Si nous sommes des parcelles divines, pourquoi a-t-on besoin d’être purifié après la mort ?

 

Bonjour cher Rav,

Pouvez-vous me faire de l’ordre dans mes idées svp.

D’ est infini.
Or chaque être vivant comprend une « parcelle » divine (une partie de cette infinie).

  1. Comment peut-on concevoir ceci ?
  2. Lorsque l’âme, après avoir vécu une vie sur Terre, se fait juger et que le tribunal céleste décide de purifier cette âme en l’envoyant au gehenom.
    Est-ce que cette parcelle divine subit cette purification ?
    Si oui, est -ce logique qu’une parcelle divine aie besoin d’être purifiée ?

Merci d’avance.
Kol touv.

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Daniel,

Je vais essayer de t’expliquer un peu comment nous sommes construits, et ainsi ma réponse sera plus compréhensible.

Après le péché originel, l’homme, ainsi que toute la création, ont été constitués d’un mélange de bien et de mal.
Notre nefech, c’est-à-dire la partie spirituelle responsable de la vie dans notre corps, est elle-même aussi constituée de bien et de mal.
Du côté du bien, elle est constituée de quatre bases correspondant aux quatre lettres du nom de D. ; du côté du mal, elle est constituée de quatre bases du mal.

Ce nefech, donc cette partie spirituelle responsable de la vie dans notre corps, est la source de ce qu’on appelle les midot, c’est-à-dire les traits de caractère, on aura des bons traits de caractère ou des mauvais.
Ceux-ci se sont répartis en quatre grandes branches, en fonction des quatre lettres du nom de D., en fonction des quatre bases matérielles du monde, le feu, l’air, l’eau et la terre.

  • Le feu est l’agent provoquant la colère,
  • L’air provoquant l’orgueil et le désir de parler en vain,
  • L’eau, les envies,
  • Et la terre, la lourdeur, la paresse.

Ce nefech est un support, une sorte de trône, à une âme plus fine qui l’habite, constituée de 613 parties.
Ces 613 parties sont divisées en 365 et 248, et elles correspondent, dans notre corps, à 365 veines et 248 organes.

Lorsque nous pratiquons les mitsvot, nous amenons une lumière spirituelle de la Divinité jusque dans cette âme plus fine, qui elle-même rétrocèdera de la vie aux veines et aux organes correspondant à chacune de ces 613 mitsvot.
S’il manque de la lumière à certaines de ces mitsvot-là, la présence divine et Sa lumière disparaissent des organes et veines correspondants et se met à la place la mort, la touma, et les forces d’impureté, responsables de tous les maux sur Terre.

C’est dans cette mesure que les réchaïm sont appelés dans leur vie « morts », car ils ne jouissent pas du flux de lumière divine au niveau de leur âme et ensuite de leur corps.
Il est impossible pour l’âme fine de faire les mitsvot sans passer par le nefech responsable de la vie du corps, donc il est impossible de faire des mitsvot sans que les midot dont ce nefech est responsable soient bonnes.

Il faut bien comprendre que les 613 mitsvot et les midot sont deux choses différentes.

Dans la Torah on ne parlera jamais des midot, car elles sont en fait les racines par lesquelles l’âme fine peut faire les mitsvot, et la Torah ne parle que des mitsvot et non des moyens qui y amènent.
Et dans cette mesure, il est écrit que les mauvaises midot sont pires que les péchés.

Effectivement, étant des racines, elles empêcheront la personne de faire des mitsvot et la pousseront à faire des péchés.
Quelqu’un, par exemple, qui n’a pas dominé sa mida d’envie ne pourra pas se réfréner de faire des avérot dans ce sens, quelqu’un qui n’a pas refréné sa mida de feu peut dans sa colère transgresser toute la Torah.

C’est dans cette mesure que nous voyons dans les paroles de ‘Hazal des enseignements à propos des midot qui sont bien plus graves que le non-accomplissement des mitsvot.

Par exemple, celui qui se fâche, et par cela déchire des habits ou casse des ustensiles, est comparable à un idolâtre, ou encore l’orgueilleux est considéré comme un incroyant, etc.
Tout cela provient du fait que les midot sont les racines sur lesquelles est posée l’âme fine de laquelle dépendent les 613 mitsvot, s’il manque une racine, forcément il manquera beaucoup de mitsvot.

Dans cette mesure, quelqu’un qui a des bonnes midot pourra beaucoup plus facilement pratiquer les mitsvot.
Ainsi nous verrons aussi des paroles de ‘Hazal qui vont dans le sens du côté positif, par exemple, « La personne humble mérite que l’esprit saint se pose sur elle », ou encore « Qui mérite le olam haba ?
Celui qui fait preuve d’abnégation et est humble », etc.

Après avoir donné tous ces points d’introduction, je viens répondre à ta question.

Dans la mesure où notre âme est composée de 613 organes et veines spirituels, correspondants aux 613 mitsvot, et lorsque nous accomplissons une des mitsvot nous avons une lumière divine dans ces veines et organes spirituels qui, après, retransmettent cette lumière en énergie de vie à nos organes et veines matériels, nous comprendrons aisément qu’il y a des organes et veines qui sont beaucoup plus importants que d’autres.

De même que dans un corps physique, les organes tels que le cerveau, le cœur, les poumons, l’estomac, le foie, sont prépondérants, de même au niveau des mitsvot, nous avons des mitsvot dont l’importance est prépondérante et dans cette mesure elles peuvent avoir la valeur des 613 mitsvot.
On comprend aisément qu’une personne sans cerveau n’a pas de valeur.

Dans cette mesure, on peut dire que le cerveau a la valeur des 613 organes et veines.
Idem pour tous les organes vitaux, et dans cette mesure nous aurons aussi des mitsvot qui représentent à elles-seules les 613 mitsvot, telle que la mitsva de Chabbat, celle d’habiter la terre d’Israël, ou encore celle des tsitsit.

Nous comprendrons aussi que si une mida est mauvaise, elle obscurcira une bonne partie des veines et organes spirituels de notre être.
C’est le cas, par exemple, pour l’homme qui ne respecte pas sa femme, faisant preuve ainsi d’orgueil, il pourra être comparée à une personne dont tous les organes fonctionnent bien mais dont le sang est infecté, tous les organes et veines s’en retrouveront affectés.
Des mitsvot vitales seront, par exemple, ne pas transgresser le Chabbat, ne pas pratiquer l’idolâtrie, croire en un D. unique.

Nous verrons aussi dans les mitsvot une hiérarchie.

Du moins grave au plus grave :

  • Il y a les lois positives,
  • Puis les lois négatives,
  • Puis les lois négatives sanctionnées par le karet?
    Ces dernières sont beaucoup plus graves que les autres, elles engloberont, par exemple, toutes les interdictions sexuelles, ainsi que l’homicide.

Il va de soi aussi qu’une mitsva est beaucoup plus grave lorsqu’elle est préméditée et est faite avec conscience, que si elle est faite de façon inconsciente.
On fera aussi une distinction entre les mitsvot entre l’homme et D. et entre l’homme et son prochain, ces dernières sont graves dans la mesure où on ne peut pas les réparer sans obtenir l’excuse de son prochain.
Il est écrit que celui qui vole son prochain est comme s’il avait volé une partie de son âme, donc au niveau des organes spirituels, imaginons que tout à coup on a un organe en plus qui n’est pas le nôtre, il est clair que ça crée pas mal de brouillages dans le bon fonctionnement de notre corps spirituel.
Idem quand je regarde une femme qui n’est pas la mienne.
Le mensonge reflète le manque de droiture, on pourrait comparer à cela un corps qui marche mais qui marche tordu, ou pas dans la bonne direction, etc., etc.

Nous pourrions multiplier ainsi beaucoup d’exemples, le principe est le suivant :

De même que nous avons un corps physique où chaque dysfonctionnement a des conséquences qui peuvent toucher le corps entier ou une partie du corps, tout cela relativement à l’importance de l’organe ou de la veine touché(e), de même au niveau métaphysique.
Chacune des mitsvot ou midot respectées ou non-respectées aura un impact différent selon son importance, sa position et son rôle dans le corps métaphysique.

Pour mieux établir une hiérarchie, à toi d’aller et de vérifier la valeur que chaque mitsva a ; je te répète la hiérarchie du moins important au plus important :

  • Une mitsva positive dérabannan ;
  • Ensuite une mitsva négative dérabannan ;
  • Ensuite une mitsva positive de la Torah ;
  • Une mitsva négative de la Torah ;
  • Une mitsva négative de la Torah sanctionnée par le karet ou la peine capitale ;
  • Et pour finir le hiloul Hachem.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav 

 

Référence : 6988
Date question sur Leava : 2009-10-04 21:10:40