Ecrite, il te dira oui, orale, il te dira non…

 

Bonjour,

Plusieurs choses :

Vous dites qu’on ne peux pas comprendre les lois sans les commentaires, d’ailleurs, dans la vidéo, vous dites que sans les commentaires « elles ne sont pas praticables » et vous prenez l’exemple des tsitsits, j’ai d’ailleurs ris pour la dissection du coeur du bébé en ce concerne la brit milah.

Pourtant, en Devarim 30:11 il est écrit : “ Car ce commandement que je te commande aujourd’hui n’est pas trop difficile pour toi, et il n’est pas éloigné.

En fait, ce sont justement les humains qui ont tendances à compliquer les choses la preuve en Ecclésiaste 7:29 il est écrit : Vois ! J’ai seulement trouvé ceci : Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans.

Comprenons-nous bien, l’idée n’est pas de réfuté le fait qu’il y a eu des coutumes et des traditions sur la façon d’accomplir tel ou tel commandement.

Le seul fait qu’il y avait 12 tribus, répandus sur tous le pays avec des juges pour chaque tribus laisse supposer que toutes n’avait pas les même façons de faire.

Aujourd’hui encore, il y a les séfarades et les ashkénazes. Nous savons bien qu’entre ces 2 « tribus » si je peux m’exprimer ainsi, il y a des différences de coutumes et de façon de faire, de rites, etc.

Le problème est de faire de ses coutumes et traditions des lois en soient.

Par exemple, certains ont pour coutumes de laisser pousser leur péots jusqu’aux épaules, d’autres non.

Maintenant, un rabbin vient et dit ;  » il est écrit, tu ne dois pas couper les cheveux aux coins de ta tête, cela signifie qu’il faut laisser pousser jusqu’aux épaules, ceux qui ne laissent pas pousser jusqu’aux épaules n’accomplissent pas la mitzva. »

Puis on en fait un décret et ça devient une loi. Là est la faute, car il est écrit : Vous ne devez rien ajouter à la parole que je vous commande, et vous n’en devez rien retrancher, afin de garder les commandements de YHWH votre Dieu que je vous commande.

Devarim 4:2

Ce verset laisse supposer qu’il est possible d’ajouter des lois, mais qu’il ne faut pas le faire.

C’est sans doute encore plus grave lorsque le rajout annule ou contourne une loi divine ou bien lorsqu’il fait dire à la Bible ce qu’elle ne dit pas.

En ce qui concerne les Shoftim qui jugeaient les cas difficiles, ces derniers ne devaient pas rechercher la réponse dans une loi orale mais au moyen des Ourîm et des Toummîm consultés par les prêtres.

Devarim 28:30 ; Tu devras mettre dans le pectoral du jugement l’Ourim et le Thoummim, et ils devront être sur le cœur d’Aaron quand il entrera devant YHWH ; Aaron devra porter les jugements des fils d’Israël sur son cœur devant YHWH, constamment.

Devarim 17:9 : et tu devras aller vers les prêtres, les Lévites, et vers le juge qui sera en fonction en ces jours-là ; tu devras t’informer, et ils devront te communiquer la parole de la décision judiciaire.

Je vais m’arrêter là pour l’instant, mais il n’y a toujours pas de preuves tangibles faisant références à une Torah orale au moment où Moïse reçoit la Torah écrite.

Je redis encore que je ne réfute pas que certaines décisions judiciaires soient devenues des coutumes et des traditions, mais elles se sont agréger au fil du temps, le meilleure exemple étant la fête des Pourims, à la différence notable que le commandement de fêter Pourim est écrite dans la Bible…

Par contre j’aimerais savoir comment vous interpréter le verset d’Isaie 29:1314 ?

13 Et YHWH dit : « Puisque ce peuple ne me rend hommage que de bouche et ne m’honore que des lèvres, et qu’il tient son cœur éloigné de moi, et que sa piété à mon égard se borne à des préceptes d’hommes, à une leçon apprise,

14 c’est pourquoi me voici, Celui qui agira encore de façon prodigieuse avec ce peuple, d’une manière prodigieuse et avec quelque chose de prodigieux ; et la sagesse de ses sages devra périr, et l’intelligence de ses hommes avisés se cachera. ”

Cordialement.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Ronald,

Le verset stipulant :

« Le commandement que je t’ordonne aujourd’hui n’est pas trop difficile »

signifie qu’il n’est pas difficile à appliquer, c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas beaucoup d’efforts, mais cela n’a absolument rien à voir avec la difficulté de compréhension du texte sans son commentaire oral.
Il s’agit de deux choses différentes.

 

Concernant le verset de l’Ecclésiaste, D.ieu parle aussi d’un autre sujet, et pas du tout de l’explication orale de la loi écrite.
D.ieu dit que si un homme n’écoute pas son mauvais penchant, il verra les choses clairement.
Nous vivons dans un monde extraordinairement complexe et parfait, qui démontre de façon éclatante que D.ieu l’a créé. Mais des hommes font des mauvais plans et refusent de reconnaître la grandeur de D.ieu en préférant suivre leur mauvais penchant.

Il y a effectivement des différences entre séfarades et ashkénazes, et il y en avait aussi certainement entre les coutumes de chacune des 12 tribus, et même de chaque village.
Cependant, ils ont un dénominateur commun : la Torah écrite avec son commentaire oral avec quelques divergences d’opinions exceptées.
Jusqu’à aujourd’hui, il y a aussi des divergences d’opinions sur certains points dans les commentaires oraux, mais c’est en cela que se situe la richesse de la Torah, comme je l’explique dans les cours suivants :

Une Torah, 70 facettes,
Une Torah, 10 avis ?!
Des vérités contraires… paroles du D. vivant
et Différents mouvements.

Néanmoins, ces divergences d’opinions ne concernent qu’1% de la Torah.
A propos des 99% restant, il y a un consensus stipulant que ces lois sont incontournables, qu’elles fassent partie de la loi écrite ou orale.

Prenons l’exemple des Péot que vous citez :
L’ordonnance de la Torah est de laisser des cheveux dans la région des tempes.
La loi stricte est de laisser au moins 5 millimètres de long pour chacun des cheveux de cette région.
Maintenant, au niveau des coutumes, certains laissent pousser les cheveux un peu plus, d’autres les placent derrière les oreilles, d’autres les cachent sous la Kippa etc.
Tout cela fait partie des us et coutumes propres à chaque communauté, mais cela ne touche pas à l’essentiel de la loi stipulant qu’il ne faut absolument pas raser cette région en y laissant moins de 5 millimètres de cheveux.

L’interdiction de ne rien ajouter est de dire qu’il y a une nouvelle loi qu’on ajoute aux 613 lois de la Torah.
Cela dit, les rabbins ont l’obligation de placer des barrières supplémentaires, tel que cela est écrit (Vayikra, chapitre 18, verset 30) :

« Ouchmartème Ète Michmarti »

, littéralement : mettez une garde à ma garde.
Autrement dit, si cela est nécessaire, ajoutez des barrières supplémentaires à mes ordonnances.
Mais effectivement, on expliquera bien qu’il s’agit d’une barrière des rabbins et non d’une loi supplémentaire aux 613 lois déjà existantes, car si c’était le cas, on transgresserait en effet l’interdit de ne pas ajouter ou retrancher de la Torah de D.ieu.

 

A propos des Chofetim, il est bien écrit que tu devras aller vers le juge qui sera en fonction en ces jours-là, c’est-à-dire que même à l’époque où il n’y pas de Temple, il y a néanmoins des juges en fonction, les sages de notre génération (pas ceux des précédentes générations mais bien de la nôtre).
Dans ce texte, il n’est nulle part écrit qu’il y a le moindre rapport entre les paroles de leurs décisions judiciaires et le pectoral.

La preuve de l’existence d’une loi orale est très simple :
La loi écrite n’est pas compréhensible telle quelle.
Or, il est inconcevable que D.ieu transmet au peuple d’Israël un texte, dont les ordonnances sont capitales pour la survie du monde, sans qu’on puisse comprendre de quoi il s’agit.

 

Pourim est effectivement une fête ayant été instituée par les Sages de l’époque.
Personne ne dit qu’elle est écrite dans la Torah, et tout celui qui affirmerait cela transgresserait l’interdit d’ajouter une nouvelle loi à la Torah.
En revanche, si une personne réfute l’obligation ordonnée par D.ieu de respecter cette fête, elle remettrait en cause l’ordonnance de la Torah d’écouter les juges de chaque génération.

Les versets d’Isaïe expriment que D.ieu se plaint du fait que nous pratiquons la Torah machinalement sans y mettre du cœur.
Cela n’a absolument rien à voir avec l’authenticité de la loi orale.

Deuxième preuve stipulant que la loi orale est incontournable :
Il existe une promesse d’éternité concernant le peuple d’Israël dans Vayikra, chapitre 26, verset 44 :

« Et pourtant, même alors, quand ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, Je ne les aurai ni dédaignés ni repoussés au point de les anéantir, de dissoudre mon alliance avec eux; car Je suis l’Éternel, leur D.ieu ! »,

et Jérémie, chapitre 31, versets 35 et 36 :
«  »Si ces lois cessaient d’être immuables devant moi, dit le Seigneur, alors seulement la postérité d’Israël pourrait cesser de former une nation devant moi, dans toute la durée des temps. »
Ainsi parle le Seigneur: « Si les cieux, là-haut, peuvent être mesurés, et sondés les fondements de la terre ici-bas, je pourrai, moi aussi, rejeter avec mépris la race entière d’Israël, en raison de tous ses actes, dit le Seigneur. »

« Si ces lois cessaient d’être immuables devant moi, dit le Seigneur, alors seulement la postérité d’Israël pourrait cesser de former une nation devant moi, dans toute la durée des temps. » 36 Ainsi parle le Seigneur: « Si les cieux, là-haut, peuvent être mesurés, et sondés les fondements de la terre ici-bas, je pourrai, moi aussi, rejeter avec mépris la race entière d’Israël, en raison de tous ses actes, dit le Seigneur.

Il y a aussi une promesse d’éternité de la Torah dans Isaïe, chapitre 59, verset 21.
« Quant à moi, dit l’Éternel, voici quel est mon pacte avec eux:
Mon inspiration qui repose sur toi et les paroles que j’ai mises en ta bouche, elles ne doivent point s’écarter de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de celle des enfants de tes enfants, soit à présent, soit dans les temps futurs. »

Or, nous voyons que la seule partie du peuple d’Israël chez qui ces promesses d’éternité se sont réalisées est celle qui n’a pas changé un iota de la loi orale en l’accomplissant consciencieusement.
En revanche, tous ceux qui ont tenté de la modifier ou ne l’ont pas réalisée se sont tous assimilés en quelques générations.

D’après les livres d’histoire, il y a 2 000 ans, nous représentions 8% de la population mondiale.
Donc proportionnellement, aujourd’hui, notre population aurait dû s’élever à 560 millions ; or, ce nombre atteint à peine 15 millions.
Où sont passés les centaines de millions manquant ?
Ils se sont tout simplement assimilés.

Comment ?
Car ils n’ont pas observé la loi orale.

Il s’agit d’une preuve absolument irréfutable de l’authenticité de cette loi.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 69933
Date de création : 2016-03-31 17:27:36