Quelle est la référence de l’interdit de la bise entre hommes et femmes et le fait qu’il vaut mieux se faire tuer plutôt que de le transgresser ?

 

Bonjour Rav

Je suis étudiant a Strasbourg j’étais au Chabbat organisé par le mouvement de reguèch .
Lors de vos conférences vous avez parlé un moment sur le fait que si on nous met un pistolet sur la tête et qu’on nous demande de faire la bise ou on nous tue, on doit préférer dire « tue moi » !

Je voulais juste vous demander la référence de cet écrit car il y a des amis qui ne me croient pas.
Merci de votre compréhension

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Moshé,

Il faut savoir qu’au niveau des interdictions de rapprochement de la femme, il y a 2 niveaux de gravité :

  • La relation sexuelle elle-même, qui est sanctionnée par le karet si la femme est nida ;
  • Par contre, s’il n’y a pas de relation sexuelle mais juste rapprochement physique, c’est-à-dire tout ce qu’il y a depuis la bise jusqu’à la relation sexuelle non incluse, il n’y a pas de sanction de karet mais un interdit de la Torah qu’on appelle « lav  » au même titre que l’interdit de manger du porc.
    • Cela est écrit clairement dans le livre de Vayikra, chap. 18 verset 6 :
      • « Lo tikrevou legalot erva« ,
      • « Vous ne vous rapprocherez pas de l’interdiction de la erva » c’est-à-dire « d’une femme qui vous est interdite ».
        • Or toute femme avant le mariage est nida car à partir du moment où elle a eu une fois dans sa vie un écoulement de sang menstruel, tant qu’elle n’a pas été au mikvé, elle est nida.
      • Il est donc interdit par la Torah d’avoir tout rapprochement avec elle, bise incluse.
    • Dans le Choul’han Aroukh tome (Yoré Déa chap. 157 alinéa 1), il est écrit que pour les 3 interdits grave qui sont l’assassinat, l’idolâtrie et les relations sexuelles interdites, mieux vaut se faire tuer plutôt que de les transgresser.
  • Il est aussi mentionné que cela concerne non seulement le cas d’un interdit grave sanctionné par le karet mais aussi le cas d’un interdit relevant du « lav« , c’est-à-dire tout rapprochement physique d’une femme, même s’il n’est pas sanctionné par le karet.
    • Voici donc la source selon laquelle mieux vaut se faire tuer plutôt que de faire la bise à une femme qui nous est interdite.
  • Il est bon de savoir que Rabbi Yossef Caro, auteur du Choul’han Aroukh, dans son livre Beit Yossef (tome Yoré Déa ch. 195) écrit :
    • « A propos d’un médecin dont la femme est malade et risque la mort, mais qui n’est pas dans sa période de pureté, a-t-il le droit de lui vérifier le pouls ? »
      • Il conclut que la chose n’est pas claire.
        • Donc il ne tranche pas.
  • La halakha n’est pas ainsi, et en cas de danger de mort, il est clair qu’un médecin peut faire toutes les auscultations nécessaires pour sauver la vie d’une femme, qu’elle soit la sienne ou pas.
    • Néanmoins, nous voyons qu’un grand décisionnaire, l’auteur du Choul’han Aroukh, hésite à l’autoriser.
  • Alors comment pouvons-nous autoriser de faire la bise à une femme alors qu’elle n’est même pas en danger de mort, la bise étant un signe de rapprochement beaucoup plus évident que celui de prendre le pouls ?!

J’espère que tout cela est clair.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 5079
Date de création : 2009-02-04 11:02:02