Rien de ce que je fais ne compense le mal-être que je ressens à cause de mes fautes. Comment me faire pardonner?

Chèr Rav CHAYA,
Je vous ecris car je possède un mal être depuis bientot 7 ans.

J’aime énormément D…, j’aime mes parents, mes frères et j’estime avoir fais des choses pour laquelle ils doivent être énormement décu. Ils ne me l’ont jamais dit ni jamais reproché. Mon mal être vient du fait que j’ai péché et que je n’arrive pas à me le pardonner moi même et le fait de ne pas être celle que j’aurais aimé être est insupportable. Rien de ce que les gens peuvent me dire et rien de ce que je fais pour compenser ces péchés n’arrive à m’enlever cette douleur.

Je vais vous raconter mon histoire.

J’ai toute ma vie été dans les ecoles juives, du gan jusqu’ au bts et j’ai donc eu une education religieuse assez correcte. Mes parents y tenaient énormement vu que ma mère s’est convertie.

Toute mon enfance, on m’enseigna le fait qu’il était tres important d’être marier avant d’avoir des rapports.

J’ai failli a ce devoir à mes 18 ans lorsque j’ai rencontré ma première grande histoire. Je suis restée 4 ans et demi avec ce garçon, juif aussi, mais il m’a brisé dans mon amour propre ainsi que physiquement. Cette histoire fut très difficile à l’époque pour moi d’autant plus qu’il m’encouragea vers de mauvaises voies. Il insistait pour que je goute de la nourriture pas cacher que lui même avait commandé ou encore me narguait lorsque je lui faisait part de mes principes inculquer par mon éducation scolaire et familiale. Il est certain que ce jeune homme ne m’a pas mit un couteau sous la gorge mais cette histoire qui pour moi devait aboutir au mariage fut le début d’une descente au enfer. J’ai eu énormement de mal à le quitter car je l’aimais énormément voir proche de la folie. Il m’a causé tout les malheurs que peut causer un homme à une femme. Lorsque je le quitta pour une question de « survie », il me disa que je ne retrouverai jamais quelqu’un qui m’aimera pour moi vu que j’avais transcris le plus grand des péchés, que j’étais sale et que rien ne pourrait changer quoi que ce soit. Et je m’en suis voulu énormémment pour ma faiblesse. Malheureusement pour moi, et je le comprends aujourd’hui, j’ai cru ses paroles.

Pendant 3 ans, je fis une dépression assez sérieuse. J’ai un caractère fort et une bonne éducation, les meilleurs parents du monde. Mais je n’arrivais pas à oublier ses paroles.

Je fis l’énorme erreurs de me donner à 2 autres garçons avec, il me semble maintenant, beaucoup trop de faciliter. Je vous dis maintenant car à l’époque, j’étais sous anti depresseurs. Ce fut 2 relations sérieuses mais la ou je me sens coupable c’est que pour moi, celle ci étaient sans amours de ma part et pas plus longues de 2 mois. Je pense que mon erreurs a été de voir un psychiatre au lieu d’un rav. Il est vrai que depuis l’histoire de 4 ans, j’ai énormément de mal à ouvrir mon coeur.

Je n’ai jamais perdue ma foi mais j’ai perdu confiance en moi et le fait est que maintenant que je me sens mieux, plus apte à comprendre les choses, je n’arrive pas à me pardonner mes actes. Ce sont des péchés trés grave et je me sens mal parce que je suis trés décue de moi même mais encore plus du fait que à la base c’était quelque chose de vraiment trés important pour moi et je me sens plus apte à me marier sous la houppa devant D… J’ai trés honte de moi et cette peine est terrible mais elle est méritée.

Au jour d’aujourd’hui, il est autant plus difficile de me pardonner car je pense avoir perdue mon mazal à cause de ces péchés.

Cet été, en Israël, j’ai rencontré un garçon trés pratiquant. Il a le mérite de m’avoir remis sur le chemin du shabbat et il m’a permit de comprendre réellement que la torah aurait pu m’empecher de mal tourné. Je suis restée 4 mois avec lui.

Dés le premier mois, je lui ai dis la vérité concernant mon passé car il a eu vent du fait que j’était considéré comme une fille bien mais avec un passé.
Ces erreurs font parties de moi et je ne me voyais pas ne pas lui dire mais vu les circonstances, je lui ai dis de façon violente. De plus, il est trés difficile de parler de soi surtout lorsque l’on a honte de ses actes.

Il me dit alors qu’il m’aimait trop pour renoncer à moi et que il arriverait a passer « au dessus » de mon « passé ». On en a souvent parler car je savais qu’il était tres important pour lui que sa femme n’est pas de « passé » et je ne voulais pas être un préjudice pour lui. Je faisais shabbat chez lui et je me sentais bien dans sa famille. Il connaissait mes craintes consernant le fait que je me sens pas apte a me marier sous la Houppa, à recevoir la bénédiction d’Hachem, à être mère, à être un exemple pour mes enfants car je suis loin d’être un exemple. Je ne me sens pas assez pure pour ça, pas assez méritante.
Mais il y a deux semaines de ça, il renonça à moi en me disant qu’il m’aimait, que j’étais la femme de sa vie, mais qu’il ne supportait pas le fait que j’eue un « passé » ce qui me fit trés mal sachant que déja avant de le rencontrer je souffrais énormement de ce point. J’ai l’impression d’être le yetsérara dans sa vie et cela me fait souffrir.

Je ne me pardonne pas mes actes même si d’aprés les gens, étant agées aujourd’hui de 25 ans, beaucoup de femmes de mon age ont beaucoup plus d’expérience que moi dans ce domaine.

Je ne suis pas les autres femmes. Non pas que je me permet de les juger mais je voulais connaître qu’un seul homme, mon mari en l’occurence et ce ne sera jamais plus possible. Je me sens pas apte non plus a me marier sous la Houppa, à recevoir la bénédiction d’Hachem, à être mère, à être un exemple pour mes enfants comme je lui avais expliqué. Je ne me sens pas assez pure pour ça, pas assez méritante et le fait de vous l’ecrire à ce moment précis est une douleur insupportable. Je ne suis pas assez méritante pour avoir mon mazal, pas assez pure pour pouvoir me marier avec un homme pratiquant ce qui est mon souhait le plus chèr.
J’aimerai savoir aujourd’hui si il est possible de me faire pardonner aux yeux de D… car c’est la chose pour laquelle je me sens la plus coupable. C’est ma relation avec Hachem qui est la plus difficile. Je souhaite de tout coeur sentir son pardon. Je sais qu’il m’aime vu les parents formidables que j’ai mais je me sens pas assez bien en tant que juive. J’ai faillie à mon devoir de juive et j’aimerai me faire pardonner mes actes a ses yeux. Ma culpabilité me ronge et le fait d’avoir perdue l’homme que j’aime ne me fais que m’enfoncer dans ma culpabilité.
Y a t-il quelque chose que je puisse faire pour me faire pardonner aupres d’Hachem et lui montrer à quel point je l’aime, à quel point je suis décue de moi et a quel point je souhaite me racheter ?

N’y a t-il rien que je puisse faire pour arriver à me sentir apte a me marier sous la Houppa ? Je suis fière d’être juive surtout que c’est grâce à ma mêre que j’ai reçu ce don mais je veux me sentir une bonne juive c’est mon souhait le plus chèr.
J’aimerai donc, cher Rav que vous me disiez de quelle façon je puis me racheter auprés d’Hachem. Faire techouva et faire de bonnes actions, j’essaye déjà de le faire. Je fais le maximum pour être respectueuse et mes erreurs m’ont permises d’être plus tolérante qu’avant. J’ai vu beaucoup de vos cours sur internet mais j’aimerai une réponse plus détaillée me concernant à savoir si je dois aller au mikvé ou encore si il y a des prières précises a dire.
Je vous remercie du temps que vous accorderez a cette lettre et soyez sure de l’importance que votre réponse aura à mes yeux.

Merci de donner de votre personne.

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Ton mail m’a beaucoup touché.

  • Sache qu’il est marqué qu’il n’y a pas d’être humain sur terre qui ne fasse pas de péchés, que ce soit des petits ou des grands.
    C’est inévitable.
    Quelque part, celui qui a péché est bénéficiaire car il peut faire téchouva.
  • Il est aussi marqué que le lieu où se trouve un baal téchouva, aucun tsaddik parfait ne peut y accéder.
    C’est ton cas.
  • Si tu as fait téchouva, c’est-à-dire que tu as dis à D. que tu as péché, que tu regrettais (d’après ton mail il est clair que tu regrettes), et que tu as pris sur toi de ne plus recommencer (cela aussi semble clair), alors soit assurée que D. t’a pardonnée.

    Il faut que tu t’en convainques bien, il n’y a aucun doute là-dessus.
    Non seulement cela, mais tu es aujourd’hui beaucoup plus haute que si tu n’avais pas péché, car tu as fait téchouva et regrettes sincèrement.

Pour l’exemple, Rèch Lakich, un des rabbins les plus cités du talmud, a fait téchouva ainsi :

  • Il y a avait une très belle fille qui se baignait dans le Jourdain, il a pris son élan et s’est retrouvé près d’elle.
    Il s’est trouvé que ce n’était pas une fille mais un homme, qui plus est le plus grand rabbin de la génération :
    Rabbi Yohanan.

Rèch Lakich était le chef des brigands, Rabbi Yohanan lui a dit :

  • Si tu fais téchouva, tu pourras te marier avec ma sœur.

Rèch Lakich a fait téchouva et est devenu un des plus grands rabbins du Talmud.

Tu imagines bien qu’en tant que chef de la mafia il a fait des péchés bien plus graves que les tiens, néanmoins, D. lui a non seulement pardonné, mais il est devenu un des plus grands rabbins de tous les temps.

Ma chère amie, D. t’a pardonnée et Il te donnera une bénédiction que peu de femmes la chance d’avoir, car tu es une fille pure. Il faut que tu te renforces dans la tsniout, devenir chomer néguia (si tu ne l’es pas déjà), trouver un bon mari juif, créer une famille exemplaire, avec des enfants cachers, dans la Torah, et tu seras un exemple pour tout ‘Am Israël.

Bravo, que D. t’aide et bonne chance,

Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 1088
Date de création : 2007-01-26 01:01:46