Bonjour Rav,
Je me permets de prendre quelques minutes de votre temps par ce que je me sens un peu perdue face à la cacherout d’aujourd’hui concernant la souffrance des animaux.
Je suis tombée et me suis intéressée a de nombreux témoignages / documentaires et autres concernant la production de lait, la che’hita, les œufs, les poules et je ne comprends pas comment nous pouvons être sûr que ce que nous consommons aujourd’hui est réellement cachères selon ce que nous demande Hachem : en respectant l’animal sans le faire souffrir ou au minimum.
Or comment se fait il qu’une Hachga’ha autorise le foie gras alors que clairement c’est du gavage d’oie qui rend le foie si gras et bon gustativement. Comment autoriser même une toute simple Hachga’ha ce genre de cacherout ?
Concernant les œufs industriels, les poules pondent sans arrêt enfermés dans des cages sous une lumière constante qui favorise la ponte. Elles souffrent tellement qu’elles développent des maladies .
Concernant les vaches laitières qui produisent du lait tout le temps sans arrêt, qui se font inséminer pour produire encore et toujours du lait qui souffrent de déformation des mamelles… C’est de la souffrance.
Et enfin, j’ai pu aussi comprendre qu’a chaque éclosion d’œuf de poules, ne pouvant choisir a l’avance le sexe du poussin a naître, les éleveurs a leur naissance tri les mâles des femelles et broient vivants ou étouffent les poussins mâles puisqu’ils n’ont aucune utilité commercialement. ( nous ne mangeons que des poules non les coq et seul les poules pondent).
Et aussi les poissons. Ne souffrent ils pas hors de l’eau avant de mourir ?
Je veux comprendre par ce que a ce rythme je me demande si cela n’est pas mieux de se nourrir seulement de fruit de légume légumineuse … Devenir végétalienne puisqu’en vu de tout ça, de toute cette machine qu’est l’industrie et le commerce comment c produits peuvent être bénéfiques pour notre santé et surtout est ce que cela répond a l’étique de notre torah qui se veut humaine…
J’attend votre réponse avec impatience..
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Anaïs,
Sur le principe, vous avez tout à fait raison.
Néanmoins, il faut bien faire la distinction entre deux interdits différents :
- Celui de la Cacherout
et - Celui de faire souffrir un animal gratuitement (chaque fois que cela est nécessaire).
La Torah permet de faire souffrir un animal ; si ce n’était pas le cas, on ne pourrait jamais les consommer car forcément, lorsqu’on les tue, il est évident qu’ils ressentent une certaine souffrance, ou au moins la crainte d’être tué quelques instants avant cela).
Les animaux ayant subi des souffrances gratuitement ne deviennent pas non-Cachères pour autant.
Un animal ne peut être non-Cachère qu’en fonction des critères de la Torah, par exemple s’il a un défaut dans son corps qui le fera mourir dans l’année qui suit, son sang, certaines graisses, certaines animaux interdits car ils considérés comme étant impur etc., mais il ne devient pas non-cachère si on l’a fait souffrir.
Effectivement, le fait d’acheter de la nourriture provenant des animaux peut encourager les industries alimentaires à continuer de les faire souffrir, et il est clair qu’il faut éviter cela.
Mais comme je l’ai expliqué, on ne peut pas considérer comme non-Cachère une nourriture animale produite grâce à une souffrance gratuite occasionnée à des animaux.
Ces deux choses ne sont donc pas liées.
Est-il interdit d’après la halakha de consommer une nourriture obtenue par une souffrance animale intitule ?
Le Rav Ovadia Yossef Zatsal , dans Yabia Omer, interdit la consommation de foie gras.
Parmi les raisons qu’il cite, il mentionne également le fait que le gavage de l’oie lui occasionne une souffrance inutile, mais ce n’est pas seule raison qu’il évoque.
En conclusion, je pense qu’il est très juste d’éviter d’acheter des aliments susceptibles d’encourager les industries alimentaires à faire souffrir les animaux, mais je ne sais pas si cette raison est suffisante au point de l’interdire.
Quoi qu’il en soit, ce problème n’a aucun lien avec la Cacherout, il s’agit d’un autre interdit :
Celui d’encourager les gens à fauter en faisant souffrir des animaux pour rien.
De plus, étant donné que ce sont d’habitude des non-juifs qui les font souffrir et qu’ils n’ont pas l’interdiction d’agir ainsi, je pense que nous pouvons nous appuyer sur cela pour les consommer.
En effet, bien que nous les fassions souffrir en agissant ainsi, cela est beaucoup moins grave car il s’agit d’une action indirecte.
Mais dans tous les cas, il est clair qu’il y a une mesure de piété à ne pas consommer ce type de nourriture animale.
Chabbat Chalom
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 69451
Date de création : 2016-02-25 15:04:29
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