A-t-on le droit de déduire les montées à la Torah du maasser ?

 

Chalom.

Dans votre réponse très détaillée concernant l’ordre de priorité des personnes ou organismes a qui on doit donner le Masser, il me semble sauf erreur de ma part n’avoir rien de vu de mentionné concernant les enchères pour les montes à la Thora.
L argent va à la synagogue mais on en retire un profit ( celui de monter à la Thora).

Moi je l’ai toujours comptabilisé dans le Maasser, ai je bien fait?

Si oui, est il bien « classé » dans l’ordre des priorités que vous avez établi?

Cordialement.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Dans la réponse détaillée que tu cites, il est écrit – je cite :
« On peut acheter une montée à la Torah ainsi que pti’hat haaron, hagbaa, guelila… avec l’argent du maasser si on a posé la condition au préalable qu’on pourrait utiliser cet argent à cette fin. »

Tu as ici une réponse à ta question.

Néanmoins, j’en profite pour rajouter une précision :
On ne pourra utiliser l’argent du maasser pour acheter ce genre de mitsvot que dans la somme qu’on a rajoutée dans les enchères par rapport à la dernière proposition qui a été faite.

Par exemple, si quelqu’un a proposé 30 euros et qu’on en a proposait 40, on ne pourra payer que 10 euros avec l’argent du maasser.
C’est ainsi que tranche le Rav Eliyachiv Chalita, sur les bases de Rabbi Akiva Eigger sur le chap. 249 du Choul’han Aroukh Yoré Déa, alinéa 1.

Il est vrai que le Taz (ibid.) ne mentionne pas cela.
D’après lui, on pourrait donc payer toute la mitsva avec l’argent du maasser.
Le Rabbi Akiva Eigger, qui n’est donc pas d’accord avec le Taz, en explique la raison : celui qui a surenchéri n’a pas fait profiter la caisse de la synagogue de plus que ce qu’aurait fait profiter son prochain.

En deux mots, la surenchère, ce qu’il donne en plus, n’est que de 10 euros, et dans cette mesure seule cette somme pourra être prise sur le maasser.
Néanmoins, d’après cela, si la synagogue annonce que toutes les mitsvot ne seront achetées qu’avec l’argent du maasser, dans la mesure où la « caisse du maasser » – c’est-à-dire l’argent destiné aux œuvres caritatives – ne perd rien (car si celui qui propose 30 euros n’achète pas la mitsva, ces 30 euros du maasser, bien que n’étant pas perçus par la synagogue, iront néanmoins à une autre œuvre répondant aux exigences du maasser), on pourra compter tous les 40 euros du maasser.

J’avoue que je ne sais pas dans quelle mesure cette solution est réalisable dans les synagogues en France.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 5916
Date de création : 2009-05-05 10:05:47