Tarabusteries : Pourquoi serait-on puni pour les fautes de vie antérieure ? Si nous étions capables de définir toutes les conditions d’une faute, aurions-nous toujours le libre-arbitre ?

 

Bonjour Rav Ron Chaya,

Voilà, j’ai en fait 2 questions me tarabustent :

  1. Au sujet de personne qui ont par exemple des problèmes de santé dès la naissance pouvant les poursuivre toute leur vie, on raconte souvent, puisqu’ils n’ont pas eu le temps de fauter avant leur naissance que ces drames arrivent dû à leur vie antérieure :Question :Si éventuellement cette réponse est vraie, et vu que la personne ne peut pas se rappeler de ses fautes de sa ou ses vie(s) antérieure(s), est-il juste qu’elle paye pour cela ?

    Je rappelle que même les humains qui ne sont pas des « enfants de cœur » ne punisse pas un accusé qui serait tombé amnésique ne se rappelant plus qui il était et ce qu’il a fait.

    De plus, si l’on considère qu’en fait c’est là un travers de l’homme, et qu’il faut punir le responsable se rappelant de ses actes ou pas, on peut attaquer la question sous un autre angle :
    Si on considère que la personne ayant occulté ses actes occulte aussi une partie de sa personnalité (ça s’est vu) alors cette personne peut avoir perdu le mauvais caractère responsable de sa faute, et donc, quelque part, on pourrait dire que cette personne entre dans le cadre de la téchouva à savoir que maintenant c’est une AUTRE PERSONNE !
    Peut-on condamner une personne à la place d’une autre ?

  2. Maintenant au sujet du libre arbitre :
    On dit communément que l’homme possède le libre arbitre dans le cadre de l’application de la Torah, et donc par extension dans le domaine de la morale.
    Cependant, en réfléchissant à la question, on pourrait se dire qu’il n’en est rien.
    En effet, lorsque un homme faute, s’il a un réel libre arbitre, il aurait pu, avec les mêmes événements et conditions ( physiques, psychologiques, temporels,…) ne pas fauter.Du coup arrive la question la plus simple du monde mais la plus terrible :

    Si TOUTES les conditions externes et internes à la personne sont identiques, pourquoi a-t-il fauté et non pas « pas fauté » ?
    C’est donc qu’il ne le pouvait pas apparemment.

    On pourrait se dire « il m’est déjà arrivé de ne pas succomber dans la même situation auparavant » mais c’est faux.
    Ce jour là il était peut être plus faible mentalement pour telle ou telle chose qu’il lui est arrivé entre temps…

    En fin de compte, si une chose se produit dans l’univers et plus précisément dans ce qui nous intéresse ici, l’acte d’un homme, pouvait-il en être autrement ?
    Il est possible que ce que nous appelons « possibilités » résulte d’un manque d’informations, et qu’en fait il n’y ait toujours qu’une seule possibilité.

    Si je joue à pile ou face, je dit qu’il y a 2 possibilités car je ne sais pas qu’elle force j’ai exactement appliquée, comment était disposée exactement la pièce sur mon doigt…
    Mais si il était possible de tout déterminer, je saurais à coup sûr, à 100% ce qui arriverait.

    Du coup, avons nous vraiment un libre arbitre ?

Merci de prendre le temps de me lire et de répondre je l’espère à mes questions.
Dans tous les cas je vous souhaite un Pourim Saméa’h !

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Michael,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Tout ton questionnement à propos de la souffrance n’est valable que si on considère la souffrance de la personne dans sa réincarnation actuelle comme étant une punition.
    Or, cela est faux.

    • D. ne punit pas, Il veut que l’âme puisse « Être », c’est-à-dire « Être » dans une amplitude infinie divine.
      • A cette fin, l’âme doit faire certains actes dans ce monde.
    • La personne qui n’aura pas réussi à faire ces actes pourra les faire par le biais de la souffrance.
    • Sache qu’à part la souffrance, une personne qui vient sur Terre diminuée fait néanmoins des actes qui pourront lui donner, dans une certaine mesure, une réalité d’être éternelle rien que par le fait ne serait-ce que de respirer ou de manger.
      • Tant qu’il y a de la vie, il y a une action qui est faite.
    • Il est vrai qu’en soi les actions de manger et respirer ne constituent pas un acquis suffisant pouvant octroyer le fait d’être dans une réalité éternelle mais elles servent d’habitude de peaufinage de grandes actions qui auront été faites dans des réincarnations antécédentes (on peut dire que la réincarnation passée était le gros œuvre et que cette vie est la finition).
  2. Il est très rare dans la vie qu’une personne fasse un acte complètement dépendant de son libre arbitre.
    • D’habitude les actes qu’elle fait seront les produits d’autres actes qu’elle a faits et ainsi de suite.
    • Ceux-ci auront été déterminés par les rares moments dans sa vie où elle aura fait un choix de son plein libre-arbitre.
    • Néanmoins, cela est possible, notre âme étant une partie divine, elle est, à l’image de D., capable de décider dans une liberté totale et choisir entre deux options.
      Il est vrai que ce choix est millimétrique mais ses implications et conséquences sont infinies !

      • Le roi David écrit bien dans les Téhilim que « les jours de la jeunesse sont comme les flèches dans les mains de l’archer », un millimètre de déviation chez l’archer signifie un ou deux mettre au niveau de la cible, et l’infini au niveau de l’infini…
    • Tout le sens de la Torah se trouve dans cette possibilité de faire des choix dans un libre arbitre total.
      • Ainsi, les décisions prises alors auront des impacts sur une multitude d’autres actes qui, lorsque nous « choisirons » de les faire, auront en fait déjà été déterminés par le choix que nous aurons fait auparavant, lors du choix initial fait dans un libre arbitre total.
    • Il faut bien comprendre que ce choix est possible dans la mesure où nous avons une partie divine en nous qui est libre de suivre la pulsion corporelle ou le message divin et qui, étant divine, n’est pas déterminée par les conditions temporelles.
      • En cela se trouve le libre arbitre et notre être.
        • Si nous disons que ce choix est déterminé, nous effaçons par cela toute possibilité d’être.
          • Or, D. nous a créés pour être.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 8561
Date de création : 2010-02-25 19:02:27