Chalom à vous, Rav Ron Chaya,
Voici ma question :
Pensez-vous que l’on puisse interpréter l’arbre de la connaissance du bien et du mal , planté dans le Jardin d’Eden, comme l’allégorie du contraste entre l’infini et le fini, autrement dit comme l’image kabbaliste des vases brisés de la Création où l’Infini s’est trouvé « enfermé » dans la finitude matérielle des fragments des vases ?
Cet arbre symboliserait-il alors le savoir faux , car en toute logique le mal ne contient aucune vérité bonne , n’est à ce titre que la destruction de biens , métaphysiquement n’est que non-être ?
( le positif est l’essence de l’être , le négatif la marque du non-être ; ce qui fait que seul le bien est objet de connaissance , le mal ne pouvant l’être qu’en le considérant que comme une attaque contre le bien).
Une dernière question corrélative de la première :
Dans la mesure où l’Eden représente le Royaume du Bien , alors pourquoi l’Éternel a-t-Il accepté qu’y réside aussi le mal , sous les formes de cet arbre et du serpent ?
Comment expliquer ce paradoxe ?
Merci , Monsieur le Rabbin , de l’attention que vous allez peut-être accorder à mes questions.
Avec tout mon respect et toute ma considération,
Bruno
Réponse du Rav Ron Chaya :
Chalom Bruno,
Je suis entièrement d’accord avec la 2ème partie de ton développement commençant par : « cet arbre symboliserait-il alors le savoir faux etc. », mais je ne comprends pas le rapport qu’il y a entre cela et le début de ce que tu m’as écrit à propos du contraste entre l’infini et le fini.
A propos de ta 2ème question, ‘Hazal ont dit que lorsqu’Hachem a dit à la fin de la création :
- « Vé-hiné tov », c’est-à-dire : « voici, cela est bien», il s’agit du yétser ha-tov, du bon penchant.
- Mais il est écrit « Vé-hiné tov méod », c’est-à-dire : « voici, cela est très bien.
Que veut dire ce « très » ?
‘Hazal on dit qu’il s’agit du yétser hara, le mauvais penchant.
Donc en fait, la création du mauvais penchant est absolument nécessaire et très bonne en soi.
Pourquoi ?
Car elle permet d’avoir le libre-arbitre qui est le seul moyen de nous octroyer la notion d’être.
Effectivement, s’il n’y a pas de libre-arbitre, nous sommes semblables à des robots n’ayant pas la possibilité d’être.
Donc vu qu’Hachem veut nous donner le plus grand cadeau qui puisse exister, c’est-à-dire celui de Lui ressembler, Il nous a donné la possibilité de choisir, et donc d’être.
Au revoir,
Rav Ron Chaya
Référence : 13824
Date question sur Leava : 2011-07-10 10:07:09