J’ai l’impression d’être à un niveau de Torah différent du reste de ma famille. J’ai de hautes aspirations dans ce domaine mais je ne voudrais pas blesser mes parents. Qu’en pensez-vous?

 

Chalom Rav,

Il est vrai que je vous écrit assez souvent depuis quelques temps et j’espère ne pas trop vous déranger.
Mais la question que je vous pose aujourd’hui est l’une des questions qui me taraudent le plus.

Voilà, je vis dans une famille traditionaliste, nous faisons Chabbat, les fêtes, Yom Tov, nous mangeons Cacher…
Cependant, j’ai l’impression d’être à un niveau différent de Torah par rapport au reste de ma famille.

Je m’explique :

J’essaye de faire de plus en plus attention à la Tsniout parce que je considère que c’est extrêmement important pour une femme, dès que je peux, je prie, aussi, j’aime écouter des Dvar Torah et j’essaye souvent de les rapporter, ce que j’aime beaucoup.
Nous n’avons pas grandi dans cette esprit à la maison et cette évolution n’est pas si vieille.
Aussi, j’aimerais progresser davantage dans le Chemin de la Torah et dans cette voie parce que je suis convaincue que c’est la Bonne Voie.

J’approche d’un âge où je considère qu’il serait bon de se marier et de chercher un partenaire pour la Vie qui aurait les mêmes objectifs que moi. J’aimerais beaucoup me marier avec un Homme religieux, même un Talmid ‘Hakham ou un « Orthodoxe » comme on les appelle aujourd’hui.
Mon rêve serait de trouver un Homme qui croit en D… et qui accomplit de nombreuses Mitsvot, qui étudie la Torah aussi souvent qu’il peut et j’adorerais fonder un Foyer Cacher, être une Maman Juive qui inculque à ses enfants tous les fondements de notre si Belle Torah et être une épouse « parfaite » qui serait rendre heureuse son mari et ses enfants et toujours les soutenir.

J’ai confiance en D… et je suis consciente qu’Il est à l’origine de tout ce qui m’arrive et que D… sait ce qui est bon pour moi et qu’il me placera toujours dans la Voie qui me correspond.
Seulement, j’ai peur que ces choses dont je rêve ne soient pas les mêmes que mes parents aient choisis pour moi et que si un jour, ils me voient me couvrir la tête ou épouser un Homme « très religieux » (pour eux), ils soient déçus ou ne comprennent pas.
Je ne voudrais surtout pas que cela arrive parce j’ai des parents exceptionnels qui ont toujours tout fait pour mon bien.
Puis, je me dis aussi, souvent, que je ne mérite peut-être pas un Homme avec une telle valeur parce que je sais pertinemment que je ne suis pas une fille si exceptionnelle pour mériter cela.

Rav, je ne sais plus quoi penser, je suis un peu perdue et j’ai pensé que vous sauriez trouver les mots qui me guiderait, Béézrat Hachem.
Alors Un Grand Merci d’avance et Kol Touv.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Tout d’abord, tu ne me déranges pas du tout. Au contraire, pour une question aussi essentielle que celle-là, tu peux même me déranger à 2 heures du matin.
Je viens de répondre à une question semblable à la tienne, je te recommande de la lire.

Tu vois donc que ton désir est une chose très très grande, c’est le désir d’Hachem.
Tu as une mitsva de te réaliser, et au contraire, Hachem pourra un jour te reprocher le fait de ne pas t’être réalisée, même si c’était pour faire plaisir à tes parents.

Or, la loi est très claire à ce sujet :

Entre soi-même et les autres, notre vie passe avant ; et entre la volonté des parents et celle d’Hachem, celle d’Hachem passe avant.

Ceci dit, il est vrai que nous devons tout faire pour que tout se passe dans la paix, mais il faut bien comprendre que ce n’est pas toujours possible, la techouva est très souvent accompagnée par des heurts avec l’entourage, il faut donc essayer de limiter la casse au maximum, c’est-à-dire qu’il y ait le moins possible de conflits.

Mais quelques fois, cela est inévitable.

Donc il faut que tu comprennes que la voie que tu veux prendre est vraiment la bonne, et que tu ne dois en aucun cas faire une concession sur cette aspiration à cause de tes parents.
Il faut lentement les habituer à cette idée, et il est écrit que lorsqu’Hachem aime quelqu’un, ses ennemis font la paix avec lui.

Hazal ont dit :

« Qui sont ses ennemis ?
Les gens de sa famille ! »

Donc observe les commandements d’Hachem, il y aura presque inévitablement des embûches, mais soit confiante.
Ne t’énerve surtout pas, ne hausse pas le ton, reste respectueuse et tes parents comprendront un jour à quel point tu avais raison lorsque tu fonderas une famille dans la paix avec des enfants dans la Torah.

Aujourd’hui, le monde extérieur est tellement désagrégé que n’importe qui peut comprendre à quel point une famille de Torah est une famille modèle et exemplaire.
Lorsque tes parents verront cela dans quelques années, ils reconnaîtront que tu as bien agi, mais je te bénis pour qu’ils le comprennent immédiatement pour que tu leur évite toute peine et tout conflit.
Mais sache que même si cela leur cause de la peine, tu dois quand même aller de l’avant car il s’agit de ta vie et du désir d’Hachem, et cela prime avant tout.

Ceci dit, il serait bien que tu fasses une année de séminaire, cela t’apporterait les bases essentielles à la réalisation de ton désir, et cela facilitera beaucoup la rencontre avec un garçon tel que tu le recherches.

Que D. t’aide, réécris-moi si nécessaire, n’hésite surtout pas.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

P.S : Une idée me vient à l’esprit…

Tes arrières-grands parents étaient certainement des personnes très religieuses.
Comment se fait-il que tes parents le soient moins ?
Tout simplement parce que tes grands-parents ont commencé à être un peu moins religieux, et tes parents encore moins que tes grands-parents.

En voyant cela, tes arrières-grands parents ont certainement été très tristes.
Néanmoins, à l’époque, c’était le mouvement général, les gens quittaient la Torah.

Les parents religieux étaient affligés de voir à quel point leurs enfants quittaient la Torah et ils ne pouvaient rien y faire, c’était la « mode » de l’époque.

Aujourd’hui, Baroukh Hachem, le mouvement s’est inversé, beaucoup de jeunes reviennent à la Torah.
De la même façon que les grands-parents n’ont pas hésité à peiner leurs arrières-grands parents en quittant la Torah, à plus forte raison s’il s’agit à présent de revenir vers la Torah.
On doit bien sûr au maximum essayer de ne pas peiner ses parents, mais on ne devra pas s’arrêter lorsqu’on retourne vers Hachem, c’est trop important.

Référence Leava : 15968
Date de création : 2011-12-28 15:12:47