Qu’elle était l’intention de Chimi ben Guera lorsqu’il a insulté le Roi David ? Et autres questions inintéressantes…

 

Bonjour rav,
Tout d’abord merci pour toutes vos réponses.

J’aurais quelques autres questions s il vous plait si possible :

  1. Qu’elle était l’intention de Chimi ben Guera lorsqu’il a insulté le Roi David ?
    Après tout, c’était quelqu’un d’important quand même…
  2. J’ai entendu une personne dire que à la fin de leurs vie, les gens n’ont pas toute leur tète, donc quand nos tsadikim étaient âgés, ils étaient dans ce cas ?
    Qu’est -ce que vous en pensez ?
  3. Vous dites dans un de vos cours sur La véracité de la Torah que ça n’est pas possible que tous les papas et mamans mentent à leurs enfant en même temps ; sur quoi se base-t-on pour dire cela ?
    Est-ce qu’on ne pourrait pas dire que tout les bné Israël (donc les 3 millions de personnes) ont menti sur le fait d’avoir vu Hachem, pour maintenir la tradition de leurs ancêtres ?
  4. Qu’elle source a-t-on des Richonim ou A’haronim (ou une source sérieuse ancienne) sur le fait que la femme à un rôle important dans ce monde (au moins aussi important que l’homme) ?
  5. Où est-ce écrit qu’une femme doit travailler sur ses midot ?
    (les livres anciens sur la avodat hamidot que je connais s’adressent a priori à des hommes)

Merci d avance
Cdt

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Voici la réponse à vos questions :

  1. Effectivement, c’est quelqu’un de très important ; mais même les gens importants peuvent se tromper.
    • D’habitude, cela provient du fait qu’ils ont un petit intérêt très profondément caché, qui les empêche de faire complètement les choses léchèm Chamaïm, mais cet intérêt est si bien caché qu’ils ne s’en rendent pas compte.
  2. Il est écrit que plus les ignares vieillissent, plus ils deviennent idiots ; et que plus les Sages vieillissent, plus leur conscience grandit.
    D’ailleurs, la réalité le prouve quotidiennement.
  3. C’est une chose logique.
    Il est impossible qu’on mente à ceux qu’on aime et dont on veut le bien.Une personne peut à la rigueur le faire, mais pas un peuple entier.Si vous voulez dire que tout le monde a commencé à mentir, il faut décider quand c’était, et vous verrez qu’il est  impossible qu’à un moment X de l’Histoire, tout le monde décide de mentir à ses enfants sans que personne ne remette cela en cause.
    Car, comme je l’ai dit, on veut la vérité pour nos enfants, et pas le mensonge.
  4. On a beaucoup d’exemples dans la Bible où nous voyons que ce n’est que grâce aux femmes que nous avons été sauvés.
    Commençons par la parole qu’on dit ‘Hazal « C’est grâce aux femmes tsadkaniot que nous sommes sortis d’Égypte » ; c’est-à-dire que sans elles, nous ne serions pas sortis d’Égypte, et sans cette sortie, il n’y aurait pas de peuple d’Israël, et sans peuple, pas de Torah.
    Et sans cela, plus de monde, plus d’univers… plus rien !

    D’ailleurs, un nombre colossal de mitsvot se font en souvenir de la sorte d’Égypte ; on rappelle cela :

    • Tous les Chabbat
      (dans le kidouch, et sans cette mention, on n’est pas rendu quitte)
    • Deux fois par jour dans le Chéma Israël;
    • Lorsqu’on met les tefillins;
    • Tous les jours de fêtes ;
    • Lors d’un pidyon haben
    • Dans toutes les actions relatives à Pessa’h (on peut en compter plus d’une dizaine)

    En deux mots :

    La base de la Torah est la sortie d’Égypte ; elle est mentionné dans le 1er des 10 commandements, et sans ces fameuses femmes tsadkaniot, on n’aurait pas eu tout cela.

    Ensuite, Ra’hel, la femme de Rabbi Akiva.

    • Sans Rabbi Akiva, nous n’aurions plus de Torah.
    • Il a perdu ses 24.000 élèves, et il est ensuite allé enseigner sa Torah à 5 sages d’Israël, Rabbi Chimon, Rabbi Meïr, Rabbi Yéhouda, etc.
    • C’est à partir de ces 5 sages que la Torah a pu refleurir dans le peuple d’Israël.
    • Rabbi Meïr est l’auteur de la majorité des michnayot (stam Michna Rabbi Meïr) ; Rabbi Chimon est l’auteur du Zohar…
    • Ce sont là toutes les bases de notre Torah, et elles proviennent de Rabbi Akiva, et sans lui, nous n’aurions plus de Torah dans le peuple d’Israël.
    • Or, Rabbi Akiva n’aurait jamais pu devenir ce qu’il est devenu sans sa femme Ra’hel.
    • Après 24 ans d’études, lorsqu’il est revenu chez lui et que toute la population est sortie pour l’accueillir, ses élèves ont repoussé sa femme qui voulait se rapprocher de lui, et il les a arrêté et leur a dit « sachez que toute ma Torah et toute la votre provient d’elle ».

    Donc sans Ra’hel, nous n’aurions pas eu Rabbi Akiva, et sans rabbi Akiva, nous n’aurions plus de Torah !

    Et puisque nous parlons de Ra’hel, alors parlons aussi de Ra’hel Iménou ; la femme de Yaacov Avinou.

    • Il est écrit qu’à le fin des temps, tous les mérites possibles et imaginables viendront  « demander » à Hachem que par leur mérite, D. amène la Guéoula, et D. refusera.
    • Ni les mérites d’Avraham,
      ni ceux d’Yts’hak,
      ni ceux de Yaacov,
      ni ceux de Moché,
      Aharon,
      David
      ou Chlomo,
      Rabbi Akiva,
      ni les mérites de tous les sages d’Israël,
      ni la souffrance qu’on a pu endurer durant tout l’exil ne sera suffisante pour amener la Guéoula.
    • Grace à quoi Hachem amènera la guéoula ?
      Grace aux mérites de Ra’hel.
    • Qu’a-t-elle fait ?
      Avant de se marier, elle a dit à Yaacov que son père essayera de le rouler en lui donnant sa grande sœur Léa à sa place le soir du mariage ;
      elle lui a donc donné des signes afin qu’il puisse la reconnaître le soir des noces.
    • Ra’hel, voyant qu’on préparait Léa au mariage, n’a pas voulu que sa sœur ait honte face à Yaacov et elle lui a transmis ces fameux signes, en cela elle a fait un acte d’abnégation de soi énorme.
    • Tout le monde disait « Yts’hak à deux fils, Lavan à deux filles,
      L’une est pour Essav, l’autre pour Yaacov »,
      donc elle savait que par cet acte elle allait choir dans les mains d’Essav…
    • Elle ne savait pas que Yaacov serait prêt à travailler 7 ans de plus pour se marier aussi avec elle, d’autant plus que la Torah interdit à un homme de se marier avec deux sœurs.
    • Donc il était clair que si elle donnait les signes à Léa, Léa serait la femme de Yaacov et elle deviendrait la femme d’Essav (ou éventuellement de quelqu’un d’autre, mais pas de Yaacov), et donc par cet acte d’abnégation, elle perdait non seulement son fiancé bien-aimé qu’elle attendait depuis 7 ans, mais elle perdait sa grande mission sur Terre, devenir la mère du peuple d’Israël, fini le peuple d’Israël, et fini tout ce grand projet ;
    • elle a accepté de faire ce don de soi tellement énorme pour ne pas faire honte à sa sœur Léa.
    • D. dit « Grâce à elle et à ce mérite viendra la Guéoula».

    Donc si nous avons aujourd’hui le mériter de bientôt vivre la guéoula, cela revient uniquement à Ra’hel Imménou.

    Il existe encore de nombreux autres exemples,

    maïs je pense néanmoins que cela suffit pour que vous compreniez à quel point les femmes du peuple d’Israël ont une place prépondérante (et je pense même bien plus grande que celle des hommes car à propos d’aucun homme on dit des choses aussi grande que les trois choses que je viens de vous citer, sans parler même des autres…

    • (Esther ha-Malka,
    • Yéhoudit
      la sœur des ‘Hachmonaïm,
    • Dévora,
    • ‘Hanna,
    • Myriam,
    • Tsipora
      (qui a sauvé la vie de Moché),
    • etc.)…
  5. Il y a beaucoup de mitsvot dans la Torah concernant le travail des midot.Il est écrit dans les Richonim, notamment dans le Séfer Ha’hinoukh, que cela concerne les hommes comme les femmes, par exemple l’interdiction :
    • d’être orgueilleux,
    • l’interdiction de mentir,
    • de se venger,
    • de garder rancune,
    • de convoiter,
    • l’obligation d’aimer son prochain,
    • de ne pas le blesser,
    • de l’aider,
    • de lui faire du ‘hessed,
    • Etc.

    A chacune de ces mitsvot, le ‘Hinoukh écrit qu’elle concerne les hommes et les femmes.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 72965
Date de création : 2016-10-26 14:01:27