Chalom,
Un bon hékhchèr orthodoxe vous dites, c’est une « plus grande surveillance » pour limiter la casse :
Ça veut dire quoi ?
- Les rabbinats régionaux surveillent moins longtemps que les tampons des « rabbins orthodoxes » ?
- Ils sont moins (zarma) « ma’hmirim » ?
- Il y a des rumeurs sur tous les tampons cachères, les rabbinats un peu plus car ils sont plus nombreux et plus grands…
On ne mange plus ?
(à part le Badats Yérouchalaïm bien sur).
Le problème c’est que les « orthodoxes » qui ne mangent pas les tampons des baté dinim régionaux (vous savez de quoi je parle)… par rumeurs par rapports aux baté dinim… mais ils n’écoutent pas les rumeurs concernant leurs rabbins orthodoxes !
Tout marche sur la rumeur, la confiance, mais dans ce système, pour éviter de manger des tomates toute l’année, les gens ne sont pas honnêtes intellectuellement.
Votre avis ?
Réponse du Rav Ron Chaya :
Cher Yts’hak,
Je répète :
Aucun hékhchèr ne m’assure qu’effectivement l’aliment est cachère ; simplement plus la surveillance sera grande, moins il y a de chances de manger non-cachère.
- Or il est clair que les rabbinats orthodoxes exercent une surveillance plus grande que les rabbinats non orthodoxes,
- d’où l’importance de manger sous surveillance orthodoxe.
Ceci dit, il n’est obligé que tout ce qui est vendu sous surveillance orthodoxe soit cachère.
Voici deux histoires qui me sont arrivées pas plus tard que la semaine dernière :
- Baroukh Hachem j’ai marié mon fils, et j’ai organisé un Chabbat ‘hatan.
- J’ai été au marché M’ahané Yéhouda ici à Jérusalem pour acheter des bonnes olives.
J’aperçois de belles olives, le vendeur me dit que le hékhchèr est Chéerit Israël, un des meilleurs hékhchérim orthodoxe en Israël.- Je demande à prendre une grosse boîte de conserve de 5 kilos, et il m’en tend une sans étiquette.
Je lui dit que j’en préfère une avec étiquette, il va vérifier, et me dit que la dernière livraison n’en possédait pas.
Il me propose d’aller chercher une boîte avec étiquette, envoie un jeune homme à l’autre bout du marché, qui revient en disant qu’il y en a mais avec un autre hékhchèr, ‘Hatam Sofèr, ce que j’accepte.- Et je le vois prendre une boîte de conserve de son magasin, aller au bout du marché et revenir avec une boîte étiquetée qui ressemble tout à fait à celle qu’il avait prise du magasin.
- Je ne dis rien, achète, mais suis très embêté…
- Je vais alors voir un autre stand, tenu par des gens portant la kippa et que je sais être pratiquants et je leur demande si l’étiquette est originale ou a été collée récemment sur la boite.Ils inspectent la boîte et voient imprimés les dates de production et d’expiration, qui ne correspondent pas avec ce qui est imprimé sur l’étiquette.
- Je demande à prendre une grosse boîte de conserve de 5 kilos, et il m’en tend une sans étiquette.
- Voila un cas où le tampon est orthodoxe, mais par où les magouilleurs sont passés.
- Il faudra qu’un jour que les surveillants orthodoxes aillent vérifier d’où proviennent ces fausses étiquettes.
- J’ai été au marché M’ahané Yéhouda ici à Jérusalem pour acheter des bonnes olives.
- ème cas
J’ai pris la nourriture pour le Chabbat ‘hatan de mon fils chez un traiteur réputé pour être cachère.
Et voici que le dimanche suivant le Chabbat ‘hatan, le journal annonce que le hékhchèr orthodoxe qu’avait ce traiteur lui a été retiré.- J’appelle le hékhchèr pour en avoir la raison, la voici :
- Les poulets chez eux sont extrêmement bien vérifiés, et il y a une entaille bien plus profonde que le reste des poulets qu’on trouve sur le marché.
- Le surveillant venait tous les jours vérifier que les poulets avaient bien ces entailles profondes.
- Un jour il demande à voir les enveloppes des poulets, et il s’est avéré que c’étaient des poulets d’un hékhchèr pas très valable sur lesquels le traiteur lui-même pratiquait une entaille plus profonde.
- Les poulets chez eux sont extrêmement bien vérifiés, et il y a une entaille bien plus profonde que le reste des poulets qu’on trouve sur le marché.
- Le surveillant a pu relever la supercherie.
- J’appelle le hékhchèr pour en avoir la raison, la voici :
Baroukh Hachem nous avons mangé complètement cachère car je ne me fie pas non plus au rabbinat, même orthodoxe.
J’avais envoyé moi-même et à mes frais un Machguia’h sur place qui avait vérifié tous les produits utilisés dans la préparation de ce Chabbat ‘hatan.
Mais sinon…
Nous voyons bien que s’il n’y a pas une surveillance extrêmement rigoureuse, vu le nombre important de gens aveuglés par l’appât du gain, religieux ou pas, il y a forcement des coups bas.
Si la surveillance est moins stricte, il y a beaucoup plus de chance qu’il y ait des manœuvres illicites, donc de consommer des produits non cacher.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
A voir :
- J’aimerai faire comprendre à mon ami l’importance de ne pas manger de fromage non-cachère…
- Quelles sont les différences de cacherout entre la Rabanout harachit et les organismes laméhadrine ?
- Cacherout et listes de produits
- Pourriez-vous préciser ce à quoi un Sépharade orthodoxe pointilleux doit faire attention dans un restaurant à la téoudat orthodoxe non-sépharade ?
J’ai longuement traité de ces questions dans ces cours vidéo :
- Une cacherout poly-glatt
- Pourquoi existe-t-il différents labels de cacherout ?
- La valeur du tampon de cacherout
- et Cacherout : méfiance !
Référence Leava : 564
Date de création : 2006-08-18 07:08:40