Quelle est la définition précise d’un racha et les applications pratiques vis-à-vis de lui ?

 

Bonjour rav.

Souvent la halakha permet d’agir d’une manière plus dure, ben adam la’havéro, dans le cas où l’on est confronté à un RACHA (notamment dans les Hilkhot lachone hara)

Question :

  1. Quelle est la définition précise d’un racha, al pi Torah ?
  2. Quelles sont les permissions vis à vis d’eux ?

MERCI

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Steven,

Le ‘Hafèts ‘Haïm, dans Hilkhot lachon hara klal 4, halakha 7, écrit qu’il est permis de dire du lachon hara (suivant les conditions que nous allons écrire un peu plus loin) sur un homme racha.

Il explique qu’il s’agit d’un homme qui n’a pas la crainte d’Hachem et qui fait toujours le mal.

Par exemple :

  • Si cette personne ôte de lui-même le joug de la royauté céleste
    ou
  • qu’il transgresse un péché connu de tous comme interdit par la Torah,
    ou
  • qu’il transgresse la Torah de façon consciente plusieurs fois.

Donc ce n’est pas que le yétser hara l’a submergé de façon ponctuelle au point de transgresser la volonté divine, mais il n’a tout simplement plus de crainte d’Hachem et il fait ce qu’il veut.

On peut dire du lachon hara sur lui, même en face de lui.

Si on a un doute sur la nature d’un acte qu’il a fait, on aura la mitsva de le juger de façon négative.

Les conditions pour dire du lachon hara (Béér maïm ‘haïm, numéro 32 du klal 4) sont les suivantes :

  1. On doit avoir vu nous-mêmes les péchés qu’a faits ce racha ou alors il a déjà une réputation bien établie dans la ville qu’il est racha.
  2. S’il ne s’agit pas de « péché simple » tel que manger non-cachère, on doit bien vérifier si ce qu’il fait est vraiment considéré comme un péché d’après la Torah.
  3. Ne pas exagérer le mal qu’il a fait.
  4. Penser qu’on fait ce lachon hara avec utilité, c’est-à-dire pour que les gens ne soient pas influencés en mal par l’exemple de ce racha, et que lui-même fasse peut-être téchouva lorsqu’il verra qu’on dit du lachon hara en public sur lui.
    Il ne faudra donc pas le faire par haine mais uniquement par amour de la vérité.
  5. Ne pas avoir peur de le dire en public, à moins qu’on ait peur de représailles de la part du racha, ou qu’il y ait un risque de ma’hlokèt.

Toutes ces conditions ne concernent que le racha d’après la définition susmentionnée.

Un apikoross, c’est-à-dire quelqu’un qui ne croit pas en la Torah,

  • que ce soit la Torah ché-béal pé (orale)
  • ou la Torah ché-bikhtav (écrite)
    • ne serait-ce qu’à propos d’une seule loi,
  • ou celui qui est mé’halèl Chabbat béfarhessia devant 10 religieux,

n’est pas pas concernés par ces conditions.

On pourra dire du lachon hara sur lui autant qu’on veut, et il y aura une mitsva de les haïr.

Tout cela est tiré du ‘Hafèts ‘Haïm sur les lois de lachon hara.

Néanmoins, il faut savoir :

  • Que le ‘Hazon Ich écrit qu’aujourd’hui, la majorité des réchaïm n’ont pas le statut de racha ou d’apikoross dans la mesure où ils n’ont pas été éduqués dans la religion.
    • On les considère comme tinokot ché-nichbou,
      c’est-à-dire comme des bébés qui ont été pris au couvent et qui ne savent pas qu’ils sont juifs.

      • Dans cette mesure, il sont totalement innocents.
  • Le Rav Elyachiv Zatsal, qui opte pour une position médiane entre le ‘Hafèts ‘Haïm et le ‘Hazon Ich, considère que si la personne a été éduquée dans une ville où il y a des juifs religieux,
    on ne peut pas la considérer comme tinok ché-nichba.

    • Elle sera donc considérée comme consciente et responsable de toutes ses actions à moins qu’elle n’ait été éduquée dans une autre religion.
    • Par contre, si elle habite dans une ville où il n’y a aucun juif religieux, on pourra la considérer comme tinok ché-nichba.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

 

Référence : 13173
Date question sur Leava : 2011-05-13 13:05:29