Bonjour Rav,
Bravo pour vos cours plein de détails.
Je me régale et vous en remercie.
Que H bénisse et renforce votre action.
Amen
Cette lettre comporte à la fois un témoignage sur mon combat contre la dépression et une question concernant l’approche de la dépression dans le judaïsme.
- Je souffre de dépression depuis plus de 20 années et je me suis battu comme un lion pour m’en sortir, au delà de la simple médication aux tranquillisants et anti dépresseurs (qui ont leur utilité).J’ai lu dans une de vos précédentes réponses une référence aux écrits de Maimonide qui a traité le sujet de la dépression nerveuse [Moïse Maïmonide : « La guérison par l’esprit »].
Or, l’ouvrage en français est épuisé (les éditions Bibliophane Daniel Radford ont fermé) et je ne lis pas l’hébreu.J’ai été confronté à la dépression et comme beaucoup d’autre personnes j’ai pris en main ma propre guérison, ne me satisfaisant pas de la seule médication.
J’ai été aidé grâce à des techniques issues du bouddhisme.
J’ai pu résorber une partie des symptômes [catastrophiques] de la dépression. Insatisfait « de devoir aller voir ailleurs » mais conscient que ces techniques m’avaient vraiment sauvé, j’ai effectué des recherches et je n’ai trouvé que très peu de choses en terme de documents bien qu’apparemment il existe énormément de traité sur le sujet dans le judaïsme.
Je vous précise la motivation de ma recherche :
Toutes les techniques issues du bouddhisme pour traiter la dépression m’ont à chaque fois rappelé des pratiques juives.
Exemple (sans entrer dans les détails) :
- Regarder les tsitsit
- La composition sonore du mot Chéma
- La place des tefillins sur les fontanelles et le cœur
- ET SURTOUT la notion de Naassé Vénichma qui la notion ESSENTIELLE utilisée pour soigner les dépression dans les techniques bouddhistes.
A chaque fois que j’apprenais avec mon thérapeute une nouvelle technique pour contenir mes états dépressifs, je me disais :
- Ca ?
Mais c’est dans la Torah ! - Faire cela ?
Mais c’est dans le Chéma ! - Cette intentionnalité ?
Mais c’est comme la berakha avant l’action !!
Tout cela m’a confirmé et rapproché encore plus du judaïsme et j’ai finalement et paradoxalement trouvé dans le bouddhisme une sorte de confirmation de la vérité du judaïsme.
Voila pour mon témoignage.
Ma question :
- Pouvez vous m’éclairer ou me donner quelques pistes sur les écrits de Maimonïde ou autre Rabbi concernant la dépression.Je vous précise que je ne sais ni lire ni écrire suffisamment bien l’hébreu pour pouvoir faire des recherches en cette langue. Votre réponse intéressera peut-être d’autre personnes (la dépression semble être un mal très très répandu).
Léhitrahot,
toda rabba et d’avance
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Avi,
A part l’aspect idolâtre du bouddhisme, la religion hindoue a ses origines dans le judaïsme.
Effectivement, il est marqué dans la Torah qu’Avraham a donné des cadeaux aux fils de ses concubines et les a envoyés vers la Terre d’Orient.
De quels cadeaux s’agit-il?
‘Hazal expliquent qu’il s’agit des forces occultes négatives, c’est-à-dire les secrets de la spiritualité, mais extérieurs, tandis que le peuple juif connaît les secrets de la spiritualité intérieurs.
Et il est très symptomatique de voir que le nom de la caste hindouiste qui transmet le savoir est « Brahmane » (nom venant de Abraham).
En ce qui concerne la dépression, elle est l’arme du mal, celle de Amalek.
La valeur numérique de Amalek est la même que celle du mot « safek » (doute).
Quand une personne est en doute, elle est en tristesse, et il est marqué qu’il n’y a pas de plus grande joie que la disparition du doute.
La connaissance de D. est le remède à la dépression.
Dans son épître intitulé « La guérison par l’esprit », Maïmonide explique qu’il y a en nous des parties qui sont le fruit de l’imagination, c’est la partie sentimentale, et une partie rationnelle, qui elle ne peut jamais changer.
Le ratio est un élément éternel, objectif, qu’aucune considération de notre monde ne peut toucher.
Or si quelqu’un devient complètement rationnel et réussit à gérer les pulsions produites par sa partie sentimentale et imaginative, alors il est maître de lui-même et peut se hisser au dessus de la dépression.
D’après Maïmonide, le ratio est la voie qui mène à D.
C’était en très bref.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 2435
Date de création : 2008-01-28 13:01:34