Faut-il dire dans kriat chéma al hamita : « baroukh hamapil » ou bien « baroukh ata […] hamapil » ?

 

Bonjour,

J’ai une simple question :

  • Faut-il dire dans kriat chema al amita :
     » barouh amapil » ou bien « baroukh ata adonai […] amapil »?

Dans les sidourim patah eliahou, la mention de D.ieu et de Sa royauté est entre parenthèses…

Merci

 

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Benjamin,

Le Ben Ich ‘Haï, parachat Pékoudé (première année), alinéa 12, écrit que bien que d’après les écrits de rabbénou Ari il faille dire birkat hamapil avec chèm oumalkhout (c’est-à-dire dire : « Baroukh ata ado-naï élo-hénou mélèkh ha’olam… »), de nombreuses personnes ne procèdent pas ainsi et disent cette berakha sans chèm oumalkhout (c’est-à-dire qu’ils disent : « Baroukh hamapil…»).
Ainsi est le minhag de mon père et j’agis de même (ce sont les paroles du Ben Ich ‘Haï).

De même, beaucoup de grands rabbanim agissent ainsi car ils ont peur de devoir parler entre cette berakha et le sommeil, ce qui rendrait cette berakha lévatala (bénédiction en vain) d’après beaucoup de décisionnaires.

Le rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal, dans son livre « Or létsione » page 150, écrit à peu près la même chose en disant que du point de vue de la loi stricte, il serait préférable de dire cette berakha avec chèm oumalkhout mais vu que les gens ont peur de parler entre la berakha et le sommeil, ils préfèrent dire cette berakha sans chèm oumalkhout et peuvent tout à fait continuer à agir de cette manière.

Néanmoins, le Rav Ovadia Yossef Zatsal, dans Yabia omèr tome 9 page 251, écrit qu’il n’y a aucun problème à la dire avec chèm oumalkhout et qu’il faut agir ainsi.
Il soutient que même si on est amené à parler après cette berakha, ce ne sera pas une berakha lévatala dans la mesure où ce n’est pas une berakha de mitsva où il est nécessaire de ne pas parler entre la berakha et l’accomplissement de la mitsva ou encore birkat hanéhénin où il faut manger l’aliment immédiatement après la berakha sans parler entre la fin de la berakha et la consommation de l’aliment.
Il s’agit ici d’une birkat hachéva’h, c’est-à-dire une berakha de louange à D. sur la réalité du sommeil qu’il y a dans le monde donc il n’y a pas de nécessité de dormir juste après avoir dit cette berakha ni de ne pas parler entre les deux.

  • Il est vrai qu’a priori on fera en sorte de ne pas parler entre les deux si ce n’est en cas de force majeure car il y a une dracha dans massèkhet Brakhot qui dit qu’il est bien de ne pas parler après birkat hamapil.
  • Cependant, vu qu’après birkat hamapil, nous disons des versets de protections tels que « yochèv bésétèr ‘elione », « ana békhoa’h » etc., nous avons une preuve que si on a parlé, ce n’est pas une berakha lévatala.
  • Effectivement, si le fait de parler entre la berakha et le sommeil était interdit au point de rendre birkat hamapil comme une berakha lévatala, comment se fait-il que les sages d’Israël aient institué tous ces versets entre la berakha et le sommeil ?

En conclusion, vu qu’il s’agit d’une grande discussion entre les grands décisionnaires, on pourra agir selon tel ou tel Rav.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

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Référence Leava : 11654
Date de création : 2011-01-11 22:01:54