Je crois en D., mais pas à l’enfer, car D. n’est qu’amour. Est-ce une conception juive ?

 

Chalom,

Je ne suis pas juif.

Je crois en D., mais pas à l’enfer, car D. n’est qu’amour.

Est-ce compatible avec l’exégèse juive ?

Merci de me répondre.

Réponse du Rav Ron Chaya : 

Chalom,

Votre analyse ne correspond pas à l’exégèse juive dans la mesure où cette dernière considère que l’enfer existe.
Mais auparavant, il faut bien comprendre qu’il n’y a pas de notion de punition dans la Torah.

Bien que le texte et de grands commentateurs tel que Maïmonide s’expriment en termes de punition, il est clair qu’il n’y a jamais de punition venant de la part d’Hachem car comme vous le dites, Hachem est tout amour.
Justement, par amour, Il veut nettoyer une âme entachée de fautes.

Le péché constitue un écran entre l’âme et son Créateur.
Or rester en situation d’éloignement du Créateur dans le monde à venir est une chose insupportable pour l’âme.

C’est pourquoi D.ieu dans Son grand amour nettoiera ce péché, ce qui ne peut se faire que par deux moyens :

  • Soit la personne se repentit durant son vivant,
  • Soit par la souffrance, dans ce monde, ou/et dans le monde à venir.

Pourquoi la souffrance et non un autre moyen ?
Car la souffrance équivaut à l’effort que la personne aurait dû faire pour retenir son mauvais penchant.

En effet, l’effort  implique toujours une petite souffrance.
Si cette personne s’était retenue de pécher, sa résistance lui aurait coûté un certain effort.
Si l’on multiplie cet effort qui n’a pas été fait par le nombre de fois où la personne a péché et qu’on réunit tous ces efforts non-fournis ensemble, on arrive à un taux d’effort déjà équivalant à une souffrance.

D.ieu, de façon juste, pour nettoyer l’âme de la personne, lui fera endurer une souffrance égale aux efforts qu’elle n’aura pas fournis et qu’elle aurait dû fournir pour ne pas pécher.
Donc tout est justice et tout est amour.

Au revoir,
Rav Ron Chaya

Référence Leava : 79728
Date de création : 2018-01-04 17:13:27