Chalom Rav,
Une connaissance à moi insiste sur le fait qu’un homme marié a le droit d’aller voir des prostituées si c’est dans une ville où on ne le connait pas, et que c’est marqué dans la Guemara, et en agissant ainsi, il y a pas d’interdit.
Si ce texte existe, n’était il appliqué qu’à l’époque du Temple ?
S’agit il du « lehah’chir et hacherets » de la part de cette personne, pour se permettre ce qui est interdit ?
Aussi j’aimerais savoir à partir de quel moment les juifs n’ont pas eu le droit d’épouser des non-juives et avoir plusieurs épouses ?
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom,
Cet homme dit des bêtises.
Il s’agit d’une mal-compréhension de ce que dit la Guémara traité Kidouchin p 40a qui dit que si une personne n’arrive pas à se retenir de faire un péché et que de toute façon elle va le faire, qu’au moins qu’elle ne profane pas le nom de D.ieu en public et c’est pourquoi on lui conseille d’aller dans un endroit où personne ne la connaît, de s’habiller avec des habits noirs et de faire ainsi son péché.
Donc la Guémara ne vient certainement pas autoriser de faire le péché.
Elle dit que si quelqu’un n’arrive pas à résister à l’envie de pécher et qu’il pèche, au moins qu’il ne pèche que dans le péché qu’il est en train de faire et qu’il ne rajoute pas à son péché le péché supplémentaire et le plus grave de la Torah qui est de profaner le nom de D.ieu en public.
Il est clair qu’il est extrêmement grave d’avoir une relation sexuelle avec une autre femme que sa propre femme juive pendant les périodes où elle est autorisée.
- Si un juif a une relation avec une prostituée non-juive,
il transgresse par cela un des interdits les plus graves de la Torah. - Si les prostituées sont juives, alors il transgresse l’interdit de nida qui est sanctionné par le karèt, D.ieu nous en préserve.
L’interdiction pour un juif d’épouser une non-juive est écrit clairement dans la Torah (Dévarim chap 7 verset 3) :
« tu ne te marieras pas avec eux,
tu ne donneras pas ta fille à son fils
et tu ne prendras pas ton fils pour sa fille ».
Rabénou Guerchom méor hagola, il y a un peu plus de 900 ans a institué un décret interdisant la bigamie.
Ce décret n’a pas été accepté par toutes les communautés et n’était valable que jusqu’à la fin du 5ème millénaire, soit il y a 773 ans.
Néanmoins, dans les communautés où ce décret a été accepté, il leur est interdit jusqu’à aujourd’hui de se marier avec une deuxième femme car la première ne s’est mariée avec son époux qu’à condition qu’il ne se marierait pas avec une deuxième femme étant donné que la coutume de sa communauté est ainsi.
Aujourd’hui, dans presque toutes les communautés du monde, on écrit dans la kétouba que le mari ne peut pas épouser une deuxième femme si ce n’est avec l’autorisation du beth din.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 23746
Date de création : 2013-04-16 16:04:56