Je ne comprends pas le chiffre exhorbitant du nombre de personnes sorties d’Egypte.

 

 

Chalom Rav,

J’ai 3 questions a vous poser :

  1. Dans le traité Sanhedrin 111A, Rabbi Simaï fait une analogie et dit que l’entrée des Bnei Israël en Égypte était de 2 sur 600000 ainsi a la sortie d’Égypte il y avait le même rapport de 1 sur 300000.
    Comme on sait que 600000 sont sortis d’Égypte, il y avait donc 180000000000 !
    En tout (en Égypte) et seulement 600000 ne sont pas mort pendant la plaie des ténèbres.

    • Ce nombre me semble invraisemblable et me perturbe réellement pouvait vous me donner une explication
      • Le Ben Ich ‘Haï dit que c’est ceux qui sont nés puis mort pendant les 210 ans d’esclavage mais malgré tout ce nombre reste faramineux.
      • Le יעב »ץ dit que ce rapport 1/300.000 représente tout ceux qui se lèveront a la résurrection des morts.
        (voir lien)

        • Mais je comprend toujours pas comment comprendre ce chiffre exorbitant de 180 milliards.
    • Merci de me donner votre avis sur ce chiffre.
  2. Le pharaon qui ne parle pas l’hébreu parle a moise en hébreu comment est-ce possible ?
    La Torah retranscrit-elle les paroles de chacun en lachon hakodèch ?
    Si oui, il serait intéressant d’avoir le discours officiel du pharaon en égyptien face à Moïse…
  3. Peut-on être juge civil en Israël sachant que ceux qui vont le voir sont des ‘hilonim qui n’iront jamais au Bet Din.

Merci pour vos reposes et continuer à nous enrichir
Kol touv

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Pin’has,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Je pense tout simplement que comme beaucoup de derachot de ‘Hazal, la compréhension de ce texte ne peut passer que par une explication al pi hassod.
    • Nous savons que bné Israël sont partis en Égypte pour y faire un birour.
      • Lorsque le premier homme a péché ses parties d’âmes sont tombées dans les kelipot et ont données vie aux kelipot donc au mal, or il y a beaucoup plus de mal que de bien.
        • Tant que le mal possède une étincelle de vie c’est-à-dire une étincelle d’âme du premier homme, qui est une étincelle divine, il vit et donc représente une entité de mal active.
    • Par l’esclavage et la souffrance des bné Israël en Égypte il y a eu un birour, une sélection entre ces étincelles de vie et le mal.
      • Chaque fois qu’une de ces sélections est faite c’est-à-dire que l’étincelle de vie a été retirée du mal, ce dernier meurt.
    • Dans les mondes mystiques lorsque l’on parle de la face on parle du bien, lorsque l’on parle de la partie arrière on parle du mal, car le mal ne peut pas puiser sa force de la face car là-bas la lumière divine est beaucoup trop grande.
      • Il ne prend que les restes de cette lumière qui se trouvent dans l’arrière.

    Pharaon se situait à la tête du mal c’est-à-dire au niveau de la nuque (la nuque dans les écrits de nos sages n’est pas l’arrière du cou mais bien l’arrière de la tête, l’endroit où il y a le nœud des tefillins et un peu plus bas tant qu’il y a des cheveux) c’est-à-dire qu’il était à l’endroit le plus haut du mal.

    • C’est donc pour cela que son nom pharaon est une permutation des lettres formant le mot oref qui signifie la nuque, c’est pour cela aussi qu’il était le roi d’Égypte, le mot Égypte est une combinaison de deux mots metser yam signifiant « qui met à l’étroit la mer ».
    • La mer symbolisant la notion d’infini
      • comme il est écrit dans le Talmud traité Yébamot « mayim ché ein lahèm sof », de l’eau qui n’a pas de fin.
        • Ce n’est que par la tête que l’on peut considérer les choses infinies.

    Pharaon se place à la nuque pour couper le contact entre la tête et le corps, donc entre l’infini et le fini, disant qu’il n’y a que la matérialité qui existe, il se pose à l’endroit de l’union entre la tête et le corps l’endroit le plus étroit du corps qui est la nuque, d’où le nom Mitsraïm « étroitesse de la mer » c’est-à-dire étroitesse de l’infini.

    • D.ieu a promis à Avraham Avinou que bné Israël sortiraient d’Égypte avec un grand butin.
      • Il est impossible de comprendre cela d’après le sens simple expliquant qu’ils ont pris quelques habits et quelques plats en or, ce butin légitime-t-il 210 d’esclavages ?!
        • Certainement pas.
      • Nous sommes obligés de dire qu’il s’agissait surtout d’un butin spirituel, celui d’avoir retiré toutes les étincelles de sainteté.
        • C’est pour cela d’ailleurs que Pharaon ne pouvait accepter que bné Israël quittent l’Égypte car il savait quelque part que c’était toute sa substance de vie qui partirait avec eux et que dès lors l’Égypte aurait une dépression d’activité terrible, car leur énergie de vie leur serait retirée, c’est pour cela qu’il était incapable de dire aux bné Israël de quitter l’Égypte et lorsqu’il l’a fait malgré lui il s’est empressé de les poursuivre
        • Chémot chap.14 verset 5 :
          • « Alors les dispositions de pharaon et de ses serviteurs changèrent à l’égard de ce peuple et ils dirent : ‘’qu’avons-nous fait là d’affranchir les israélites de notre sujétion !? ‘’ ».
        • Cette sujétion c’est-à-dire cet asservissement était celui des étincelles de kedoucha à la klipa, aux forces du mal dans lesquelles elles étaient emprisonnées.
          • C’est le sens profond aussi de ce que nous disons dans la hagada que si D.ieu ne nous avait pas sorti d’Égypte nous et nos enfants jusqu’à aujourd’hui aurions encore été des esclaves de Pharaon.Or tout le monde pose la question :
            • Pharaon est une histoire antique, comment aurions-nous pu être encore ses esclaves ?
              • La réponse est qu’il ne s’agit pas d’une sujétion matérielle, il s’agit de la sujétion spirituelle des étincelles de bien au mal, or le mal peut prendre une forme de Pharaon comme celle d’un césar, d’un tsar, d’un staline, d’un hitler ou d’un ahmaninedjad.
                • Lorsque l’étincelle de sainteté est encore mêlée à la klipa ils ne forment qu’une entité, qu’un seul corps.
      • Lorsque ‘Hazal nous disent que 1/300000 est sorti d’Égypte cela signifie que le rapport qu’il y avait entre l’étincelle et le mal était de 1/300000, une étincelle de sainteté pour 300000 unités de mort.
        • Lorsqu’ils sont sortis d’Égypte les 300.000 qui étaient appelés au nom de l’étincelle de sainteté vu qu’ils étaient mêlés, sont morts, c’est pour cela que ‘Hazal disent que 1/300000 sont sortis d’Égypte le reste est resté là-bas sans plus aucune vie.
        • C’est d’ailleurs à propos de ce butin que la Guémara traité Berakhot p.9B écrit que les bné Israël ont fait de l’Égypte un piège dans lequel il ne restait plus aucun grain de blé, ou aussi comme un fond marin dans lequel il n’y avait plus aucun poisson.
          • C’est-à-dire qu’ils ont retiré du piège et du fond qu’était l’Égypte toute étincelle de vie.
    • D’après cela nous comprenons pourquoi la Torah lorsqu’elle relate l’histoire du monde jusqu’à la descente des juifs en Égypte s’attarde sur certains faits et pas d’autres.
      • Pourquoi elle cite la génération d’Énoch, le déluge, la tour de Bavel, l’histoire de Sodome alors qu’il y a eu des milliers d’autres événements tout aussi intéressants qui ont jalonnés l’histoire pendant les 2000 ans séparant la création du monde et la promesse à Avraham Avinou que sa descendance sera en esclavage.
        • D’après ce que j’ai expliqué les choses sont claires, la Torah n’est pas un livre d’histoire nous racontant des choses « intéressantes », elle ne s’attarde que sur les faits relatifs à l’histoire des âmes du premier homme, leurs descente du paradis ensuite leurs échecs répétés dans l’histoire de l’humanité qui a abouti à l’esclavage d’Égypte et à ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui (car jusqu’à aujourd’hui le travail de récolte et de birour des étincelles de sainteté n’est pas terminé après que bné Israël aient fait le veau d’or dans le désert).
          • Béézrat Hachem il sera très bientôt terminé avec la venue du Machia’h que nous attendons prochainement.
    • Rav Hida, dans son commentaire sur la Haggada de Pessa’h, écrit un signe montrant ce que je vous ai écrit dans ce mail :
      • Dans le verset (Chémot chap.6 verset 7) :
        • « Je vous adopterai pour peuple, Je deviendrai votre D.ieu et vous reconnaitrez que Moi l’Eternel je suis votre D.ieu, Moi qui vous ait soustrait aux tribulations de l’Égypte ».
      • Les derniers mots de ce verset « qui vous ait soustrait aux tribulations de l’Égypte » se disent en hébreu « ha-motsi ét’hèm mita’hat sivlot Mitsraïm ».
        • Les premières lettres des 4 avants derniers mots de ce verset montrent en signe le tikoun qu’ont fait bné Israël en Égypte pour réparer les péchés qu’ont fait leurs âmes dans leurs réincarnations passées lors de quatre générations.
          • « Hamotsi » la lettre (1ère lettre du mot)
            • correspond à la génération de Haflaga c’est-à-dire de la tour de Babel ;
          • « Etkhèm » la lettre alef (1ère lettre du mot)
            • correspond à la génération de Enoch ;
          • « Mita’hat » la lettre mèm (1ère lettre du mot)
            • correspond à la génération du Maboul le déluge ;
          • « Sivlot » la lettre samékh (1ère lettre du mot)
            • correspond à la génération de Sodome ;
      • Le dernier mot du verset « Mitsraïm » est la conséquence de ces péchés, l’esclavage en Égypte. D.ieu nous sortant d’Égypte (comme l’explique ce verset) nous sortait en fait (c’est-à-dire nos étincelles d’âmes) non seulement d’Égypte mais de l’empire du mal contractée pendant ces 4 générations.
  2. Pharaon parlait Égyptien, langue que Moché comprenait parfaitement.
    Cependant, lorsque Moché et Aaron s’adressaient à Pharaon, ils le faisaient vraisemblablement en Hébreu, et un traducteur traduisait.
  3. Non, cela est gravement interdit.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 22060
Date de création : 2013-01-09 22:01:19