Si je sens une petite goutte d’urine qui ressort après les toilettes, est-ce un problème pour acher yatsar ? Est-ce interdit d’avoir des rots ou des gaz pendant la téfila ?

 

Bonjour rav,

  1. Quelques fois en sortant des toilettes au moment où je dois faire acher yatsar je sens des fois qu’une ou deux gouttes d’urine sont ressorties.
    Que dois je faire ?
    Est-ce qu’une petite goutte rend passoul ma berakha ou même lévatala ?
  2. Peut on avoir des rots ou des gaz pendant la téfila de Chara’hit ?
    Je sais de source sur que pendant la Amida et dans Chéma Israël, c’est assour…

Merci pour vos éclaircissement

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Jérémie,

  1. Si tu es certain qu’il y a une goutte d’urine qui est sortie, tu dois tout simplement faire à nouveau toute la berakha « acher yatsar » mais tu n’as fais aucun pêché, tes 2 berakhot étaient valables et aucune n’est lévatala.
    • Le Choul’han Aroukh dit effectivement ,dans le chapitre 7, alinéa 4, que même pour une toute petite goutte d’urine, on doit faire la berakha.
  2. A propos des rots et des gaz pendant la téfila de cha’harit.
    • Les rots :
      • Tant que cela reste dans le domaine du dérèkh Erets (savoir vivre), il n’y a pas de problème à roter pendant toute la téfila, si ce n’est dans la Amida, tel que cela est écrit au début du chap. 97 du Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm :
        • « On ne rotera pas et on ne baillera pas (pendant la téfila) et si on doit bailler malgré soi, on mettra sa main devant la bouche ».
    • Les gaz :
      • Il est extrêmement interdit d’avoir des gaz lorsque l’on porte les tefillins.
      • Ta question concernant Cha’harit ne concerne donc que le cas où il ne porte pas les tefillins, ou concernera d’autres téfilot.

        Au niveau de la halakha, on aura 2 sujets :

        1. La Amida proprement dite,
        2. Et tout le reste des paroles saintes qu’on est amené à dire,
          • que ce soit kriat chema,
          • birkot kriat chema,
          • pessoukei dézimra,
          • les korbanot,
          • les hilim,
          • les berakhot
          • et n’importe quelle étude de Torah.
            • En ce qui concerne ce deuxième cas (tout ce qui n’est pas la Amida à proprement dite), la loi est la suivante :
              • Il y a un interdit déRabannan de dire ces paroles s’il y a une mauvaise odeur (on parle d’un cas de mauvaise odeur dont la source n’est pas présente. Dans le cas de gaz, la source de ces mauvaises odeurs étant dans l’intestin de la personne, on considère qu’elle n’est pas présente).
                • On attendra le temps que disparaisse cette odeur ou on changera d’endroit.
                  • Il suffira de s’éloigner jusqu’à l’endroit où on ne sent plus la mauvaise odeur.Il ne sera pas nécessaire de s’éloigner 4 coudées de plus.
              • Dans tous les cas où on aura continué à dire ses paroles malgré la mauvaise odeur, on sera quitte ; néanmoins, il serait bien de redire keriat Chéma.
            • A propos des paroles de Torah, afin qu’il n’y ait pas de bitoul Torah :
              • Si la mauvaise odeur provient de quelqu’un d’autre, on continuera à étudier.
              • Si, pour quelque raison que ce soit, on ne sent pas la mauvaise odeur (par exemple : si on est enrhumé ou si on a mis un déodorant ou un parfum), on pourra dire toutes les paroles de sainteté.
                • Il sera donc permis d’avoir un gaz lorsqu’on est en train de dire des paroles de Torah, des hilim, pessoukei dézimra, etc.
                  • Simplement on s’interrompra pendant le temps du gaz jusqu’à ce que l’odeur s’évanouisse.
          • A propos de keriat Chéma :
            • D’après le Choul’han Aroukh chap 80 (tome Ora’h ‘Haïm), il est interdit de faire keriat Chéma si on sait qu’on ne va pas se retenir d’avoir un gaz, même si passera l’heure où on peut encore faire keriat Chéma.
              • Néanmoins, les A’haronim (les décisionnaires des derniers siècles) ont, dans une grande majorité, tranché qu’étant donné que dire keriat Chéma est une mitsva de la Torah, mieux vaut le dire même au risque d’avoir un gaz au milieu.
                • Quand le gaz viendra, on s’arrêtera le temps que l’odeur s’évanouisse et on reprendra le kriat chema.
          • A propos de la Amida :

            • Si on sait qu’on ne pourra pas se retenir d’avoir un gaz, on ne fera pas la Amida et on fera une Amida de tachloumine (de paiement) lors de la prochaine prière.
              Tout cela concerne le cas où on sait qu’on aura un gaz pendant keriat Chéma ou la Amida.
              Par contre, si ce n’est qu’un risque, on fera le keriat Chéma ainsi que la Amida.

              • Tout cela ne concerne que les gens qui ont des gaz de façon occasionnelle.
                • Mais si quelqu’un est malade de façon à avoir une fréquence de gaz trop rapprochée pour arriver à faire tout le keriat Chéma et la Amida sans gaz, il sera permis de faire le keriat Chéma et la Amida.
                  • Lorsque le gaz viendra, il se taira jusqu’à ce que la mauvaise odeur s’évanouisse.
          • Voici les lois concernant des gaz pendant la Amida :
            • A priori, il est interdit d’en avoir pendant la Amida, on doit même se retenir de toutes ses forces, il n’y a pas d’interdit de bal téchakétsou en cela (l’interdiction de se retenir d’aller aux toilettes ne concerne que l’excrétion ou l’urine mais non le fait de retenir un gaz).
            • Si la personne sent qu’elle ne peut pas se retenir, elle fera 3 pas en arrière, s’éloignera de 2 mètres du lieu où elle faisait la Amida, fera le gaz, attendra que l’odeur s’évanouisse et fera la prière « Ribone Haolamim » qui est écrite dans le Choul’han Aroukh chap 103, alinéa 2 (tome Ora’h ‘Haïm).
              • Après quoi, elle reprendra sa place et continuera la tefila.
            • Les 2 mètres qu’elle fera, elle les fera précisément en arrière et non devant ou sur les côtés (durant toute cette période où elle a changé de place,elle n’aura pas le droit de répondre ni à un kadich ni à la kedoucha, on considérera à tous égard qu’elle est au milieu de la amida, si ce n’est a propos de ce « ribone haolamim » qu’elle doit dire au milieu de la amida).
            • Il y a une ma’hloket si on dit « ribone haolamim » même quand on a fait un gaz « silencieux ».
              • Par considération envers ces avis, la halakha sera donc tranchée ainsi :
                • On ne dira cette prière que si le gaz est « bruyant », s’il est « silencieux » on ne la dira pas.
                • De même, il y a un avis selon lequel si le gaz n’avait pas mauvaise odeur, on ne fera pas les deux mètres en arrière et on ne fera pas « ribone haolamim ».
                • La halakha tranche de prendre en considération cet avis.
            • Le Choul’han Aroukh du même chapitre alinéa 3, dit qu’avoir un gaz pendant la prière est un mauvais signe, alors qu’éternuer est un bon signe.
              • Il y a une ma’hloket au sujet du mauvais signe, est-il dans tous les cas ou seulement dans le cas d’un gaz « bruyant » ?

Au revoir,
Rav Ron Chaya

A voir 

 

Référence Leava : 5883
Date de création : 2009-04-30 14:04:17