Qu’est-il préférable : un converti qui ne pratique pas ou un non-converti dévoué qui cherche à évoluer ?

Bonjour Rav,

J’ai rencontré un goy qui ne pratique pas le christianisme…

Cet homme me respecte plus que n’importe quel autre homme juif m’ait respecté et m’accepte telle que je suis…il est prêt à construire un foyer avec moi et me l’a clairement fait comprendre, contrairement aux autres que j’ai rencontré avant lui… (Peur de l’engagement, immaturité…)

Je suis assez pratiquante et étais auparavant complètement fermée à l’idée d’entamer une éventuelle relation avec un non-juif mais cela m’est tombé dessus sans que je m’y attende (j’étais dans des écoles laïques mais mes fréquentations extérieures étaient exclusivement juives…)

Si la loi de détermination de la judaïcité par filiation maternelle existe, c’est que quelque part la mixité juive/non juif serait « permise », outre l’impossibilité de se marier sous la houppa et d’avoir donc des enfants dans la légitimité…à moins d’opter pour un mariage chez les libéraux ?
Serait-il valide ?

À choisir que vaut-il mieux faire ou ne pas faire ?

Je ne souhaite pas qu’il se convertisse par amour et d’ailleurs je trouve que la conversion est une vaste hypocrisie…
L’important ne serait-il pas de prouver sincèrement à D. la foi que nous avons envers Lui et d’accomplir les mitsvot, sans avoir à prouver aux hommes (Consistoire) que nous souhaiterions le faire ?

Qu’est-il préférable : un converti (bien que juif à part entière après obtention du certificat) qui ne pratique pas ou un non-converti dévoué et qui cherche à évoluer, à suivre le chemin de la Torah et à servir D.ieu dans son quotidien ?

A partir du moment où les enfants seront de mère juive, et qu’ils bénéficieront d’une éducation juive (choix des 2 parents), que l’on considère qu’il y a un seul et unique D.ieu pour tous sauf que chaque religion monothéiste Le sert différemment, est-ce un réel péché ??

Je me pose beaucoup de questions et ne vous cache pas que je ne suis pas sûre de vouloir/pouvoir avancer avec, car je n’avais jamais envisagé cette conception de vie…le mariage a toujours été primordial à mes yeux…la famille c’est très important pour moi et je suis certaine qu’elle ne tolèrerait pas du tout mon éventuel choix de vie…elle tomberait même de très haut !

Je pense aussi que j’aurais du mal à assumer…mais personne d’autre ne m’avait autant bouleversé en 24 ans !

D’un côté, j’ai peur de ne pas pouvoir pleinement évoluer dans la Torah à un moment donné, alors que j’aspire à le faire…d’un autre côté, je me dis qu’en étant avec un juif mais pas réellement pratiquant, il n’y a pas de garantie non plus… Il représente tellement tout ce dont je cherchais chez un homme (physiquement et niveau midot…) que je me suis même demandée si ce n’était pas un tour du yetser ara au moment où je tentais d’évoluer et de faire mon Alyah…comme ça peut être mon Mazal aussi…

Et si c’est avec lui seul que je pourrais vraiment être heureuse ?
Que me conseilleriez-vous sincèrement de faire ?
D’avance merci pour votre précieuse aide !

 

Réponse du Rav Ron Chaya :

Chalom,

Ma très chère juive, j’espère que tu vas bien comprendre les paroles que je vais te dire car je les dis du fond de mon cœur en espérant aussi qu’elles vont s’ancrer profondément dans le tien.

Il n’y a aucune légitimation, aucune autorisation, rien de bien ni rien qui soit en phase avec la volonté d’Hachem dans une liaison, avec ou sans mariage, avec un non-juif.
Même s’il est très gentil, très beau, très tsadik, etc., cela est absolument interdit et totalement indépendant du fait que la descendance que tu pourrais avoir avec cet homme-là soit juive. Il y a un interdit en soi d’être en liaison intime avec un non-juif, c’est un interdit très grave.

Tu me demandes s’il est préférable d’être avec un non-juif qui est bien ou avec un converti qui ne pratique pas ?
Les 2 sont très mauvais et les 2 sont interdits.
Néanmoins, au niveau de la sentence sèche de la halakha, il est vrai que le converti est quand même moins mauvais que le non-juif qui n’a fait aucune conversion, bien que la conversion d’un non-juif qui ne pratique pas après sa conversion ne vaille pas grand-chose.

Il est clair que « l’opportunité » de ta rencontre avec cet homme est une attaque directe du yetser hara.
Chaque fois qu’Hachem veut donner un grand cadeau à quelqu’un (quand je dis cadeau d’Hachem, je veux dire l’opportunité de se rapprocher de Lui et ainsi se réaliser dans la vérité authentique), Il met en général une épreuve difficile devant la personne, une épreuve de choix entre la vérité qui a l’air difficile, et le mensonge qui a l’air agréable et bon.

Sache que tu es juive, ne te trompe pas dans ce choix car il est presque irréversible.
Sache aussi que si tu es juive aujourd’hui, c’est parce que durant 3400 ans, tes ancêtres étaient prêts à se jeter au feu plutôt que de se marier avec un non-juif ou de modifier un iota de la Torah.
Dans le cas contraire, ils se seraient déjà assimilés et tu ne serais pas juive aujourd’hui. Après 3400 ans, pourquoi serais-tu celle qui casserait cette chaîne éternelle, surtout que nous sommes si proches de la fin ?!

L’expérience a montré que beaucoup de ces couples qui s’aiment beaucoup au début finissent dans un malaise terrible, car effectivement, ton âme juive se réveille un beau jour avec l’aspiration de se rapprocher d’Hachem.
Ton compagnon ne pourra jamais comprendre cela s’il n’est pas juif !
Pour finir, cela finit soit par une amertume qui dure une vie (sans parler du olam haba qui est complètement fichu), soit par une séparation déchirante.
De plus, tes enfants te reprocheront toujours d’avoir un père non-juif.

J’ai beaucoup d’élèves qui sont dans ce cas et ils souffrent vraiment d’avoir un père non-juif.
Il y a également le respect que tu as mentionné, celui de ta famille ; pourquoi leur faire endurer une telle souffrance ?

Il est clair qu’Hachem t’a créée avec un mazal juif, celui qui te va, celui qui est ton vrai mazal, le seul avec lequel tu peux te réaliser pleinement.
Ne tombe pas dans le panneau, il est vrai que c’est un beau panneau, mais ça ne reste qu’un panneau.

J’espère que mes paroles auront un impact sur ton cœur.

Tiens-moi au courant s’il te plaît.
Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence : 14116
Date question sur Leava : 2011-08-03 13:08:53