Je voudrais donner notre maasser à mes parents qui sont dans une situation financière désastreuse mais mon mari préfère le donner à son kollel. Pour moi, cela est inconcevable.

 

Bonjour Rav,

mon mari et moi ne sommes pas d’accord sur un point et voulions votre avis sur la question.

Tous les mois nous prélevons le maasser, et cela fait un moment que mes parents sont dans une situation financière vraiment catastrophique, endettés etc.
J’ai donc demandé à mon mari si l’on pouvait donner notre maasser à mes parents, mais il m’a dit qu’il préférait le donner à son collel.

Vous comprendrez bien que cela m’a beaucoup peiné et aussi énervé.
Pour moi, il n’est pas concevable de faire passer son kollel avant mes propres parents.

Pouvez-vous nous dire quelle est la conduite à suivre ?
Merci.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Un des livres actuels le plus complet sur les lois concernant le maasser et la tsédaka, le livre « Béora’h tsédaka » du Rav Yé’hezkel Fayndhendler écrit à la page 101 l’ordre de priorité de tsédaka qu’on fixé ‘Hazal :

  1. Soi-même
    (c’est-à-dire que si on n’a pas assez d’argent pour soi-même on passe avant d’autres personnes).
  2. Sa femme.
  3. Son père et sa mère.
  4. Son rav et sa femme.
  5. Ses garçons et filles adultes.
    (Certains avis disent après 6 ans, d’autres disent 13 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles ; les enfants de moins de cet âge ne rentrent pas dans la catégorie de la tsédaka car leurs parents ont l’obligation de subvenir à leurs besoins)
  6. Ses petits-enfants.
  7. Ses grands parents.
  8. Ses beaux-parents.
    (voir Tsits Eliézer, tome 7, chapitre 38)
  9. Ses frères et sœurs.
  10. Les proches de sa famille et de la famille de sa femme.
  11. Ses voisins.
  12. Les gens de sa ville.
  13. Les pauvres de Jérusalem.
  14. Les pauvres d’une autre ville.
  15. Les habitants de la terre d’Israël.
  • En admettant que les élèves du collel sont pauvres et qu’ils habitent dans la même ville, nous voyons qu’il y a néanmoins une priorité de donner l’argent à ses beaux-parents plutôt qu’au collel.Néanmoins le Steipler (Rabbi Yaakov Israël Kanievsky Zatsal le père de Rabbi Haïm Kanievsky Chalita) écrit que bien que d’après la loi il faille donner au pauvre proche prioritaire, néanmoins il ne faut pas agir ainsi de façon continue car si on agit ainsi il ne restera plus d’argent pour les autres pauvres
    (Or’hot Rabbénou Tome 1. p.299).

    De même le rav Haïm Kanievsky Chalita, cité dans le livre « Béora’h Tsédaka » p.405, alinéa 111, écrit qu’on ne donnera pas tout aux proches mais une partie importante.

Je pense que dans votre cas étant donné que jusqu’à aujourd’hui la maasser n’a pas du tout été donné aux beaux-parents mais au collel, d’après la halakha vos beaux-parents ont la priorité même pour la somme totale du maasser.

Si leur situation continue encore longtemps d’être difficile il faudra donner une partie aussi de l’argent du maasser au collel mais néanmoins sauvegarder une partie importante pour les beaux-parents.
(Partie importante ne signifie pas forcement la majorité, il faut que ce soit une chose importante.
Voir référence susmentionnée de Rabbi ‘Haïm Kanievsky Chalita).

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 21759
Date de création : 2012-12-26 15:12:53