Est-ce exact que les femmes séfarades ne font pas toutes les berakhot dans la téfila ?

 

Chalom Rav Chaya,
Comme toujours, un sincère merci pour vos réponses rapides
et surtout pour la qualité de votre site web !

J’ai une question concernant les berakhot chez les femmes séfarades.

J’ai écouté un cours dernièrement et un rabbin séfarade (Yossef Mizrachi) disait dans un de ces cours, que la femme n’a pas le droit de faire les berakhot excepté à Chabbat.

Par exemple, la femme n’est pas obligé de dire la berakha du Omer et non plus celle du Chéma le matin, etc..
Est-ce véridique ?
Et si oui, lesquels (les berakhot) la femme n’est pas obligée de dire.
Et où trouver cette source ?

Il explique que les séfarades, les femmes ne disent par les berakhot comparativement aux ashkénazes ou les femmes les font toutes.

Merci beaucoup a l’avance comme toujours !

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Eithan,

Il existe trois sortes de bénédictions :

  1. Birkot hanéhénine,

    • C’est-à-dire les bénédictions qu’on fait sur un profit.
    • Les femmes ont l’obligation de faire ces bénédictions comme les hommes.
  2. Birkot hachéva’h,

    • C’est-à-dire les bénédictions de louanges.
      • Par exemple :
        • La berakha de chéhé’hiyanou
          • qu’on fait pour remercier D.ieu de la joie que nous avons de manger un fruit pour la première fois de la saison, de porter un nouvel habit ;
        • La bénédiction hagomèl
          • qu’on fait en tant que remerciement à D.ieu de nous avoir guéri ou sorti de prison ou d’avoir voyagé sans problème ;
        • Birkat ha-ïlanot
          • qu’on fait sur la joie de voir au printemps des arbres fruitiers donner leur fleur () ;
        • Birkat ha’hama,
          • une bénédiction qu’on fait tous les 28 ans quand le soleil revient à sa place initiale qu’il avait lors de la création du monde …
    • Les femmes ont l’obligation de faire ces bénédictions comme les hommes.
  3. Birkot hamitsvot,

    • C’est-à-dire les bénédictions qu’on fait avant de faire une mitsva, par exemple :
      • la berakha qu’on fait avant ou après avoir allumé les bougies de Chabbat,
      • la berakha qu’on fait avant de manger de la matsa,
      • avant d’allumer les bougies de ‘hanoukka,
      • avant d’écouter la Méguila …
    • Les femmes sont dispensées de presque toutes les mitsvot positives dépendantes du temps,
      • Par exemple :
        • Elles n’ont pas l’obligation de pratiquer la mitsva de Loulav et étrog
        • ni celle de Souca
        • ni celle d’écouter le chofar
          • car ce sont toutes des mitsvot positives dépendantes du temps.
      • Il y a néanmoins certaines mitsvot positives dépendantes du temps que les femmes ont l’obligation de faire, je ne pourrai pas expliquer pour chacune des mitsvot pourquoi elle est obligée de les faire mais je vous en cite quelques-unes :
        • Manger la matsa le soir de Pessa’h,
        • Écouter la Méguila,
        • Allumer les bougies de ‘hanoukka
        • etc…
      • Bien que la femme n’a pas l’obligation de faire la majorité des mitsvot positives dépendantes du temps, néanmoins elle peut les faire bien qu’elle ne soit pas obligée de les faire, c’est-à-dire qu’une femme pourra :
        • dormir dans la Souca,
        • écouter le chofar,
        • pratiquer la mitsva de Souca et Loulav,
        • etc…
      • Néanmoins une femme séfarade ne pourra pas faire la berakha avant d’appliquer ces mitsvot car dans la berakha nous disons Béni sois-Tu Hachem, notre Seigneur qui nous a sanctifiés et nous a ordonnés de faire la mitsva untel, or les femmes n’ont pas l’ordonnance de faire cette mitsva donc comment peut-elle faire cette bénédiction ?!
    • Il est vrai que les femmes achkénazes ont la coutume de faire la bénédiction avant de faire la mitsva car bien qu’elles n’aient pas l’obligation de faire la mitsva néanmoins elles ont un mérite de le faire et c’est à propos de ce mérite qu’elles feront la bénédiction.
      • Néanmoins, une femme séfarade ne pourra pas faire cette bénédiction.

        • Il y a une divergence d’opinions chez les grands décisionnaires séfarades si une femme peut dire avec le nom de D.ieu, c’est-à-dire Baroukh Ata Ado-naï Élohénou Mélèkh Haolam les trois bénédictions que nous disons avant et après keriat Chéma’ le matin.
          • Le Rav Ovadia Yossef Chalita tranche qu’il leur est interdit de dire ces bénédictions avec le nom de D.ieu, elles devront dire Baroukh yotsèr or, Baroukh yotsèr haméorot, Baroukh ohèv ét ‘amo Israël, et enfin Baroukh Gaal Israël.
          • Par contre, le Rav Ben Tsion Abba Chaoul Zatsal écrit qu’elles peuvent dire ces bénédictions avec le nom de D.ieu.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 23657
Date de création : 2013-04-11 16:04:11