Chabbat shalom Rav Ron Chaya,
Depuis que je suis tombée sur votre site, je ne le quitte pas, et pourtant je ne suis pas religieuse, mais vos cours m’intéressent beaucoup, car vous les exprimez d une façon très simple et agréable à l’écoute.
Le dernier cours que je viens d’écouté c’est celui de oui à la joie, non a la tristesse.
Très intéressant.
Mais voila :
Comment expliquer qu’une personne (que je ne cache pas qui est mon mari depuis 25 ans et qui le reste encore longtemps amen) dont les parents ont connu les camps, dont le père est décédé à sa naissance, qui a vécu seul avec sa mère, décédée d’un accident de la route…
Il est resté seul à l’âge de 20 ans.
A 21 ans il a réussi, après beaucoup de difficultés, à quitter la Roumanie pour Israël en 1977.
La aussi beaucoup de problèmes :
Seul, pas de travail…
Tov.
En 1983 enfin la rencontre entre nous (j espère enfin pour lui un peu de bonheur…..)
Retour en France, difficultés pour avoir des enfants (grâce à D., on en a eu quand même deux enfants).
Toujours problèmes de parnassa.
Retour en Israël en 1994 avec nos 2 enfants, 6 ans et 2 mois.
Les années ont passées ; toujours de gros problèmes de travail.
En Aout 2002 après avoir enfin fait un bon stage d informatique et proposition dans une bonne entreprise (il avait 48 ans déjà). il finit ses examens qu il réussit avec succès (il était le plus age dans la classe, tous entre 24 26 ans)
Le lendemain, fait un examen cette fois-ci médicale et BOUM, le ciel s écroule.
Cancer de la moelle osseuse (et d’autres complications).
Je me trouvais en France pour une semaine de vacances je pensais mériter après une année de travail.
Retour d’urgence, hôpital, tipoul nimrats, 1 mois de coma, chimio, handicape de tous ses membres après être rentré dans le coma.
Bref la total.
Durée :
2 ans de soins, difficultés.
Cette sorte de maladie, les docteurs ne la connaissaient pas , et le professeur de la mahlaka m avait dit directement madame préparez vous il ne lui reste que 2 a 3 semaines a vivre.
Nous ne savons pas la traiter cette maladie.
Bref, depuis sûrement vous allez me dire et je le crois de tout mon cœur grâce à D., il s’en est sorti, avec quelques séquelles, mais il est la avec nous.
Mes enfants ont été beaucoup perturbé.
Mon fils s’est éloigné de la religion, j’espère qu’avec les années il changera (il a 20 ans aujourd’hui est dans l armée).
Pour en revenir au sujet comment peut on accepter toutes ces épreuves qu’une personne reçoit et les supporter ?
Et encore mon mari fait le kiddouch le vendredi soir et le samedi, dit la birkat hamazon etc, mais je suis sûr qu il se demande pourquoi MOI.
J’ai été très longue et je m’en excuse d’avance.
Cela fait bientôt 5 ans cette histoire, et malgré moi je n arrive pas a m’en sortir.
J’y pense très souvent, j’ai très peur, dès qu’il a un petit bobo quelque part.
Je n’attends pas trop une réponse à mon problème, mais j avais besoin d en parler encore.
Désolé…
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Simha,
Je te réponds enfin.
J’ai lu tous tes mails, ainsi que ton intervention sur le cours Souffrance, punition et injustice, mais je reçois tellement de courrier que cela prend quelques temps pour y répondre.
Je ne t’ai pas oubliée, loin de là.
En deux mots, nous ne pouvons pas savoir les raisons pour lesquelles nous souffrons.
Nous sommes tous aujourd’hui des réincarnés, il y a souvent des choses à réparer de nos réincarnations passées, donc nous ne pouvons pas comprendre le pourquoi des choses, mais il est impossible que D. soit injuste, c’est contraire à la notion de divinité.
On peut tout de même dire que la raison « générale » de toutes les souffrances est que D. veut qu’on se rapproche de Lui. Quand tout va bien, on n’a aucune raison de se rapprocher de Lui, quand ça va mal, si on a la chance de nous aiguillonner vers la bonne direction, la souffrance est un très grand tremplin pour se rapprocher de D.
Bien sûr, c’est très dur à comprendre, parce que la souffrance fait mal, mais il faut aussi savoir qu’une souffrance dans ce monde fini, au regard de l’infini, n’est rien. L’infini n’est pas un milliard d’années, c’est beaucoup plus, et il ne sera défini que par notre vie ici, sur Terre.
Parfois quelques souffrances d’ici valent la peine pour le bénéfice d’un infini de qualité.
Il est vrai que ton mari a beaucoup souffert mais il y a eu aussi beaucoup de belles choses comme vos enfants, vous êtes Baroukh Hachem tous vivants, et il s’est sorti de la maladie malgré le pronostic des médecins.
Loin de moi de dire que tout va bien, mais il faut savoir dans la vie être optimiste, et quand on a un verre à moitié vide, dire qu’il est à moitié plein.
Il est vrai qu’il est facile de dire que la souffrance peut s’amoindrir quand on se rapproche de D. et qu’on applique ses mitsvot. Mais est-ce une bonne raison pour ne pas le dire si on pense que c’est vrai ?!
Donc j’ose quand même te le dire :
Essayez lentement de commencer à pratiquer le Chabbat, car il est appelé la source de toutes bénédictions.
Sans cela, l’aide de D. sera toujours très petite.
Vous avez souffert, par rapport à D. c’est un grand bénéfice, et je suis convaincu que l’observance du Chabbat peut beaucoup aider, et à tous les niveaux.
C’est difficile au début, mais après ça paie bien.
‘Hazal ont bien dit :
Méèn olam haba,
c’est un goût de olam haba,
un des plus grands « kiffes » que le monde ait.
J’attends de tes nouvelles, à bientôt,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 1062
Date de création : 2007-01-19 21:01:47