Un juif « marié » à une non juive compte-t-il dans un minyan pour prier ? (et autres exemples éloquants)

Bonjour Rav,

Je voudrais savoir si un juif qui est marié à une non juive :

• Compte dans un minyane pour prier ?
• A le droit de monter a la Torah ?
• A le droit de lire la Paracha ?
• A le droit de lire la Haftara ?

Est-ce qu’un Gadol (comme Rav Ovadia Yossef ou Rav ben Tsion Aba Chaoul) s’est-il exprimé sur ce point ?

Merci

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il faut bien faire la nuance entre ce qu’il est interdit de faire d’après la loi stricte et ce qu’il est juste de faire de façon pratique.

Concernant la loi stricte :

Les personnes suivantes ne sont pas considérées comme juives, et de ce fait, ne peuvent pas être comptées dans un minian ; elles ne peuvent donc pas non plus monter à la Torah, encore moins lire la Paracha ou la Haftara.

• Une personne transgressant Chabbat publiquement.
• Une personne qui transgresse ne serait-ce qu’une seule loi de la Torah parce qu’elle n’y croit pas ou que cette mitsva n’a pas d’importance à ses yeux bien qu’elle puisse la faire facilement.
• Une personne qui pratique l’idolâtrie.
• Une personne qui ne pratique pas la majeure partie des mitsvot de la Torah par paresse ou par envie.
• Une personne qui n’a pas foi en les paroles de ‘Hazal, nos sages de mémoire bénie.

Dans tous les cas précités, cet individu, bien que juif, a un statut de non-juif à tout égard.

Il ne peut donc pas monter à la Torah, compter dans un minian, lire la Paracha ou la Haftara.

Cependant, s’il transgresse même un péché grave (excepté transgresser Chabbat en public, pratiquer l’idolâtrie ou ne pas croire aux paroles de ‘Hazal), s’il ne le transgresse pas parce qu’il ne croît pas que D.ieu ait émis cet interdit ou que la Torah soit vraie mais parce que par envie il ne peut pas se retenir de le transgresser, cela ne remet pas en question son statut de juif.
Toutefois, s’il transgresse la majorité des mitsvot de la Torah, même que par envie, son statut est remis en question.

Ainsi tranche le Ben Ich ‘Haï dans son livre de questions/réponses Rav Péalim, tome II, Or Ha’haïm, réponse 11.
Le Rav Ovadia Yossef Zatsal, comme on le voit dans son livre Yabia Omer, tome 10, page 127, accepte ces décisions hilkhatiques du Ben Ich ‘Haï.

Donc du point de vue de la loi stricte, un homme marié avec une femme non-juive, non pas parce que la Torah ne l’intéresse pas, mais parce qu’il a une envie de vivre avec cette femme et ne peut se retenir, pourra monter à la Torah et compter dans un minian.

Il faudra toutefois vérifier les autres points :

• Croit-il aux paroles de ‘Hazal ?
• Transgresse-t-il Chabbat en public ?

Auquel cas, il perd son statut de juif et ne peut pas accomplir ces mitsvot.

Quant à ce qui est juste de faire cependant, étant donné qu’il s’agit de fautes graves et qu’il ne faut pas montrer ce mauvais exemple à la communauté, il est clair qu’il est de loin préférable de l’empêcher de faire toutes ces mitsvot.

Et c’est ainsi que préconise d’agir les grands décisionnaire de notre époque.

Néanmoins, si le rabbin de la synagogue pense qu’il est utile de les lui permettre pour le rapprocher de la Torah ou pour toute autre raison qu’il juge légitime, il sera permis d’agir ainsi et il faudra se soumettre à sa décision.
Si le rabbin ne donne pas d’avis, il est clair qu’il ne faut pas permettre à un juif marié à une non-juive de faire ces mitsvot.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav …

Référence Leava : 75177
Date de création : 2017-03-16 16:38:30