Comment fait-on Chabbat ?

Vénérable Rav Ron Chaya, Chalom.

J’ai récemment hérité du verre à kidouch  de mon défunt grand-père, ainsi que de son socle, du chandelier de Chabbat, de la serviette pour couvrir les ‘halot, de son talith et de mon kappele et mes tefillins utilisés lors de ma bar mitsva.

J’ai deux problèmes :

1. Le premier est que je ne sais pas comment faire Chabbat, car mes parents ne sont pas religieux (et veulent condamner Hachem pour non assistance à personne en danger durant la Shoah), et le second est que je vis seul, donc je ne peux pas fêter chabbat en famille.
   • Que dois-je faire, et comment dois-je le faire ?
     • J’ai cru comprendre qu’il revenait à la maîtresse de maison de procéder à la bénédiction des bougies ; puis-je le faire moi-même ?
     • Et comment, et dans quel ordre, procéder aux bénédictions du vin, du khale, et du lavage des mains (nétilat yadaïm) ?
     • Et à quel moment dois-je me taire entre deux prières ?
2. Autre question, sans rapport :
   • M’est-il permis de porter le talith gadol toute la journée ou uniquement durant certaines prières en particulier ?
     • Je précise que ce sont les rites ashkenazim que je vous demande de m’expliquer.

Merci infiniment de votre réponse.
Je vous respecte beaucoup.
Simon

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom Simon,

1. Environ 20 minutes avant le coucher du soleil, vous allumer 2 bougies sur le chandelier de Chabbat.
   Une fois que vous avez allumé ces bougies, vous dite la berakha :
   • • « Baroukh ata Ado-noï E.lohénou mélèkh haolam acher kidéchanou bémistvotav vétsivanou léhadlik nér chel Chabbat ».
       • (‘Kh’ se prononce comme si ça vous gratte dans le haut de la gorge et vous faites un bruit dans la bouche pour vous gratter)
   • Vous préparez tous les plats que vous allez manger pendant Chabbat AVANT Chabbat.
   • Vous pouvez les mettre sur une plaque chauffante (qu’on appelle plata) avant Chabbat.
   • Dès quelques minutes avant le coucher du soleil, il vous est interdit de faire tous travaux interdits à Chabbat tels qu’allumer la lumière, faire fonctionner quelque chose d’électrique, écrire, éteindre, construire, détruire, etc.
     • Il y a beaucoup beaucoup de lois qui concernent cela ; à ce titre je vous recommande d’étudier ces lois :Je vous conseille :
       • « Choul’han Aroukh abrégé» du Rav Weill Ernest
       • « Les fondements du chabbat » du rav Yossef Louria.
       • Il existe 5 très bons livres du rav Chimon Baroukh intitulé
         • « Le Chabbat »,
           • traitant des minhagim du Chabbat
         • « Le Chabbat 2 »,
         • « Le Chabbat 3 »
           • traitant de la halakha
         • « Le Chabbat 4 »
           • sur Les Interdictions d’ordre rabbinique.
         • Et le Chabbat 5
           • Questions / réponses.
   • Dites Lékha Dodi : c’est par ce poème qu’on reçoit le Chabbat, puis faites Arvit de Chabbat, puis faites le kiddouch.
     • Pour se faire, vous devez avoir sur la table deux pains (on a l’habitude que ce soit des ‘halot, mais on peut prendre deux pains normaux aussi) recouvert d’un napperon (ou équivalent), et du sel.
     • Vous remplissez un verre de vin (ou de jus de raisin).
     • Vous dites le texte qui commence par les mots « Yom Hachichi Vayékhoulou »
       • (Yom hachichi vayékhoulou hachamaim véha-arétse vékhol tsévaam : vayékhale Elo-him bayom hachévi-ye mélakheto achér assa vaychbote bayom hachévi-i mikol mélakhto achér assa : vayévarékh Elo-him ète yom hachévi-i vyékadèche oto ki vo chavat mikol mélakhto achér bara Elo-him la-assot)
     • Vous faites la berakha « Baroukh ata Ado-noï E.lohénou mélèkh haolam Boré péri haguéfèn », puis sans parler d’autre chose, la berakha suivante :
       • «Baroukh ata Ado-noï E.lohénou mélèkh haolam Acher kidéchanou bémitsvotav vératsa banou véChabbat kodcho bé-ahava oubé-ratson hin’hilanou zijarone lé-maasé béréchit té’hila lémikraé kodech zékher litsiat Mitsaïm. VéChabbat kodchekha béahava ouvratsone hin’haltanou. Baroukh ata Ado-noï Mékadech HaChabbat ».
         • (le ‘h se prononce comme le kh, à la nuance que là, vous grattez plus bas dans la gorge).
     • Puis sans parler vous buvez au moins 44 ml de vin (ou de jus de raisin).
     • Ensuite vous vous lavez les mains avec un kéli (un ustensile) en versant trois fois sur la main droite, puis trois fois sur la main gauche ; vous soulevez les mains et faites la berakha
       • « Baroukh ata Ado-noï E.lohénou mélèkh haolam acher kidéchanou bémistvotav vétsivanou al nétilat yadaïm ».
     • Vous vous essuyez les mains, puis vous aller rapidement à table.
     • Entre le moment où vous avez fait nétilat (l’ablution des mains) et où vous allez faire la berakha sur le pain, il ne faut pas parler (et encore mois entre la berakha du motsi et la consommation du pain ; une fois que vous avez consommé un peu de pain, vous pouvez parler)
     • Vous vous asseyez, vous soulevez le napperon, prenez les deux pains dans les mains, faites la berakha 
       • « Baroukh ata Ado-noï E.lohénou mélèkh haolam hamotsi lé’hem min haarèts », puis vous trempez le bout du pain dans le sel et vous en mangez au moins la quantité équivalente à deux boites d’allumettes standard universelle.
     • Après la fin du repas, vous faites birkat hamazone en ajoutant les passages relatifs à Chabbat (Rétsé, hara’haman et Migdol à la place de Magdil).
2. Les ashkénazim ne portent le talith qu’une fois qu’ils sont mariés, et ne le porte que durant la prière de cha’harit.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 68273
Date de création : 2015-12-01 08:58:58