Pourquoi montrer du doigt une personne issue d’un mariage mixte comme étant abominable ?

 

Monsieur le rabbin,

Je suis issue d’un mariage mixte.
Petite, j’ai compris que ma vie serait faite de problématiques liées à mon identité religieuse.

  • J »ai été élevée par ma grand-mère rescapée de la Shoah.
    J’ai compris alors à travers elle l’importance de perpétuer  » notre » judaïsme.
  • J’ai aussi compris que je représentais à mon insu, « la faute » auprés des rabbanim.
  • Dans mes tefilot, je demande tout à Hachem, car si je ne le faisais pas, c’est que je douterai de Sa capacité à m’offrir ce que je désire, car Hachem fait tout, étant Lui-même le « TOUT ».

Je me suis convertie, et à travers cette épreuve, je me suis rapprochée d’Hachem (ou plutôt Hachem m’a donné la possibilité de me rapprocher de Lui ; c’est ainsi que je le vois en tout cas).

Ma question est la suivante :

  • Pourquoi montrer du doigt une personne issue d’un mariage mixte comme étant abominable ?
  • Pourquoi sommes nous autant désapprouvés ?
  • Pourquoi certains rabbins sont ils contre la conversion ?
    • Ruth aurait-elle été oubliée, ainsi que ses descendants ?
    • Le premier Temple a été construit par un descendant de Ruth il me semble, à savoir Salomon…

Merci de me répondre.
Au revoir.

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Il faut bien faire la différence entre

  1. Une conversion authentique, avec un tribunal rabbinique reconnu par les instances rabbiniques orthodoxes,
    • Les convertis qui font partie de ce groupe sont choyés et aimés ; comme le dit Maïmonide :
      • D. a ordonné l’amour du converti comme Il a ordonné Son propre amour.
        • Lorsque D. ordonne d’aimer son prochain, il est marqué « véahavta lé- réakha« ,
          • la préposition «  » signifie « vers », tu aimeras « vers » ton prochain.
        • Par contre, lorsqu’il ordonne d’aimer le converti, Il dit « véahavtem ète haguer« ,
          • vous aimerez le converti.
            • La préposition « ète » est la même que celle utilisée lorsqu’Il nous ordonne de L’aimer Lui-même
              • (« veahavta ète Hachem Elokhékha »).
    • De plus, beaucoup des grands du peuple juif étaient des convertis ou descendants de convertis :
      • Le roi David
        • (descendant de Ruth la convertie),
      • Son fils le Roi Salomon,
        • de qui descend le Machia’h,
      • Rabbi Akiva
        • fils de Yossef le converti,
      • Hillel
        • (fils de converti),
      • Ses deux grands Rabbanim, les plus grands de leur génération, Chemaya et Avtalyon,
        • étaient eux-mêmes des convertis.
      • D’après le Talmud (traité Guittin), Rabbi Méïr Baal Haness
        • était descendant de Néron César qui s’est converti.
      • Etc.
  2. Et une conversion libérale ou de ce type, qui ne vaut rien.
    • Les rabbins qui désapprouvent les conversions parlent du deuxième groupe.

Je peux dire qu’aujourd’hui dans la Yéchiva il y a beaucoup de convertis qui sont des juifs exemplaires.
Il ne faut pas mettre tous les convertis dans le même sac, tout dépend si la conversion est authentique ou pas.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

 

 

Référence Leava : 3183
Date de création : 2008-07-06 18:07:33