Quel était le fruit défendu du jardin d’Eden ? J’aurais des questions sur certaines prophéties…

 

Bonjour,
Je suis vos enseignements depuis quelques temps et je dois vous dire que je vous trouves très intéressent.

  1. J’aimerais savoir selon vous quel était le fruit défendu dans le jardin de Éden ?
  2. Selon Esaïe 9 verset 5 on nous parles d’un enfant qui sera appelé Dieu puissant…
    Qui est-il ?
  3. Expliquer moi, Ésaïe 7 verset 14 et dite moi quand cela se produisit ?
  4. De qui parle Ésaïe chapitre 53 ?
  5. Que pensez-vous des 70 semaines de Daniel 9 verset 20 à 27 qui est donc le messie qui sera retranché et selon vous pour quels moment cela sera ?

Merci beaucoup de votre temps et je crois que vous êtes un homme sage, car il n’y a qu’un seul D.ieu et c’est certainement le Dieu de Israël.
Que le Seigneur vous garde.
Raynald

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Bonjour Raynald,

Voici les réponses à tes questions :

  1. D’après le Midrach Rabba, le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal est :
    • Du blé selon l’avis de Rabbi Méïr
    • Du raisin selon Rabbi Yéhouda
    • Un étrog selon Rabbi Abba
    • Une figue selon Rabbi Yossé.

    Agav

  2. A propos de Yéchaya (chap. 9 v. 5), d’après Rachi et la traduction en araméen de Rabbi Yonathan ben Ouziel (datant d’environ 2000 ans), le sens du verset est le suivant :
    • Et Il le nommera
      • à qui fait référence « Il » ?Réponse :
    • Le Conseiller Merveilleux, le Divin Puissant, Père de la conquête – c’est-à-dire D. –
      • comment D. le nommera-t-il?
        Réponse :
    • prince de la paix
      • (on fait référence ici à au fils qui va naître du roi A’haz : ‘Hizquiyaou).

    La grammaire hébraïque permet de placer le sujet après le verbe, juxtaposé au complément d’objet direct (ce qui peut occasionner une confusion qui amènerait à assimiler le sujet au complément d’objet direct, et faire croire ainsi que la Divinité aurait donné un nom de Divinité à une créature, à D. ne plaise !).

  3. Le chap. 7 v. 14 parle de la femme du roi A’haz (ou, d’après d’autres commentateurs, de la femme du prophète Isaïe).
    Les chrétiens ont falsifié la traduction du texte.

    • Alma‘ signifie ‘jeune femme’, de même qu’on dit ‘elem‘ pour un jeune garçon, sans que cela n’ait la moindre indication de virginité, et tel qu’on le voit dans Proverbes 30, 19 :
      • « La voie de l’homme chez la jeune femme » (c’est-à-dire la relation sexuelle), où « jeune femme » est la traduction du mot « alma ».
        • Elle n’était donc pas du tout vierge, comme ils ont voulu le prétendre de façon fallacieuse.
      • D’ailleurs, déjà au Moyen âge, le Radak, un des grands commentateurs de la Bible, argumente clairement que Isaïe ne fait certainement pas référence au ‘messie’ des chrétiens dans la mesure où à la lecture du chapitre depuis son début, il est clair que ce verset raconte le signe que l’Éternel donne au roi A’haz, selon quoi il n’a pas à craindre les deux rois qui viennent l’attaquer (Recin roi de Syrie et Pékah roi d’Israël) car :
        • Or, avant même que l’enfant sache repousser le mal et choisir le bien, la région dont les deux rois te causent des angoisses sera devenue une solitude.
          (verset 16).

    Il est donc clair que ce signe de l’enfant qui va naître à la jeune femme concerne la menace des deux rois contemporains du roi A’haz et ne peut concerner le soi-disant ‘messie’ des chrétiens.

  4. A propos de Isaïe 53, d’après les commentateurs, il s’agit du peuple d’Israël.
    • D’après Rachi, le peuple d’Israël a souffert pour expier les crimes de l’humanité.
    • D’après le Radak, il est impossible qu’un peuple souffre pour expier les péchés d’un autre peuple.
      • Il explique que le prophète Isaïe cite les paroles que diront les peuples lorsque le messie viendra, où tous reconnaîtront que leur croyance était mensongère, et que seul le peuple juif était dans le vrai ;
        • et ils diront (de façon erronée) que le peuple d’Israël portait leurs péchés, etc.

    Mais tout ce discours des nations est en fait faux, car il est impossible que le peuple d’Israël ait souffert pour expier les péchés des autres peuples.

    Agav 

  5. A propos de Daniel, le calcul est compliqué, je vous convie à consulter l’excellent recueil de commentaires (en français) sur Daniel, dans la série « La Bible commentée », aux éditions Artscroll.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 3980
Date de création : 2008-10-19 05:10:54