Est-il autorisé d’acheter des livres de Torah avec l’argent du Maasser en les gardant chez soi ?

 

Chalom Kavod Harav,

Il me semble évident que je peux utiliser l’argent de mon maasser pour acheter des livres de Torah pour les offrir (à des amis juifs, des Yéchivot, des synagogues ou autres institutions juives reconnues (je ne parle évidemment pas de mouvement réformiste ou libéraux (même s’il me semble qu’ils refuseraient de tels cadeaux ;-), quoi que, ces livres pourrait servir d’appât… mais ce n’est pas ma question)), mais la question que je me pose :

Est-il autorisé d’acheter des livres de Torah avec l’argent du Maasser en les gardant chez soi ?

Merci

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

On peut effectivement tout à faire utiliser l’argent du maasser pour acheter des livres de Kodèch et les offrir à des juifs ou des Yéchivot, des écoles juives ou encore des synagogues (et bien évidement pas libérales, réformistes, massorti, etc.) ; on peut  et même utiliser son maasser pour aider à la publication de livre de Torah, faire une dédicace dans un des ces livres, ou même pour aider à la diffusion d’un cours de Torah (en direct ou sur Internet).

En règle générale, on ne pourra pas utiliser le maasser pour payer une mitsva qu’on est, de toute façon, obligé de faire, telle que se payer des tephillin, Talith, Mézouza, Soucca, le vin pour le kidouch et la Havdalamatsot de Pessa’h etc. ; pour plus de détails à ce sujet, consulte ce lien.

En ce qui concerne le fait d’acheter des livres de Torah avec l’argent du Maasser en les gardant chez soi, il y a une divergence d’opinions à ce propos.

  • Bien que les grands décisionnaires (Chakh et Taz) l’aient autorisé il y a 3 ou 4 siècles,
  • certains grands décisionnaires actuels disent que cela n’est plus valable de nos jours car à l’époque, les livres n’étaient pas imprimés mais écrits à la main, et il y avait un ou deux livres par ville.
    • Lorsqu’une personne en achetait un, elle le prêtait forcément.
      • Donc en réalité, il y avait en cela un bien public qui légitimait le fait que cet achat soit fait avec l’argent du Maasser.

Mais aujourd’hui où quasiment plus personne n’achète des livres pour les prêter fréquemment à des gens, en fin de compte, le livre acheté ne profitera qu’à l’acheteur.

  • Dans cette mesure, on ne peut pas utiliser l’argent public destiné aux pauvres ou au grand public à cette fin qui n’est que personnelle de nos jours.
    • Ainsi tranche le Rav Eliyachiv Zatsal.
      • Néanmoins, celui qui veut s’appuyer sur l’avis permissif a sur qui compter.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav

Référence Leava : 67053
Date de création : 2015-08-20 13:15:15