si on a mangé du pain et qu’on a été rassasié, on fait le birkat, sinon on ne pourra plus le faire.
Pour les autres aliments, dans tous les cas de doute au sujet du « retour » de l’appétit on ne pourra plus faire la berakha.
Si on n’a mangé que peu et qu’on n’est pas rassasié, a priori on fera la berakha immédiatement, a posteriori dans la demi heure qui suit. Si on a mangé du pain, on a jusqu’à une heure.

Pour les boissons :
On peut faire la berakha tant qu’on se sent désaltéré par la consommation de la boisson.
Si on a de nouveau soif, on ne peut plus la faire.
Si on a un doute au sujet de la soif, on a au maximum 1 /2 heure pour faire la berakha.
Attention, quand il fait chaud ou quand on fait du sport, il faudra immédiatement faire la berakha car très rapidement on a de nouveau soif et on peut perdre la berakha.
On ne fait la berakha a’harona que si on a consommé un volume d’aliment de 28 ml en 4 minutes au moins ou, pour les boissons, si on a bu une quantité de 86 ml d’un coup.
Dans tous les autres cas on ne fera pas la berakha a’harona.
Néanmoins, pour ne pas entrer dans un safèk, on essaiera de manger soit plus de 28 ml soit moins de 19 ml.
De même, on boira soit 86 ml d’un coup, soit moins de 19 ml par 4 minutes.

Il n’y a l’obligation de faire la berakha a’harona à l’endroit où on a mangé que pour birkat Hamazone et méein chaloch.

Pour boré néfachot, on pourra faire la berakha même autre part.

A propos de séoudat chlichit, je te lis le Choul’han Aroukh chapitre 291 alinéa 5 :

«Il faut la faire avec du pain.

  • D’autres disent qu’on peut la faire avec n’importe quel aliment fait avec les cinq céréales.
  • D’autres disent qu’on peut la faire avec des aliments qui accompagnent le pain (viande ou poissons, mais pas fruits et légumes).
  • D’autres disent qu’on peut la faire même avec des fruits et des légumes.

L’essentiel est comme le premier avis, avec du pain, à moins d’être complètement rassasié ».

Le Rav Ben Tsion Abba Chaoul Zatsal dit que si on a des gâteaux qui ne respectent pas les 3 conditions suivantes à la fois, ils peuvent être considérés comme du pain et on peut même a priori faire séoudat chlichit avec :

  • S’ils sont croustillants
  • S’ils sont fourrés
  • Si la pâte est pétrie avec des œufs, du sucre, de l’huile… de façon à ce que la pâte n’ait plus un gout de pain mais de gâteau

Si ces trois conditions sont remplies à la fois, ce n’est plus du pain.

  • De même, si la pâte était liquide, ce n’est pas du pain et on ne pourra pas faire séoudat chlichit dessus a priori.
    Si possible on fera séoudat chlichit sur lekhem michné, ou sur deux gâteaux si on le fait avec des gâteaux.

Petite parenthèse :
Il est écrit que la séoudat chlichit a la ségoula de protéger durant Gog ou Magog.
Vu qu’il est très très très probable que cette année nous vivions Gog ou Magog, il est donc très conseillé de faire séoudat chlichit comme il se doit.

S’il y a des points qui restent obscurs, n’hésite pas à me réécrire.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

 

Référence : 1937
Date question sur Leava : 2007-09-23 00:09:09