Cher Rav,
J’ai lu avec intérêt votre message* et je vous remercie pour la position courageuse que vous prenez pour rappeler que la Torah interdit la violence et la barbarie face à l’homosexualité.
Mais il me vient une question :
Comment peut-on interdire l’homosexualité alors qu’il s’agit d’un « état » non désiré d’un homme ou d’une femme et non pas d’un acte de déviation sexuelle comme le viol, ou l’adultère…
Je reste convaincu que les homosexuels sont désireux de devenir hétérosexuels, mais ils ne le peuvent pas : ils sont malheureusement faits ainsi et ils n’y peuvent rien.
Pourquoi et à quoi cela sert-il de les brimer en leur disant que leur « état » d’homosexuel est interdit ?
Je parle bien-entendu des homosexuels à 100% et non pas des ni-sexuels qui, contrairement aux homosexuels, ont la « possibilité », si ils le souhaitent, d’exercer une sexualité hétérosexuelle.
Si vous aviez des enfants et que vous apprenez que l’un d’entre eux est homosexuel, que feriez-vous ?
Allez-vous le rendre encore plus malheureux en lui disant que son homosexualité est interdite par la Thora ?
Et supposons que vous le lui disiez, est-ce que cela va changer son désir sexuel vers une personne du même sexe ?
Ce sont des questions que je me pose et la position de la Torah d' »interdire » l’homosexualité me semble impossible à tenir.
Par contre, je peux comprendre que la GayPride puisse représenter une façon obscène de l’homosexualité et donc puisse être interdite par la Torah,
Je vous prie de bien vouloir m’excuser par ma sincérité sur ce point.
Je vous remercie de bien vouloir m’éclairer.
Bien cordialement
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Jacques,
Votre question est extrêmement pertinente, et en voici la réponse :
Effectivement, c’est une erreur commune que de croire que l’homosexualité est un état non désiré d’un homme ou d’une femme, une fatalité irrémédiable.
Ce message est effectivement véhiculé par les médias occidentaux, mais il est archi-faux.
Nous travaillons avec une dame, ici à Jérusalem, qui soigne les homosexuels et qui prétend qu’elle a guéri 80% des homosexuels qui se sont adressés à elle.
Et que les 20 % qui n’ont pas guéri sont des gens qui, bien qu’ils avaient la possibilité de s’en sortir, ont préféré rester dans l’état dans lequel ils étaient.
En deux mots :
On ne nait pas homosexuel, on le devient.
Vous avez ainsi réponse à votre questionnement.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
*La lettre ouverte :
Jérusalem, le 30 juin 2016
Bien que, de façon tout à fait claire, la Torah interdise l’homosexualité, elle condamne et rejette de façon tout aussi claire et virulente, la violence, et de surcroît la violence aveugle atteignant des innocents.
Le massacre d’Orlando est un acte de barbarie exprimant exactement l’inverse de tout ce qu’on pourrait considérer comme ayant à voir avec le bien, la paix, la volonté divine.
Il faut absolument tout faire pour que, jamais plus jamais, une chose pareille n’ait lieu sur Terre.
Nous condamnons donc cet acte de la manière la plus catégorique qu’il puisse y avoir et sans aucune réserve.
Il est vrai qu’à l’époque du Temple, la peine capitale pouvait être prononcée pour ce type de péché. Mais, le Talmud dans le traité Sanhédrin précise clairement qu’ un tribunal rabbinique qui prononçait une peine capitale une fois tous les soixante-dix ans était considéré comme un tribunal meurtrier.
Déjà avant la destruction du Temple de Jérusalem, il y bientôt 2000 ans, cette pratique a été arrêtée.
Rappelons que de nombreux pays occidentaux, dont la France, si prompts à donner des leçons de morale, pénalisaient l’homosexualité il y a encore 50 ans.
Néanmoins, nous maintenons que la Torah stipule que l’homosexualité est une chose interdite, et cela de manière irrévocable.
La dernière « gay-pride » organisée à Tel-Aviv a été l’objet de nombreux débats dans les médias.
Je m’adresse ici à mes frères du peuple juif et particulièrement à ceux qui ont soutenu cette « manifestation » et qui se sont associés au dénigrement systématique de la Torah et de ses rabbins, notamment le Rav Sitruk Chalita.
Je m’adresse ici à vous, mes frères, membres de ce peuple plusieurs fois millénaire.
Ce peuple qui, comme nous le disons dit chaque soir du Séder de Pessah, a du s’opposer, génération après génération, à ceux qui voulaient son extermination.
Oui, à chaque génération, et cela sans exception, un homme, un groupe ou un peuple se lèvent avec cette idée pseudo-originale.
Et, grâce à D.ieu, après 3 500 ans, nous sommes toujours là !
Nous sommes même revenus sur notre terre, et réalisons ainsi les prophéties (Yé’hezkel, chapitre 36) qui ont annoncé cela il y a déjà plus de 2500 ans.
Nous sommes Juifs, fiers de l’être et nous voulons aussi que nos descendants fassent partie de ce destin spécial et unique.
Je m’adresse donc à vous, mes frères juifs, notamment ceux qui ont oublié un principe immuable du fonctionnement de notre peuple.
Les démographes estiment aujourd’hui qu’il y a environ 15 millions de Juifs.
D’après les études de ces mêmes démographes, nous devrions être, aujourd’hui, presque 600 millions.
Certes, une partie a été massacrée dans les persécutions et pogroms multiples.
Mais néanmoins, et malgré l’horreur inspirée par ces massacres, il ne s’agit que d’une partie largement minoritaire de ces 600 millions de disparus.
Où sont donc passés ces centaines de millions de juifs qui ne le sont plus ?
Ils ont disparu à cause d’un ennemi bien plus dangereux : Ils ont été les victimes de l’assimilation.
Le principe de l’assimilation est malheureusement connu et récurrent.
On commence à moins pratiquer la Torah, on commence à faire quelques compromis, on adhère à des valeurs qui n’étaient pas celles de nos pères, puis nos enfants apprennent, imitent et ajoutent encore quelques autres compromis, nos petits-enfants encore un peu plus; et pour finir, nos arrières petits-enfants ne sont déjà plus Juifs.
Combien d’entre nous peuvent affirmer aujourd’hui qu’aucune famille n’est touchée ?
Balivernes et prophéties de malheur d’un rabbin, direz-vous…
Mais ce n’est pas moi qui le dis et, surtout, ce n’est pas moi qui le prouve.
Ci-dessous, une étude sociologique qui a été faite il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis, et présentée à la prestigieuse université de Harvard en 2006.
Cette étude montre et démontre une réalité de façon indubitable.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les juifs d’aujourd’hui sont, pour l’immense majorité si ce n’est la totalité, les descendants de juifs orthodoxes il y a 3,4 ou 5 générations.
Il n’y a de futur pour les Juifs que dans un monde fidèle à la torah, à son étude, à sa pratique et à ses valeurs.
Sinon, au fur et à mesure des générations, leur descendance ne le sera plus.
J’argumente avec des données chiffrées et validées, j’attends que l’on me réponde avec des faits.
Mes chers frères juifs, sachez vous positionner.
Si vous vous positionnez pour les valeurs véhiculées par la « gay-pride » et l’homosexualité, vous vous positionnez de facto contre la Torah et ses valeurs.
Dès lors, d’après l’étude sociologique ci-jointe, d’après l’expérience plusieurs fois millénaire et presque automatiquement, vos arrières petits-enfants ne seront sûrement plus juifs.
Ayez bien conscience de cela, et choisissez dans quel camp vous voulez être.
Le juif étudie et agit.
Ne pas s’engager, c’est déjà se désengager.
Il n’y a pas et n’y a jamais eu de « neutralité bienveillante » dans la Torah et le peuple juif.
Et c’est un natif de Suisse qui écrit ces lignes.
Je n’accuse personne. Je ne condamne personne.
Chacun est libre, chacun a le droit de penser ce qu’il veut penser, chacun peut agir tel qu’il le désire.
Mais il est de mon devoir et de ma responsabilité de faire prendre conscience aux membres de mon peuple, à mes frères, des conséquences inéluctables de leur positionnement.
Référence Leava : 71433
Date de création : 2016-07-11 09:32:26