Avant le mariage, c’est permis ou n’est-ce qu’un mythe pervers ?

 

Chalom Rav,

J’ai de nombreuses questions sur divers sujets :

  1. Un homme (qui pourtant étudie qui a l’air religieux, marié, avec des enfants qui ont étudié eux aussi et tout) m’a dit que les relation avant le mariage « ce n’est pas bien mais ce n’est pas interdit : ce n’est pas une avéra » et qu’être chomer néguiya « ce n’est QUE déRabannan ».
    Il ne croit pas qu’il y a une seul fois dans le Choul’han aroukh où c’est écrit méod méod en parlant de ça, et il dit également que « ce n’est pas bien, sans être péché, de tuer un gosse qui n’est pas encore né ».
    Pourriez-vous me donner des références pour chacun de ces points ?
    Merci
  2. Pourquoi dans la Parachat Vaye’hi, Rachi dit perek 48 passouk 1 que c’est Ephraïm qui a dit à Yossef que Yaacov était malade car il avait l’habitude d’étudier avec lui pourtant après Yaacov dit à Yossef en voyant Éphraïm et Ménaché (passouk8) « qui sont ceux la ».
    Rachi explique en disant « d’où sont sortis ceux la, qui ne sont pas digne de recevoir une bénédiction « mais passouk 5 Yaacov dit a Yossef » Ephraïm et Ménaché, comme Réouven et Chimon, seront a moi » ce qui les rend donc digne de recevoir.

Merci d’avance pour le temps que vous passerai et pour toutes l’aide que vous nous apportez
Alexandre

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Alexandre,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Cet homme a dit des bêtises.
    • Si la femme est nida c’est un interdit sanctionné par le karèt et d’habitude toutes les femmes non mariées sont nida vu qu’elles ne vont pas au mikvé.
    • Si elle n’est pas nida parce que c’est une femme mariée alors vu que c’est une femme mariée alors c’est l’interdit d’adultère.
    • Si elle va au mikvé en étant non-mariée c’est néanmoins un interdit de la Torah (Dévarim 23,18) :
      • « Lo tiyiyé kédécha mibenot israël vé-lo iyiyé kadech mibéné israël »,
        • comme l’explique Maïmonide dans chapitre 1 de Hilkhot Ichoute :
          • « Tout celui qui a une relation avec une femme sans avoir fait avec elle auparavant des Kiddouchin (un acte de mariage) reçoit les 39 coups de la Torah car il a eu une relation avec une kedecha ».
    • A propos de chomer néguia :
      • Maïmonide dans Sefer hamitsvot, lo taassé 353 ainsi que dans Hilkhot Issouré bia chapitre 21 halakha 1, écrit que celui qui enlace et embrasse une femme avec envie et qu’il jouit du contact de sa chair, reçoit les 39 coups de la Torah comme il est écrit :
        • « Lo tikrévou légalote erva » c’est-à-dire : vous ne vous approcherez pas des choses qui amène à la relation elle-même.
          • Donc si on sert la main par politesse, ce ne sera qu’un issour déRabannan, mais si on fait un acte déjà plus affectueux tel qu’embrasser (ou à mon humble avis tel que faire la bise), on transgressera un interdit de la Torah !
      • De plus, il est marqué dans le Choul’han Aroukh, Yoré Déa chapitre 157 alinéa 1, que pour tout interdit sexuel, bien qu’il ne soit pas sanctionné par la mort mais n’est qu’un lav (dans le cas occurrent d’un contact physique sans la relation elle-même), on doit préférer mourir plutôt que de le transgresser.
      • On peut voir cela aussi dans Séfèr ha-hinoukh mitsva 188, ainsi que dans le Smag lavine 126.
      • Il est marqué dans le Choul’han Aroukh, tome Even aézer chapitre 21 alinéa 1, qu’il faut beaucoup beaucoup s’éloigner des femmes.
    • Je n’ai jamais dit que cette loi du Choul’han Aroukh parle de chomer néguia, elle stipule qu’il faut beaucoup beaucoup s’éloigner des femmes, comme le mentionne la suite du Choul’han Aroukh :
      • On n’a pas le droit de rigoler avec elles, de parler avec elles de frivolité, de jouir en voyant leur beauté…
      • Chomère néguia est beaucoup plus grave car s’il s’agit d’un contact affectueux tel qu’embrasser ou pire, il est interdit de la Torah comme susmentionné et on doit lui préférer la mort !
    • Tu pourras dire à ce rabbin qu’il pourra trouver beaucoup de sources interdisant l’avortement entre autres
      • dans Chout Tsits Eliezer, tome 9, ch.51, article sur la médecine et la famille,
      • et Chout Yabia Omèr, tome 4, partie Even ha-ézèr, ch.1.
      • Le Zohar Chemot p.3b maudit de façon terrible la femme et ceux qui font un avortement.
  2. Dans le verset 5, Yaacov ne les a pas encore vus, car c’est effectivement que dans le verset 8 qu’il est marqué qu’Israël a vu les enfants de Yossef.Par contre la question est :
    • Comment se fait-il qu’il demande qui ils sont, alors que tous les jours ils étudiaient la Torah avec lui ?
      • Cette question est posée par le Midrash Tan’houma Parachat Vayé’hi chapitre 6.Le Midrach répond qu’à ce moment il a vu par roua’h ha-kodech que des réchaïm sortiraient des deux.
    • Il faut donc dire que jusqu’à ce jour-là, Yaacov n’a pas voulu regarder (par roua’h ha-Kodèch) le futur des fils de Yossef, maintenant qu’il vient les bénir, il lui est nécessaire de vérifier si les bénédictions n’auront pas un impact négatif, car dans la mesure où s’il bénit la descendance de Yossef et qu’il y a des réchaïm dans celle-ci, mieux vaut-il ne pas la bénir.
      • Mais auparavant, au jour le jour, il ne lui était pas nécessaire de faire cette vérification prophétique.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

Référence Leava : 26675
Date de création : 2013-10-24 07:10:04