J’ai diverses questions sur la lecture du chéma, lire la Torah si l’on transgresse chabbat, la Torah dans la misère, etc.

 

Bonjour,

J’ai plusieurs questions :

  1. Comment procédons-nous à la lecture du chéma au coucher ?
    Devons-nous la lire debout puis allez s’allonger, ou nous la lisons allongé ?
  2. Depuis ma bar mitsva, j’aide ma communauté à la lecture de la Paracha chaque semaine, mais entrant en terminale et étant dans une école laïque, j’aurais surement cours le Chabbat.
    Je ne veux absolument pas y aller mais pour nous obliger à y aller; l’école fait cours la semaine et les contrôles le samedi.
    Si dans l’année il y a des Chabbatot que j’observerai, pourrais-je lire au Séfer ou sous prétexte que je ne respecte pas Chabbat TOUTES les semaines je ne pourrais pas lire ?
  3. Après le bac, je souhaiterais faire quelques années de Yéchiva.
    Ayant appris qu’un effort financier est demandé je voudrais savoir de combien il serait ?
  4. Je connais une personne qui n’est pas contre la religion, mais ne comprend pas le fait que des personnes religieuses préfèrent vivre dans la misère au lieu de concilier travail et étude de la Torah.
    Que répondre à cette personne qui n’arrive pas a comprendre que pour ces personnes la Torah passe avant tout, même avant de savoir comment nourrir sa propre famille quitte a demander de l’argent ensuite dans les communautés ou autres ?
  5. Que répondre à des amis qui me disent que nous, Juifs , nous pratiquons le communautarisme puisque le mariage mixte est interdit ?
  6. J’ai vu votre cours sur les tefillins, et la pose des tefillins m’interpelle :
    Vous en avez montré deux, disant que la plus approprié serait celle ou lanière fait le tour de la « maison ».
    Dois je convaincre mon entourage à la mettre ainsi, ou les laisser mettre les tefillins comme vous avez montré dans le second cas ?

Merci

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom Dan,

Voici les réponses à tes questions :

  1. On procède à la lecture du chéma au coucher dans la position que l’on souhaite, excepté la position couchée sur le dos.
    • Les sefaradim autorisent de dire le chéma en position couchée sur le côté ;
    • Les ashkénazim interdisent toutes les positions couchées.
  2. Une personne qui transgresse Chabbat en public, bien qu’elle ne transgresse pas tous les Chabatot, a un statut de mé’halel Chabbat béfarhessia.Dans cette mesure, elle ne peut pas rendre quitte le public par sa lecture de la Torah

    • (Petit conseil :
      Change d’école !
      Rien au monde ne légitime le fait d’être mé’halel Chabbat béfarhessia (cela revient à avoir un statut de goy a certains égards) si ce n’est le fait de sauver une vie.
      S’il ne s’agit que d’un diplôme ou d’une carrière à sauver, cela n’a aucun sens ; il est hors de question de sacrifier l’éternité (c’est-à-dire des milliards d’années et encore beaucoup plus)
      pour un statut social ou pour gagner un peu plus d’argent, c’est ridicule.)
  3. Tout dépend de la Yéchiva dans laquelle tu veux étudier.
    Dans notre Yéchiva, on demande a priori 300€ (en 2011 ; voir ici aujourd’hui) par mois mais l’octroi d’une bourse est possible.
    Quand le moment sera arrivé, appelle-moi au bureau et nous en discuterons ; mais sache que ce n’est pas une question d’argent qui doit empêcher quelqu’un d’étudier la Torah, on peut toujours trouver une solution.
  4. Contrairement à tous les autres peuples, le peuple juif est un peuple éternel.Le branchement avec D. est la cause de cette éternité, or, ce branchement s’effectue essentiellement par l’étude de la Torah.
    D’après la Torah, il est nécessaire qu’il y ait dans chaque ville au moins 10 personnes qui se consacrent uniquement à l’étude de la Torah, mais c’est un minimum :
    Plus il y en a, mieux c’est.

    Cela est vital, surtout de nos jours où plus de la moitié du peuple juif est en voie d’assimilation.
    Le fait qu’il y ait un certain pourcentage de la population (d’ailleurs très faible) qui se consacre uniquement à l’étude de la Torah est notre seule garantie d’éternité.

    Vouloir l’annuler signifierait la fin rapide du peuple d’Israël à D. ne plaise.
    Normalement, la partie du peuple d’Israël qui ne se consacre pas à l’étude de la Torah doit comprendre que grâce à cette poignée d’hommes courageux qui étudient jour et nuit, ils peuvent survivre et dans cette mesure, ils doivent les aider financièrement.

    Ce n’est hélas pas toujours le cas, c’est pour cela que les Rabbanim doivent voyager de pays en pays pour récolter les fonds nécessaires au financement de leurs institutions.
    Je parle ici de Rabbanim qui possèdent des institutions ; par contre, lorsqu’on parle de particuliers qui vivent dans la misère et demandent l’aumône afin de continuer à étudier, cela n’est pas juste.

    Il est mieux qu’ils aillent travailler quelques heures dans la journée afin de subvenir décemment aux besoins essentiels de leur famille.
    Néanmoins, il faut savoir qu’il y a des pauvres dans chaque société, et malgré leur bon-vouloir de travailler, ils n’arrivent pas toujours à subvenir aux besoins de leur famille ; il est bien sûr nécessaire que les riches les aident.

  5. Absolument, nous pratiquons le communautarisme, quel mal y a-t-il à cela ?La Torah dit bien que nous sommes un peuple différent des autres, comme cela est écrit dans Parachat Kédochim, « Je vous ai différencié des autres peuples pour que vous m’apparteniez »
    ou encore
    « Je ferai de vous un royaume de prêtre et un peuple saint ».

    Le peuple d’Israël est différent des autres peuples, par son éternité, par sa mission et par sa transmission du message divin à toute l’humanité.

    Dans cette mesure, Hachem demande au peuple juif de ne pas se mélanger aux autres peuples ; beaucoup de lois de la Torah vont dans ce sens, on ne doit pas avoir honte de cela, au contraire nous en sommes fiers.

    Si ces lois de « communautarisme » n’étaient pas pratiquées, le peuple juif n’existerait plus, et si le peuple juif n’existerait plus, le monde ne serait pas ce qu’il est (et d’après nos écrits, le monde n’existerait plus).
    Même une personne non-pratiquante, si elle est honnête, pourra facilement s’apercevoir de la contribution du peuple juif dans la pensée humaine.

    Cette contribution n’est possible que si le peuple juif garde son identité juive, et à cet égard, il doit pratiquer toutes les lois de « communautarisme » afin de conserver son identité.
    Il est vrai que cela gêne beaucoup de juifs qui aimeraient bien s’assimiler, mais que faire ?
    Ce n’est certainement pas pour eux que nous devons passer outre la volonté divine.

  6. Tout dépend de la personne à qui tu t’adresses :
    • Si tu t’adresses à des personnes que tu penses éventuellement prêtes à changer pour faire mieux, tu n’a aucun problème à le leur dire.
    • Sinon, mieux vaut ne rien dire, car cette façon de faire n’est qu’un « mieux », elle n’est pas obligatoire.Agav

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 13761
Date question sur Leava : 2011-07-03 21:07:17