Kevod Harav Ron Chaya,
Voici une question qui, je l’espère, servira à beaucoup de monde :
J’ai remarqué qu’en Europe, la plupart des surveillances de cacherout sont Ashkénazes ou ‘Habad.
En allant dans une pizzeria avec surveillance orthodoxe à Paris, on m’a dit que le poids de la pizza était mesuré avec précision pour qu’elle soit mézonot.
Pourtant, je sais qu’il y a quelques différences entre avec les Sépharades au niveau des poids, de la définition du bichoul Israël, de ce qui différencie le mézonot du motsi, etc.
Pourriez-vous préciser ce à quoi un Sépharade orthodoxe pointilleux doit faire attention dans un restaurant à la téoudat orthodoxe non sépharade ?
(Dans mon cas, je suis Maran Ovadia Yossef comme décisionnaire)
Merci
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Réouven,
Effectivement, la plupart des surveillances de cacherout sérieuses sont achkénazes.
Toutefois, il y a quelques cas où la loi séfarade est plus sévère que la loi achkénaze, et beaucoup de séfaradim ignorent ces lois et mangent des aliments qui en réalité leur sont interdits, où bien ils se trompent de berakha.
Commençons par les aliments interdits :
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Le problème le plus répandu est celui de bichoul goïm.
- D’après la halakha, chaque aliment qui ne peut pas se manger cru est interdit à la consommation s’il a été cuit par un non-juif.
- Toutefois, les achkénazim permettent sa consommation si le feu sur lequel a été cuit l’aliment a été allumé par un juif.
- Mais pour les séfaradim, cela n’est pas suffisant, il faut impérativement que ce soit un juif qui le cuisine ou au moins qu’il touille une fois dans la casserole ou la soulève avant le premier tiers de la cuisson.
- Il est vrai que le Rav Ovadia Yossef Chalita, en cas de grande nécessité, autorise la consommation d‘un plat de ce type si le feu a été allumé par un juif à condition que le propriétaire de l’endroit où cuisine le non-juif soit juif.
- Mais beaucoup d’autres décisionnaires tels que le Rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal ne sont pas d’accord avec cet avis.
- D’un autre côté, le rav Ben Tsion Aba Chaoul Zatsal n’interdit pas un plat cuisiné par un non-juif s’il a été cuisiné au moyen d’une source de chaleur électrique fonctionnant au courant alternatif (généralement, c’est le type de courant qui est présent dans les foyers ou restaurants).
- Mais le plus souvent, la source de chaleur utilisée dans les restaurants est le gaz, chose qui interdit le plat.
- Deuxième problème : La cacherout de la viande.
- Les achkénazim autorisent ce qu’ils appellent une viande cachère mais ce statut de cacherout de la viande laisse la consommation de celle-ci tout à fait interdite pour les séfaradim.
- Un sefarade ne peut manger qu’une viande que les achkénazim appellent « Glatt » ou « ‘Halak ».
- A propos des berakhot :
- Chaque pâte cuite au four qui n’a pas le goût du pain mais dans laquelle on ressent même légèrement un goût de sucre, de miel, d’huile, d’œufs etc., perd son statut de motsi et devient mézonot (on devra donc réciter al hami’hya à la fin de sa consommation).
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence Leava : 15173
Date de création : 2011-11-02 10:11:25