Un calcul sur les tsitsit me paraît absurde. Pourquoi mélanger des symboles et des objets pour arriver à tout prix au résultat voulu ?

 

Chalom,

Je suis très intéressé par les 613 Mitsvot que je suis en train étudier une a une
Mais je suis tomber sur un calcul qui est, me semble t-il, une supercherie…
Voici le texte et mes questions qui suivent :

  • Les Tsitsit nous rappellent en outre les « 613 Mitsvot » de la façon suivante :
    Le mot hébraïque  » Tsitsit  » équivaut numériquement à 600 (90 + 10 + 90 + 10 + 400).
    Chaque  » tsitsah  » est formée de 4 fils doublés, soit 8 fils, et de 5 nœuds, ce qui donne un total de 13.
    Le tout faisant donc 613.

Voici un mélange des genres, qui force le chiffrage.
D’un cote en additionne la valeur numérique d’un nom  » Tsitsit « , une méthode symbolique cohérente dans sa propre logique.

Mais la il y a un problème, c’est que ce chiffrage symbolique est complété par l’addition d’éléments physiques des fils et des nœuds.
On veut absolument sortir le chiffre 613 et pour ça on n’est pas très regardant sur la méthode.
Ce qui rend ce chiffrage irrecevable car la méthode est bricolé et manque de rigueur.

L’important pour les gens qui font ce type de calcul c’est qu’ils veulent trouver un total de 613, donc c’est le résultat qui compte, alors mélanger dans le calcul des symboles et des objets, c’est tout simplement du n’importe quoi.
La ou en sent la manipulation c’est que même le calcul des fils et des nœuds est faux.

Voici :

  • 1 fil doublé = 2 fils
  • 4 coins avec 2 fils chacun = 8 fils
  • Chaque coin comporte 5 nœuds soit au total 20 nœuds.
  • Soit en tout 8 fils + 20 nœuds = 28 et non 13

Pourquoi additionner les fils des 4 coins et les nœuds d’un seul coin ?
Mais une dernière chose pourquoi additionner des fils, des nœuds et des symboles ?

Simon

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Simon,

Comme je te l’ai dit quand on s’est parlé, la guématria n’est pas une chose sur laquelle on puisse compter pour prouver une thèse.
Simplement, une fois que la thèse est prouvée rationnellement, on peut l’enjoliver grâce à la guématria, mais ce n’est pas une chose rationnelle pour la bonne raison que chaque valeur numérique correspond à un très grand nombre de mots et la similitude numérique ne va pas de pair avec une similitude sémantique.

Le rafistolage dont tu parles est une chose tout à fait légitime.

En effet, la Torah dit :

« Vous porterez les tsitsit afin de vous souvenir des mitsvot » ;

quel rapport entre tsitsit et mitsvot ?

On s’est « arrangé » pour évoquer dans le mot tsitsit le chiffre 613, de façon à ce qu’on se souvienne des 613 mitsvot quand on les porte.
Peu importe le moyen utilisé pour arriver à 613, il ne s’agit que d’un moyen mnémotechnique.

En passant, voici les cours sur les tsiotsiot sur le site :

Je me permets de rajouter quelques points concernant notre débat très intéressant :

Si la nature (valeur numérique de Elokim) a une volonté, cela signifie forcement qu’il y a ce qu’on appelle une divinité.
Bien sûr il ne faut pas tomber dans le piège d’imager cette divinité.

Pour nous, si tu appelles divinité volonté, c’est tout ce qu’il ya de plus juste car nous ne pouvons pas avoir de compréhension plus grande de Lui si ce n’est pas le dévoilement d’une volonté.
Tout le reste ne serait qu’erreur et image.

  • Le libre arbitre n’est pas que dans la connaissance ou non connaissance de LA vérité, c’est aussi, une fois qu’on a démontré qu’elle existe, dans son application.
  • De plus, la vérité étant infinie, sa connaissance et son application sont infinies, c’est-à-dire que nous aurons de choix dans un total libre arbitre à l’infini en direction de la vérité.

En relation avec ce qui précède, quand on parle d’union avec l’infini, il ne s’agit pas de « kiffer » la « contemplation » de D. les textes disent que les Tsadikim n’ont de repos ni dans ce monde-ci ni dans le monde à venir.
Nous sommes en progrès constant et infini de la divinité.
Nous ne pouvons assimiler la vérité et l’absolu à une chose accessible, elle est infinie, donc l’avancée vers l’absolu est infinie.
La différence entre maintenant et après, c’est que plus on avance plus le chemin est lumineux et intense de vérité.

Ce que tu appelles l’agent tiers, moi je l’appellerais raison.
C’est ce qui permet la non fusion avec l’autre, mais la relation équilibrée ; il n’y a d’équilibre que s’il y a raison.
Sans raison, on tombe soit dans la fusion soit dans l’éloignement.

En attendant de tes nouvelles bientôt,

Au revoir,
Rav Ron Chaya

 

Référence Leava : 950
Date de création : 2006-12-28 09:12:45