Quelles modifications apporte-t-on à la téfila lorsqu’on la fait après son temps mais avant ‘hatsot ?

 

Bonjour Rav Chaya,

J’ai plusieurs questions à vous poser :

  1. Quelles sont les modifications sur la Téfila lorsqu’on la fait après sont temps mais avant Hatsot ?
    • On m’a dit par exemple que les Berakhot du Chéma devaient se faire sans le nom de Hachem (Baroukh Yotsèr Or …), est ce le cas pour toutes les Berakhot, avant et après le Chéma ?
    • Hormis cela y a-t-il d’autre endroit ou il y aurait des modifications ?
  2. J’ai assisté à un de vos cours au mois d’août à la Yéchiva et vous parliez des règles du Chéma.
    L’officiant doit penser à acquitter tout le Kahal lorsqu’il dit Hachem Elokékhèm Emet et que si on sait qu’il ne connait pas cette règle on devait le dire nous meme.
    Qu’en est-il lorsque l’on pris dans différents minian et que l’on ne connait pas l’officiant ?
    Cela m’arrive assez souvent en semaine
  3. Pourquoi ne dit-on pas Emet a la fin du Chéma du coucher tandis que pour les autres il faut le dire ?
  4. Qu’est ce qui fait que la matsa devient Mézonot en dehors de Pessa’h?
    Elle a le même statut et la même composition pourtant.
    Si cette dernière question nécessite une longue explication et beaucoup de temps, ce n’est pas la peine d’y répondre, je trouverais une réponse autrement, je ne veux pas prendre trop de votre temps.

Merci beaucoup pour vos réponses

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Jonathan,

Voici les réponses à tes questions :

  1. Après 4 heures relatives du lever du soleil, il y a plusieurs modifications obligatoires dans la prière.
    • Qu’appelle-t-on des heures relatives ?
      • On prend la période de temps qu’il y a entre le lever et le coucher du soleil et on la divise par 12 et on obtient ainsi la durée d’une heure relative.
        • Elle sera moins de 60 minutes en hiver et plus de 60 minutes en été.
    • Quelles sont les modifications qu’on doit faire dès ce temps passé ?
      • Comme tu l’as écrit avec justesse dans ta question, dès ce moment on n’aura plus le droit de prononcer le Nom de D.ieu dans les birkot Keriyat Chéma, on devra dire Baroukh Yotsèr or, Baroukh Yotsèr Haméorot, Baroukh Ohev èt amo Israël, Baroukh Gaal Israël.
      • A priori il faudra achever la Amida avant que passent les 4 heures de la journée.
      • A posteriori, si on n’a pas commencé la Amida avant ce moment, si on a agit ainsi de façon involontaire, on pourra faire la Amida jusqu’à ‘hatsot, c’est-à-dire jusqu’à la fin de la sixième heure (il faudra absolument finir la Amida avant ce moment).
    • Par contre si on tardé jusqu’à la fin de la quatrième heure de la journée pour faire sa Amida et qu’on a agit ainsi de façon volontaire, il y a un doute d’après la halakha si on a le droit de faire la Amida ou pas et dans cette mesure on devra la faire en posant la condition suivante :
      • Si d’après la vérité j’ai l’obligation de faire la Amida alors que cette Amida soit considérée comme ma Amida obligatoire sinon qu’elle soit considérée comme une prière d’offrande.
    • Et de même à Min’ha on devra faire deux fois la Amida en posant aussi cette condition c’est-à-dire qu’on fera la première Amida en tant que l’obligation de Min’ha puis on fera une deuxième Amida en posant auparavant la condition suivante :
      • Si j’ai été rendu quitte de ma prière de cha’harit, que cette prière que je vais faire maintenant soit considérée comme une prière d’offrande sinon qu’elle soit le paiement de la prière de cha’harit que je n’ai pas faite.
    • Après la fin de la quatrième heure du jour, on ne pourra plus dire Baroukh Chéamar et Yichtabakh en y prononçant la berakha avec le nom de D.ieu.
      • Si on ne connait pas l’officiant, on pensera à ne pas être rendu quitte par les 3 mots Hachem Elokékhèm émèt qu’il dit et on les dira nous-mêmes.
  2. Il faut dire en tout 248 mots dans Keriyat Chéma par rapport aux 248 organes de notre corps et de notre âme.
    • Or dans le Keriyat Chéma il n’y a que 245 mots, c’est pour cela qu’on ajoute à la fin du Keriyat Chéma les 3 mots « Hachem Elokékhèm émèt ».
    • Néanmoins à Cha’harit et à Arvit, on dira 2 fois émèt (émèt, Hachem Elokékhèm émèt). Un de ces deux émèt est le premier mot de la berakha qui vient après Keriyat Chéma, le matin « émèt véyatsiv », le soir « émèt véémouna », les trois autres mots sont donc les trois mots supplémentaires qu’on ajoute au Keriyat Chéma.
    • Quand on fait Keriyat Chéma ché al hamita, le Chéma du coucher, vu qu’on n’a pas à dire après ce Kéryiat Chéma une berakha commençant par émèt comme on le dit à Cha’harit et à Arvit, on se suffira de dire les trois mots « Hachem Elokékhèm émèt » mais on ne dira pas un autre émèt supplémentaire.
      • Pour plus de détails, consulte ces liens .
  3. Consulte les liens suivants dans lequel tu verras qu’il y a 3 définitions chez les décisionnaires du moyen-âge sur quelles sortes de gâteaux on doit faire Boré miné mézonot.
    • Un des avis qui est mentionné est s’il s’agit d’une chose qui est croustillante, ce qui est le cas en l’occurrence des matsot.
      • D’après cet avis on doit faire sur la matsa boré miné mézonot.
    • Néanmoins d’après d’autres avis qui disent par exemple qu’on fait mézonot que sur une pâte qui est mélangée à du sucre, ou de l’huile, ou des œufs ou du miel etc. d’après cet avis, sur une pâte telle que celle des matsot où il n’y pas d’autres produits que de la farine et de l’eau on fait la berakha hamotsi.
    • Donc durant toute l’année il y a un doute si sur la matsa on doit faire la berakha hamotsi ou mézonot. C’est pour cela que le mieux sera de manger la matsa que dans le cadre d’un repas hamotsi avec du pain et ainsi ne pas faire la berakha spécialement sur la matsa mais la rendre quitte par la berakha qu’on fait sur le pain.
      • Cependant, quand on ne peut pas agir ainsi, on fera la berakha mézonot sur la matsa et al hami’hya après l’avoir consommée.
      • Mais étant donné qu’on entre dans le doute si c’est la bonne berakha donc a priori mieux vaut ne pas agir ainsi.
        • Cependant pendant Pessa’h où le seul type de pâte que l’on consomme est celui des matsot, les matsot deviennent le pain du peuple d’Israël et dans cette mesure tout le monde fait à leur propos la berakha hamotsi.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 23552
Date de création : 2013-04-07 22:04:48