Même si dans votre exemple, la voyante sait ce qu’il va se passer et que je décide de faire le contraire, n’y a-t-il pas un problème ?

 

Bonjour Rav,

Une question à propos du libre arbitre :

Vous reprenez souvent l’exemple de la voyante qui nous écrit que l’on va tourner à gauche en sortant de sa visite.
Alors, après avoir tourner à gauche je regarde le papier et je me rend compte qu’elle avait bien vu l’avenir et qu’en plus cela a laissé court à mon libre arbitre.
Jusque là je suis d’accord !

Mais maintenant admettons que je lise le papier avant de tourner, je peux tout à fait décider de tourner à droite et alors j’exprime mon libre arbitre mais la voyante s’est trompée.
C’est là que l’exemple coince car nous les hommes avons déjà lu le papier sur lequel il est écrit (par exemple) « les juifs reviendront en terre sainte »

Donc en corrélation avec l’histoire de la voyante je peux choisir de ne pas accomplir cette prophétie.

  • Comme je « suis », je ne suis pas programmé comme le « robot » ou « l’animal ».
  • Mais dans le cas présent D-ieu ne se trompe pas ;
    ce qui veut dire que même si j’ai lu le papier je vais quand même tourner à gauche avec mon libre arbitre.
  • Cela reviendrait à dire que l’on est contraint de suivre son libre arbitre qui ne propose qu’une seule solution.

C’est paradoxal !

Merci de m’apporter un éclaircissement sur la raison profonde qui explique que l’homme a toujours le libre arbitre même si D-ieu nous dévoile la fin de l’histoire.
(même si on lit le papier avant d’avoir tourner)

 

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Jérémie,

La réponse à ta question est simple :

  • Dans le cas de la voyante, dans la mesure où elle voit le futur, elle t’écrira forcément ce qui se passera car elle connaît le futur.
    • Donc quand tu lui demanderas chez elle d’écrire sur le papier ce que tu feras, elle te dira qu’elle est tout à fait capable de t’écrire sur ce papier si tu tourneras à droite où à gauche en sortant de chez elle, mais voit par son don de voyance que tu vas choisir d’ouvrir ce papier et faire le contraire de ce qu’elle a écrit dessus.
  • Dans ce cas, on parle d’une personne seule qui peut effectivement choisir d’agir comme elle le désire inversement de qu’il est écrit sur le papier (une fois qu’elle l’a lu).
    • Par contre, dans le cadre de la promesse faite au peuple d’Israël qui stipule qu’il retournera sur sa terre, cette promesse n’est pas liée à notre libre-arbitre.
      • Quoi qu’on fasse, à la fin, le peuple d’Israël rentrera en terre d’Israël.
        Cette donnée est irrévocable et ‘Am Israël ne pourra pas agir autrement.
  • Néanmoins, cela ne concerne que la collectivité qui est gérée par Hachem mais chacun, dans son être particulier, pourra totalement choisir et décider si oui ou non il veut s’associer au destin du peuple d’Israël qui rentre en terre d’Israël.
    • C’est-à-dire qu’à un moment dans l’histoire, Hachem donnera aux juifs la possibilité et le choix de monter en Israël.
      • Durant cette période, chacun des particuliers du peuple d’Israël aura le choix d’agir ainsi ou pas, il optera pour une des 2 alternatives dans l’exercice total de son libre-arbitre.
  • Néanmoins, cette option étant donnée, il est clair qu’une bonne portion du peuple optera pour la Alya, et ainsi se réalisera le dessein d’Hachem, lui irrévocable, concernant la collectivité qui doit monter en Israël.Il se peut aussi qu’au bout d’un moment, si D. juge qu’il faille absolument que tous les juifs s’installent en terre d’Israël, D. les force à venir en Israël sans que leur libre-arbitre intervienne.

Cela ne remet pas en cause le fait que chaque juif peut choisir de pratiquer ou pas la Torah dans son quotidien.

Si une chose n’est pas claire, n’hésite pas à me réécrire.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Agav sur le sujet 

Référence Leava : 12090
Date de création : 2011-02-20 12:02:59