Pourquoi certains rabbins ont des petites barbes si elle est si importante ? Est-ce un mensonge de ne pas donner l’heure précise ? Quelle différence entre le lait dit cacher et ‘halav israël ?

 

Shalom Kavod HaRav,

j’ai quelques questions… :

  • La barbe est considéré a être quelque chose de très important.

C’est les canaux de la sainteté, donc :

  1. Pour quels raisons y a-t-il des réchaïm qui ont de longues barbes et des Rabbins avec des petites barbes ?
  2. Si un Rav a une petite barbe (sans être couper ou toucher), cela signifie quoi ?
  • Le mensonge va jusqu’à ou ?

Exemple :

  1. Si a Yom Kippur, on dit qu’a priori on ne devrait pas lire « chéasa li kol tsorki » car on ne met pas des chaussures en cuir… si pendant l’année on met ne met pas des chaussures en cuir et on dit « kol tsorki » est-ce considérer un mensonge ?
  2. Si quelqu’un nous demande l’heure (mettons il est 5 :54) et on leur dit 6h, est-ce un mensonge?
  • Quel est la différence entre le lait dis cacher et chalav Israël ?
  • La mer c’est ouverte en 2 (comme dans les films 😉 ou en plusieurs parties pour que chaque tribu marche dans un canal (de forme d’un demi cercle) et qu’Hachem a fais en sorte que l’eau soit transparente pour que chacun puisse se voir (de peur qu’ils avaient qu’une tribu pouvais ne pas sortir de leur canaux) ; où se trouve la source précise de la réponse ?
  • Pourquoi n’est il pas permis à la femme de mettre du vernis pour aller dans le mikvé, mais c’est permis de mettre du vernis à ongles en fessant nétilate ?
    Où quel est la différence entre nétilate et le mikve ?

Todah Rabah Rav Kol tov !
(que de bonnes choses)

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Andrea,

  • Sur la barbe :

D’abord, sache que la barbe n’est pas aussi importante que tu sembles le penser.
D’après la loi stricte, il n’y a aucun problème à ne pas avoir de barbe, il faudra simplement faire attention de ne pas se raser avec un rasoir manuel ni – si possible – avec un rasoir électrique car aujourd’hui les rasoirs rasent de trop près, mais comme on le faisait il y a encore quelques dizaines d’années, avec de la crème dépilatoire.

Ce n’est qu’au niveau de la mystique juive qu’il est bien de se laisser pousser la barbe.

Cela ne signifie en aucun cas que quelqu’un qui a la barbe longue est forcément plus saint qu’un autre qui aurait la barbe courte.
Il n’y a certainement aucun rapport entre la longueur de la barbe et la sainteté de la personne.
Il est très facile d’avoir une longue barbe mais très difficile d’acquérir des degrés de sainteté.

Regarde le Rav Ovadia Yossef chlita et le Rav Ben Tsion Abba Chaoul zatsal, deux des plus grands Rabbanim séfaradim de notre génération, qui jusqu’à l’âge de 50 ans n’avaient qu’une barbe extrêmement courte de quelques millimètres de long.

  • Sur le mensonge :

Il n’y a aucun mensonge à dire la berakha kol tsorki un jour qui n’est pas celui de Yom Kippour car kol tsorki signifie que D. m’a donné tout ce dont j’ai besoin.
C’est-à-dire que j’ai la possibilité de mettre des chaussures en cuir même si je n’en mets pas.
Par contre à Yom Kippour où je n’ai pas la possibilité de mettre des chaussures en cuir, on ne fera pas cette berakha.

  • A propos de l’heure…

Il est vrai qu’il est bien d’être précis mais il ne s’agit que d’une qualité.
On ne peut pas dire de quelqu’un qui n’est pas tout à fait précis au niveau de l’heure qu’il est un menteur, tant que l’erreur dont il parle est acceptée par la grosse majorité des habitants de l’endroit comme n’étant pas un mensonge.
Il est bien, pour être tout à fait précis, de rajouter le mot « environ » ou « à peu près », comme ça il est certain que nous ne sommes pas dans le mensonge du tout, mais il s’agit d’une mesure de piété.

D’après la loi, il est interdit de consommer du lait qui a été trait par un non-juif sans que nous soyons présent lors de la traite car nous avons peur qu’il ait rajouté du lait d’animaux non cachères.
Le rav Moshe Feinstein dans « Igrot Moshé » autorise, s’il n’y a pas de lait de ce type, de boire du lait qui n’a été ainsi surveillé dans la mesure où les lois du pays interdisent formellement de mettre des ajouts autres que du lait de vache.
Nous comptons donc sur les lois du pays.
Tout le monde n’est pas d’accord là-dessus.
Il est bien, si possible, d’être ma’hmir (c’est-à-dire de suivre l’avis sévère).

Il faut savoir qu’en Amérique, il y a un gros problème actuellement dans le lait dit cachère et qui n’est pas ‘halav Israël (c’est-à-dire sans surveillance).

Les vétérinaires ont effectivement remarqué que lorsqu’une vache rumine, cela provoque la présence d’air dans son estomac et plus il y a d’air dans son estomac, moins elle produit du lait.
C’est pour cela qu’ils ont commencé à lui faire une petite piqûre dans l’estomac et par le petit trou de cette piqûre, l’air sort de l’estomac, ainsi la vache peut faire plus de lait.

D’après la halakha, une vache dont l’estomac est troué est complètement tarèf (c’est-à-dire non cachère, au même titre que de la viande de porc par exemple).
Certains décisionnaires ont cependant autorisé le lait de ces vaches en disant que tant que le trou existe, la vache est tarèf mais une fois que le trou est cicatrisé, elle ne l’est plus.
D’autres avis disent qu’elle reste tarèf même après cicatrisation du trou.
C’est une discussion entre les décisionnaires et cela n’est pas clair.
Il en découle donc que le lait est peut-être tarèf aussi car tout ce qui sort d’un animal tarèf l’est aussi.

Ayant remarqué ce problème, les institutions américaines de cacherout ont fait en sorte que toutes les vaches desquelles on trait du lait ‘halav Israël (c’est-à-dire sous surveillance) ne soient pas piquées à l’estomac par des vétérinaires.
Donc aujourd’hui en Amérique, le lait qui n’est pas ‘halav Israël est peut-être tarèf.
On parle d’un interdit de la Torah grave.

Je n’ai pas encore vérifié ce qu’il se passe en France mais il se peut que cela ne soit pas différent.
Consulte aussi ces liens.

  • Sur l’ouverture de la mer :

Il est écrit dans le Targoum Yonathan ben Ouziel ( la traduction qu’a faite Rabbi Yonathan Ben Ouziel de la Torah en araméen il y a 2000 ans), dans le verset 21 du chap. 14 de Chémot, que la mer s’est ouverte en 12, par rapport aux 12 tribus du peuple d’Israël.

  • Sur le mikvé :

La relation avec une femme nida est très grave et est sanctionnée par le karèt.
C’est pour cela que lors de sa purification dans le mikvé, on est ma’hmir de considéré comme ‘hatsitsa, c’est-à-dire comme quelque chose qui fait écran entre l’eau et sa chair, même une chose qui n’est pas de la majorité de son corps et même alors qu’elle n’est pas « makpida » ( que cela ne la dérange pas).
C’est le cas du vernis à ongles qu’on interdira, a priori, lors de l’immersion dans le mikvé.

Par contre, netilat yadaïm n’est qu’une loi dérabannan donc on allège la loi et on n’interdit qu’une ‘hatsista sur laquelle on est makpid (cela nous dérange d’avoir cette chose-là sur nos mains).

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

 

Référence Leava : 5085
Date de création : 2009-02-04 23:02:53