Nous nous demandions quelles sont limites des conversations et où commence lachon hara…

 

Bonjour Rav,

Nous regardions avec ma femme vos cours sur lachon hara (en particulier celui où vous mentionnez le club med)

  • Nous nous demandions quelles sont limites des conversations et où commence lachon hara ?
  • Dans ce cas on ne peut donc pas se confier ?
    Ou parler de quelqu’un qui nous a fait du mal ?

Merci de votre réponse

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Normalement, il n’y a aucune différence dans les lois du lachon hara entre nous et un étranger ou nous et notre conjoint, donc toutes les lois du lachon hara sont valables.
Maintenant, on peut essayer de trouver une façon de déverser son cœur lorsqu’on a besoin de se confier à notre conjoint.

  • Il est permis de faire un lachon hara dit létoéleth, avec utilité,

mais il y a cependant beaucoup de conditions, toutes nécessaires, devant être respectées pour que ce soit permis.

  • Il faut que ce qu’on dit soit absolument vrai,
  • Qu’on l’ait vu soi-même.
  • Si c’est une chose qui n’est pas bonne, on doit être certain que c’est vraiment interdit d’après la Torah, que ce n’est pas nous qui avons mal traduit.
  • Surtout, cela doit être dit sans ressentiment et sans haine.
  • Il ne faut pas qu’il y ait de conséquences pour la personne sur qui on est en train de parler, pires que ce qu’aurait statué un tribunal rabbinique,
  • Etc…

Si on a parlé sans haine ni ressentiments, le but constructif doit être que notre conjoint nous montre le bon côté des choses, c’est-à-dire qu’il nous fasse voir que ce n’est pas aussi grave que ce qu’on croit ; le but est qu’il y ait plus d’amour, et de paix dans le monde, moins de haine envers la personne sur qui on parle.

  • Dans ce cas c’est un lachon hara létoéleth ;
    la personne qui écoute n’a pas le droit de croire, mais seulement de prendre en considération ce qu’on lui dit et elle doit tenter de nous persuader que l’on a tort et que les choses ne sont pas aussi mal qu’on le prétend.
    C’est la seule ouverture qui pourrait nous permettre de dire du lachon hara.

Il va de soi que tout ce que j’ai écrit concerne un cas classique de lachon hara, c’est-à-dire où la personne qui parle dit à son conjoint de qui elle parle.
Mais il n’y a aucun problème à dire tout le lachon hara qu’on veut sur une personne X de façon à ce qu’on soit absolument certain que notre auditeur ne sache jamais de qui on a parlé.

  • Il faudra néanmoins faire attention que l’auditeur ne réagisse pas en disant une chose négative sur cette personne qu’elle ne connait pas mais que nous connaissons, car dans la mesure où nous la connaissons, quand on entendra une chose négative sur elle, bien que notre conjoint qui a parlé ne sache pas de qui elle parle, néanmoins, étant donné que nous savons de qui elle parle, il s’agit d’un lachon hara à tout égard.

Donc attention, c’est un piège dangereux.

Mais entre nous, cela vaut la peine de se retenir et de ne rien dire ; on aura pour cela un grand mérite, car les conséquences du lachon hara sont colossalement graves !

À bon entendeur…

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Sur le sujet à voir agav 

Référence Leava : 86043
Date de création : 2019-03-26 17:11:24