Cher Rav, mes respects,
J’ai deux questions :
- Vous dites que si un courant juif s’écarte ne serait-ce que sur un point de l’opinion des guides reconnus de la Torah contemporains, ce courant finit par s’exclure lui même du judaïsme (chrétien , karaïtes etc…) ; que penser des Rabbin qui sont contre l’état d’Israël ?
- Que signifie exactement « étudier la Torah » ?Est-ce forcément étudier le talmud ou étudie-t-on déjà en écoutant un cours, une conférence (comme les vôtres), ou en lisant un livre écrit par un Rabin ?
Merci Rav pour votre réponse
Réponse du Rav Ron Chaya :
Cher Claude,
- En ce qui concerne l’opposition à l’état d’Israël, on peut diviser le monde religieux en trois parties :
- La première se résume à :
- deux ou trois familles de fous qui embrassent Yasser Arafat,
- qui se font photographier avec Ahmadinejad en Iran,
- et qui sont tout simplement des cinglés.
Inutile d’en parler plus
(bien qu’ils soient souvent mis en avant par les médias alors qu’ils ne représentent en rien le monde religieux, c’est dommage). - La deuxième est :Celui des dirigeants du monde juif orthodoxe qui pensent, comme la majorité des israéliens, que la direction de l’état d’Israël fait beaucoup d’erreurs (le peuple juif est connu pour avoir une infinité d’avis sur la même chose
- on dit qu’il y a autant d’avis que de juifs
- et cela est typique en Israël où chaque israélien a sa propres série de critiques sur les dirigeants de l’état).
A l’instar de tous ces israéliens, le monde religieux n’est pas d’accord avec les dirigeants de l’état.
L’essentiel du désaccord provient du fait suivant :
- Le monde religieux considère qu’un état juif devrait avoir un caractère juif compatible avec le Torah,
ce qui n’est pas le cas actuellement.
Par exemple :
- L’organisation d’une gay pride internationale dans la ville sainte de Jérusalem
- (on attendait entre 100 000 et 400 000 homosexuels cet été à Jérusalem, manifestation qui en raison de la guerre a été annulée) ;
- autorisation de l’élevage de cochons et de lapins destinés à la consommation en Israël ;
- acceptation des conversions libérales et réformistes…
- La liste est hélas longue….
- on dit qu’il y a autant d’avis que de juifs
- La troisième partie est :Celle des sionistes religieux comme on les appelle.
- Ils donnent un caractère de sacralité à l’état et à sa direction,
- disant que les dirigeants sont envoyés par D. et que dans cette mesure nous devons accepter leurs décisions comme provenant de D.
- (dans la mesure où elles sont compatibles avec la Torah),
- un peu comme les rois d’Israël sacrés par des prophètes et auxquels nous devions le respect.
- disant que les dirigeants sont envoyés par D. et que dans cette mesure nous devons accepter leurs décisions comme provenant de D.
La position des grands de la Torah, orthodoxes – la deuxième partie – est que les dirigeants ne peuvent en aucun cas être considérés comme des envoyés de D. dans la mesure où ils se battent souvent contre la Torah.
- Il y a certainement un bien énorme dans la création de l’état d’Israël
- mais on ne peut pour autant lui attribuer un caractère de sacralité.
- Pour nous, le drapeau d’Israël n’est pas sacré,
- il représente certainement le fait que beaucoup de juifs habitent en terre d’Israël, ce qui est bien,
- mais en aucun cas on ne peut lui attribuer quelque sacralité que ce soit,
- ce qui n’est pas le cas d’un sidour,
- d’une Bible,
- et à plus forte raison d’une paire de tefillins ou d’un Sefer Torah !
C’est pourquoi le jour de l’indépendance d’Israël n’est pas un jour sacré nécessitant des prières et des bénédictions spécifiques (Hallel), choses que seuls les rédacteurs du Talmud (il y a plus de 1500 ans) étaient habilités à faire.
- Depuis la décision de l’état d’Israël de rendre les territoires du Gouch Katif dans la bande de Gaza,
la troisième partie (les sionistes religieux) ressent une très grande désillusion.- Ils ont commencé à comprendre qu’il n’était pas concevable de dire que les dirigeants de l’état vont dans le sens juif,
- car à leurs yeux il était interdit selon la Torah de quitter la bande de Gaza.
- Ils ont commencé à comprendre qu’il n’était pas concevable de dire que les dirigeants de l’état vont dans le sens juif,
L’avenir dira où se trouve le judaïsme authentique, mais il faut savoir qu’il y a une infinité de nuances et de variations entre ces deux opinions.
Quoi qu’il en soit, il faut savoir que le monde orthodoxe est très sioniste, et cela depuis 2000 ans.
- Nous sommes pour l’alya en Israël,
- la Torah l’ordonne, et preuve en est qu’aujourd’hui la plus grande concentration de population orthodoxe au monde se trouve en Israël !
- Néanmoins, nous nuançons cela et donnons priorité à la pratique religieuse, c’est à dire que si quelqu’un nous expose le dilemme suivant :
- Qu’est-il préférable ?
- Faire son alya mais devenir – moi ou mes enfants – moins pratiquants ?
- Ou rester à l’étranger mais devenir ou rester pratiquant ?
- La réponse est qu’il vaut mieux rester pratiquant à l’étranger.
- Qu’est-il préférable ?
- Il va de soi qu’il s’agit d’une ligne de pensée et que chaque cas est très nuancé, le but étant de toute façon un retour du peuple juif à la Torah et à sa terre.
- Ils donnent un caractère de sacralité à l’état et à sa direction,
- La première se résume à :
- Tout ce qui a à voir avec la Torah est étude de Torah, mais il est certain qu’il faut se remplir de tous ses domaines :
- La pensée juive,
- La halakha,
- La Guémara,
- La Michna,
- Le ‘Houmach,
- La Bible,
- Etc.
Chacun correspond à une partie de notre personnalité et chacun doit réaliser son potentiel d’étude de Torah.
- Plus l’étude exige
- de la concentration,
- de l’effort,
- plus elle aura de valeur,
mais il est aussi nécessaire d’avoir de la pensée juive et du moussar, comme dans les cours que je donne.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence : 578
Date question sur Leava : 2006-08-22 14:08:54