Est-ce honteux ou arrogant de réclamer le fruit de son labeur une semaine après avoir travaillé ?

Chalom rav,

Si a la suite d’un baby sitting je n’ai pas été rémunérée.

Est-ce honteux une semaine plus tard de le lui rappeler sachant qu’il pourra nous rembourser ou faut il encore attendre ?
Est-ce une forme d’arrogance ?

Merci rav

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Ce n’est pas une forme d’arrogance si vous lui demandez de vous payer, il est dans le devoir de le faire le soir-même où le travail a été effectué avant le lever du soleil le lendemain matin. 
S’il a l’argent pour le faire et ne le fait pas, il transgresse un interdit de la Torah
Il n’y a donc aucune arrogance à le lui demander.

J’en profite par ailleurs pour sensibiliser les internautes qui nous lisent :

Très souvent, on demande à payer une baby-sitter plus tard alors qu’on a les moyens de la payer, et si on a l’argent pour la payer et qu’elle nous le demande, si on ne le fait pas, on transgresse par cela un interdit de la Torah
Même si on n’a pas les moyens de la payer et même si elle ne nous a pas demandé de le faire, on perd néanmoins en cela une mitsva positive de la Torah de payer en son temps. 
Il y a une mitsva d’emprunter de l’argent afin de payer en temps et en heure le baby-sitting.

Le ‘Hafets ‘Haïm s’étonne :
A des bons Juifs pratiquants, il ne viendrait pas à l’idée de rater la mitsva du Loulav à Souccot, ou celle du Chofar à Roch Hachana ; ils la feront en temps et en heure.

Et là, il y a une mitsvat assé qui n’est pas moindre
de payer en temps et en heure son employé.

Et comment ces personnes qui sont néanmoins pratiquantes et religieuses dénigrent cette mitsva alors qu’elle est tellement importante et grave ? 

Il est écrit à son propos que le fait de ne pas payer son employé est une raison pour lesquelles une personne fait faillite et perd toute sa fortune, et le Zohar dit que si une personne ne paye pas son employé à temps, c’est comme si elle ôte sa propre âme et celle des membres de sa famille. 
Lui-même a empêché l’âme de son employé de vivre convenablement en ne lui donnant pas à temps ce qui lui revenait, en contrepartie on lui prendra son âme et celle des membres de sa famille, D.ieu nous en préserve. 

Le Zohar poursuit que même si on a décrété pour cette personne et sa famille beaucoup de bonnes choses, toutes ces choses-là sont déracinées.

Elles disparaissent pour cette raison.

Ceci est valable même si l’employé est riche.

Et au contraire, s’il s’habitue à faire attention à payer à l’heure ses employés, alors le jour où il devra quitter ce monde, D.ieu lui rajoutera encore des jours de vie (toutes ces citations proviennent du Zoharparachat Kedochim, p.28b). 

Rabbénou Ha’Ari faisait très attention à payer en son temps un employé qui lui avait fait un travail.
Et il retardait même sa prière de Min’ha pour pouvoir emprunter de l’argent et faire la mitsva de payer en temps et en heure. 

Cela ne concerne pas que les employés mais tout travail fait pour nous, tel que réparation d’un habit ou d’un ustensile, ou location d’un ustensile. 

‘Hanouca Saméa’h

Au revoir,
Rav Ron Chaya 

 

Référence Leava : 73965
Date de création : 2016-12-26 08:33:52