D’où vient la coutume de la coupe de cheveux pour les petits garçons ? Comment et pourquoi la polygamie a-t-elle été interdite ?

 

Chalom rav,

  1. La coutume de la coupe de cheveux pour les garcons a 3 ans, d’où vient elle ?
    Quelle est sa signification ?
    Est-il vrai qu’on peut faire la coupe de cheveux dans la 3eme année a partir de Lag Baomer (même si l enfant a 3 ans moins quelques mois) ?
  2. La polygamie.
    La Torah ne l interdit pas puisque les Avot, les Rois d’Israël, etc. avaient plusieurs femmes…
    Aujourd’hui, est-elle interdite (ce qui a mon sens serait une bonne chose) ?Comment, pourquoi, quand, par qui a-t-elle été interdite ?
  3. Comment se fait-il qu’un homme juif marié qui va avec une juive non mariée peut ensuite donner un guet à sa femme et épouser sa maitresse par la suite (ou même retourner avec sa femme si elle est d accord) alors que si c’est sa femme qui commet l’adultère, elle est interdite à son mari ET a son amant pour toujours…Pourquoi pour une femme l’adultère laisse une trace indélébile et gravée dans le marbre, alors que pour un homme c’est une faute réparable ?
    Je sais qu’il n’y a pas d’adultère chez l’homme, mais la polygamie est tout de même interdite.
    S’agit-il donc d’un interdit « light », du moins plus light pour l’homme que pour la femme ?

Merci beaucoup par avance.
Dans l attente de vos réponses, je vous souhaite une bonne santé et beaucoup de force pour continuer le travail exceptionnel que vous faites !

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Sarah,

Voici les réponses à vos questions :

  1. On peut effectivement faire la coupe de cheveux dans la 3ème année à partir de lag baomer même si l’enfant à 3 ans moins quelques mois.En général, cela se fait si on va à Méron sur la tombe de rabbi Chimon bar Yo’haï ; je ne sais pas s’il est légitime de le faire plus tôt si on n’y va pas.A propos de la signification de la coupe de cheveux à l’âge de 3 ans, consultez les liens suivants.
  2. Bien que du point de vue de la Torah écrite et de la Guémara la polygamie soit permise, un des plus grands rabbins du début de l’époque médiévale, Rabbénou Guershom Mé-or Hagola, a néanmoins excommunié tout celui qui se mariait avec une 2ème femme.
    • Le Choul’han Aroukh, tome Even Haézer, chapitre 1 alinéa 10, écrit que cette excommunication décrétée par Rabbénou Guershom Mé-or Hagola ne s’est pas étendue à tout les pays et qu’elle n’est valable que jusqu’à la fin du 5ème millénaire (cela signifie qu’elle a pris fin il y a 772 ans et quelques mois).
      • Cependant, la note du Réma, donc le Choul’han Aroukh concernant les ashkénazim, écrit que ce décret a été adopté jusqu’à aujourd’hui par toutes les communautés ashkénazes.
    • Quoi qu’il en soit, le Choul’han Aroukh, dans l’alinéa 11, écrit qu’il est bien de décréter d’excommunier tout celui qui se marie avec une 2ème femme.
      • Pratiquement, aujourd’hui, dans toutes les Ketoubot, le mari s’engage à ne pas se marier avec une autre femme si ce n’est avec l’autorisation du Beth Din.
    • Effectivement, il y a des cas extrêmes où le Beth Din peut autoriser un homme à se marier avec une 2ème femme, par exemple
      • si elle s’est convertie à une autre religion,
      • qu’elle s’enfuit et qu’elle a disparue ;
      • ou bien si elle est devenue complètement folle au point où elle ne peut même plus recevoir un guet.
  3. Pourquoi existe-t-il une différence entre l’adultère de l’homme et celui de la femme ?
    • Lorsque l’homme passe la bague au doigt de sa femme sous le dais nuptial, une partie de l’âme de l’homme passe dans l’âme de la femme, chose qui n’est pas réciproque.
      • Ainsi, si sa femme a une relation avec un autre homme, cela entraîne quelque part un court-circuit métaphysique terrible vu qu’elle a à présent deux hommes dans son âme, son mari et l’homme avec qui elle a fait l’adultère.
    • Mais un homme qui a une relation avec une autre femme (non mariée) que la sienne, chose qui bien sûr est aussi gravement interdite, n’est néanmoins pas passible d’adultère dans la mesure où il ne possède pas une partie de l’âme de sa femme en lui.
      • C’est aussi la raison pour laquelle l’homme doit donner le guet à sa femme et non le contraire car en donnant le guet, il récupère sa partie d’âme présente chez sa femme dont cette dernière ne peut pas se débarrasser par elle-même.
    • C’était aussi la raison pour laquelle à l’époque, un homme pouvait avoir plusieurs femmes, et une femme ne pouvait pas avoir plusieurs maris.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence : 16165
Date question sur Leava : 2012-01-09 21:01:30