Dans le dessert tu as de l’eau et moi pas… que fais-tu ?

 

Chalon Rav

  • Un homme s’engage volontairement dans le désert sans eau, ni nourriture.
  • Deux jours plus tard, agonisant, il croise un deuxième homme qui, lui, fut prévoyant et emporta eau et nourriture à satiété.
  • Le premier homme demande au deuxième homme de l’eau et de la nourriture.

A votre avis, que dois faire le deuxième homme ?

Merci pour votre réponse.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour,

Il est écrit dans le Talmud traité Baba Métsia p. 62b :

  • Deux personnes sont dans le désert, l’une d’elles a une gourde d’eau et l’autre n’en a pas.
    Si elles partagent la gourde, les deux mourront.
  • Si le propriétaire de la gourde la garde pour lui, il arrivera jusqu’à la ville, sain et sauf, mais son ami mourra de soif.Que doit-il faire ?
    • A dit Bar Patora (nom d’un sage d’Israël) :
      Mieux vaut qu’ils partagent et qu’aucun ne soit responsable de la mort de son prochain.

Jusqu’à ce que vienne Rabbi Akiva donne son enseignement sur le verset (Vayikra ch. 25 vs 36) :

  • Et ton frère vivra avec toiExpliquant que « mon frère est contingent à moi-même », et non que « je suis contingent à mon frère ».
    • Il vivra avec moi
    • et non pas « je vivrai avec lui ».

Dès lors, le principe qu’invoque la Torah est que ma vie est plus importante que celle de mon prochain.
Donc le propriétaire gardera sa gourde pour rester en vie bien que cela entraînera la mort de son prochain.

Je ne sais pas si le cas présent dont traite le Talmud est le cas qui fait l’objet de votre question, auquel cas, vous avez votre réponse.

Si par contre vous parlez d’un cas où quelqu’un amène de l’eau et de la nourriture et qu’il y en a suffisamment pour deux, il est clair qu’il a l’obligation de nourrir et de désaltérer celui qui n’a rien apporté.
S’il n’agit pas ainsi, il est coupable de non-assistance à personne en danger (Vayikra ch. 19, vs 16).

Si quelqu’un rétorque :

  • La personne partie dans le désert sans eau ni nourriture a agi inconsciemment,
    pourquoi celui qui a de la nourriture devrait la sauver alors qu’elle a risqué sa vie ?
  • La réponse de la Torah est qu’il faut aider les pauvres.
    Or d’habitude, un pauvre est, comme le disent ‘Hazal, un pauvre de l’esprit, un pauvre dans sa conscience.
    Et néanmoins la Torah nous ordonne de l’aider.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Et agav 

 

 

Référence Leava : 71278
Date de création : 2016-06-30 02:51:21