Si un enfant issu d’une relation adultérine entre une femme et un non-juif n’est pas mamzer, alors qu’est-ce qu’un mamzer ?

 

Chalom Rav Chaya

Un enfant conçu lors d’une relation adultère entre une femme et un non-juif n’est pas un mamzer ?
Qu’est-il donc un juif « normal » ?

Alors que si c’est avec un juif, l’enfant conçu dans les mêmes conditions est mamzer ?
Comment expliquer cela ?

Merci de votre réponse

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Corinne,

Au niveau des Néchamot, il existe des différences entre les juifs et les non-juifs.
J’ai déjà répondu au sujet de ces différences.

  • Pour qu’un enfant soit un mamzer, il faut qu’il soit
    • issu d’une union interdite sanctionnée par le karèt (ici une relation adultérine)
      ET
    • il faut que le père de l’enfant soit juif.
  • Pourquoi cette précision ?
    • Un mamzer est un « mélange interdit », un peu comme consommer du lait et de la viande.
      • Si le lait ou la viande proviennent d’un animal non cachère, l’interdit de consommer du lait et de la viande n’est plus du tout du même type :
        • il se transforme en « consommer de la nourriture non-cachère », le problème lait-viande disparait.
    • Il en va de même avec les mamzérim.
      • Un mamzer possède une néchama juive avec un « moum » (un défaut) au niveau de sa néchama-père / néchama-mère.
        • Or les non-juifs n’ont pas le niveau néchamanéchama, ils n’ont que le niveau néfèchnéchama ; il ne peut donc pas rendre un enfant mamzer puisqu’il n’a pas accès à ce niveau.
      • C’est aussi la raison pour lequel un converti peut se marier avec un mamzer, car la néchama qu’il a acquise en se trempant au mikvé « accepte » cet interférence (mais ne la répare pas : l’enfant d’un mamzer et d’une convertie (ou vice versa) reste un mamzer).
    • Il reste qu’une femme mariée qui a des relations adultérines avec un non-juif reste un interdit très grave auquel ne s’ajoute simplement pas le problème de mamzérout.

J’espère avoir été clair.

Précision :

Un mamzer peut se marier avec une mamzérèt ou avec une convertie ; le problème est que leurs descendants seront aussi des mamzérim.

La solution est la suivante :

  • Trouver une femme qui est en voie de conversion, qui au lieu de tremper dans le mikvé pour devenir juive trempe dans le mikvé pour devenir chif’ha.
    • Elle se marie avec lui en tant que chif’ha et une fois qu’il a des enfants avec elle, il les libère et à ce titre, ils deviennent juifs à part entière, sans être mamzer.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 17777
Date de création : 2012-04-20 00:04:30