J’ai plusieurs questions sur la réprimande, le port de la kippa, la cacherout, la souffrance du juste…

 

Cher Rav,

  1. Dans le cours sur la gaypride, vous citiez la Guémara Chabbat ou on raconte l’histoire de gens qui aurait du réprimander les réchaïm, même si c’est certain qu’il n’aurait pas écouter.
    Sinon, on a part à leur faute.
    Mais ailleurs, on nous dit qu’il vaut mieux que quelqu’un transgresse béchogueg que bémézid…
    Finalement, si je vois des gens qui fautent , je leur dit ou pas que c’est péché ?
  2. Je suis étudiant à l’hôpital, je soigne des gens, et c’est l’hôpital public ou on ne peut pas avoir une kippa.
    Je peux mettre une charlotte bleu de chirurgien; mais c’est un peu ridicule, et je pense que les professeurs me regarderont mal.
    Une fille musulmane mettait ça pour ses cheveux, mais elle a redoublé.
    Je ne sais pas si ça a joué…
    Que faire ?
  3. Est-il permis de manger un repas chez quelqu’un mangeant cacher mais qui n’est pas chomer Chabbat ?
  4. Est-il permis de porter le talith katan sur les vêtements à l’extérieur au toilette ?
  5. Pourquoi dans le traité Nida, on dit que l’embryon jure de se considérer comme un racha même si tous lui disent qu’il est tsadik, alors que dans Avoth, on dit « ne sois pas à tes yeux comme un racha » ?
    C’est contradictoire ?
  6. A propos de la souffrance du tsadik, on dit qu’il paye pour nos fautes.
    Mais dans berakhot ,on dit que c’est quand le tsadik est fils de racha, c’est à dire qu’il était racha dans une vie antérieur.
    Finalement pourquoi ?

Merci beaucoup.
Si Internet n’avait été créé que pour votre site, c’eut été suffisant !

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Cher Michel,

  1. Les lois de tokhékha, c’est-à-dire les façons de corriger un juif qui se conduit mal, sont décrites dans le chapitre 608 du Choul’han Aroukh tome Or Ha’haïm.En voici le résumé :
    • Nous sommes exemptés de faire le mitsva de tokhékha à notre prochain si les deux conditions suivantes sont remplies :
      1. Si nous sommes certains qu’il ne va pas nous écouter
        (mais si on a un doute on devra le corriger).
      2. Si ce pourquoi nous voulons le corriger n’est pas mentionné clairement dans la Torah écrite.
        • Sans ces deux conditions réunies, il y a alors une mitsva de corriger la personne.
    • Tout cela n’est valable que si le personne transgresse béchogueg, mais si c’est bémezid, alors dans tous les cas il faudra la corriger.
      • Si le péché a été fait de façon privée, on corrigera en privé et avec douceur.
      • Si c’est fait en public, on pourra le corriger en public pour éviter le ‘hilloul Hachem.
    • Combien de fois faut-il corriger ?
      • S’il y a un doute que la personne va changer après la correction,
        • on doit le faire jusqu’à ce qu’elle change.
      • Si on est certain qu’on ne sera pas écouté (soit la personne est mézid, soit elle est chogueg mais pour une chose clairement marquée dans la Torah),
        • S’il s’agit d’un public,
          on ne fera qu’une seule correction,
        • Si c’est une personne privée,
          on la corrigera jusqu’à ce qu’elle nous blâme.
  2. Pour la kippa à l’hôpital, la meilleure solution serait la perruque.
  3. Il est permis de manger chez quelqu’un qui mange cacher mais qui n’est pas chomer Chabbat.
  4. Le Ben Ich ‘Haï interdit de porter le talith katan sur les vêtements dans les toilettes
    (même les fils de tsitsit devront être cachés).
  5. Le commentaire du Maharcha sur la Guémara dans Nida que tu cites (page 30b) prouve, du fait que la Guémara apprend que le bébé jure dans le ventre à à partir d’un verset de Isaïe, où l’on mentionne la mort avant la naissance, qu’il s’agit ici d’une âme réincarnée, qu’on a fait jurer avant de renaître.Vu qu’il se peut que chaque être humain soit une âme réincarnée qui se comporte désormais comme un Tsadik contrairement à sa vie précédente, on lui dit :

    Ne te prends pas pour un Tsadik, peut être étais-tu un racha dans ta réincarnation passée.

    La Michna dans Avot parle du présent.
    Bien qu’ayant péché, personne ne doit se voir comme un racha et perdre espoir.
    On peut toujours faire téchouva, D. aime tous les juifs, où qu’ils se trouvent dans leur niveau spirituel.
    Se considérer comme un racha ne peut que nous déprimer et nous rendre encore plus racha.

    Mais si nous savons que nous avons été racha dans une vie passée et que nous sommes désormais comme des Tsaddikim, il n’y a pas de source plus grande de bonheur car nous sommes en train de tout réparer.

  6. En ce qui concerne ta dernière question, il y a plusieurs raisons pour lesquelles un Tsadik peut souffrir, et on ne peut jamais savoir laquelle est vraie dans un cas précis, on ne connaît que les cadres généraux :
    • Il paie pour les fautes du peuple d’Israël
    • C’est un Tsadik fils de racha.
      • Dans ce cas pourquoi paie-t-il pour les fautes de son père ?
        La Torah ne dit-elle pas « Un homme mourra pour sa faute » ?

        • Hazal déduisent :
          Pour sa faute et non celle de ses parents.
      • La mystique juive explique que lorsque nous parlons d’un Tsadik fils de racha, c’est de la même personne qu’il s’agit, le fils est la réincarnation de sa vie précédente, que l’on appelle « son père ».
        • Celui-ci est le père dans la mesure où, par sa vie précédente, il a produit la vie présente, son fils.
          Il paie donc pour ses propres fautes, celles de sa vie passée.
    • Il s’agit de souffrances d’amour. 
      • Les souffrances donnent beaucoup de mérites et D. lui en envoie pour lui donner plus de mérites.
    • A voir aussi

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 714
Date question sur Leava : 2006-10-19 17:10:53